• Challenge de lectures 2023

    CHALLENGE LECTURE 2023

  • Pour le Challenge 2022, j’étais péniblement arrivée à 33 livres…. Mais je n’avais pas mentionné les « hors catégories » qui ne compte pas bien évidemment.

    Pour le Challenge 2023, j’ai tout inscrit, ainsi, certaines références de livre pour servir d’indication en cas de manque d’inspiration...

    Bilan du Challenge de lecture 2023

    Ce qui fait un total de 36 livres..... 36 plaisirs car les livres lus et mentionnés sont ceux que j'ai aimés ; les autres, je les ai abandonnés....

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    Catégorie 1 : un livre d’un(e) auteur(trice) espagnol(e)

    Catégorie 2 : une pièce de théâtre

    Catégorie 3 : un roman dont le titre contient un prénom

    Martin Eden de Jack LONDON

    Catégorie 4 : un roman dont le titre est un seul mot

    Vivre ! De Yu HUA

    Catégorie 5 : une romance de Noël

    Noël au pays des bretzels de Ena FITZBEL

    Catégorie 6 : un livre dont l’un des personnages principaux est un chat ou un chien

    Un hiver avec Beaudelaire de Harold COBERT

    Catégorie 7 : un livre qui fait rire

    Elvis Cadillac de Nadine Monfils, un livre à peine commencé car pas aimé du tout ; donc non comptabilisé

    Catégorie 8 : un roman dont l’histoire se passe sur une île

    Catégorie 9 : un livre avec du sable sur la couverture

    Catégorie 10 : un livre d’un(e) auteur(trice) africain(e)

    La saison de l’ombre de Léonora MIANO

    Catégorie 11 : le livre préféré d’un proche

    Votre cerveau vous joue des tours

    Catégorie 12 : un livre avec une plante sur une couverture

    La papeterie Tsubaki de Ito OGAWA

    Catégorie 13 : un livre dont le personnage principal porte votre prénom

    Catégorie 14 : un livre dont la couverture est en noir et blanc

    Eclats de Christophe COGNET

    Catégorie 15 : un livre dont le titre comporte une date

    Catégorie 16 : un roman autoédité

    Catégorie 17 : un livre avec des voyages dans le temps

    Nymphéas noirs de Michel BUSSI

    Catégorie 18: une lecture commune

    Le parfum des citronniers de Cristina CAMPOS

    Catégorie 19 : un livre qui se déroule sur une autre planète

    Catégorie 20 : un livre sorti en 2023

    Ceci n’est pas un fait divers de Philippe BESSON

    Catégorie 21 : un livre d’un auteur qu’on a jamais lu

    Les passeurs d’ombres d’Edouard BERNADAC

    Catégorie 22 : un livre que l’on avait abandonné à la première lecture

    Génération fracassée de Maxime LLEDO

    Catégorie 23 : un livre écrit à quatre mains

    La disparue du Père-Lachaise de Claude IZNER

    Catégorie 24 : un livre dont le titre comporte un élément météorologique

    Brumes de sang de Jacques MAZEAU

    Catégorie 25 : un livre sur le thème de la seconde guerre mondiale

    Clair de lune de Mélanie LEBAS

    Catégorie 26 : un livre dont le titre comporte le nom d’un aliment

    Catégorie 27 : un livre publié sous pseudonyme

    Les filles du manoir Foxcote de Eve CHASE

    Catégorie 28 : un livre sans happy end

     La carte postale de Anne BEREST

    Catégorie 29 : un roman qui aborde le thème de la maternité

    Mille petits riens de Jodi PICOULI

    Catégorie 30 : une BD qui est l’adaptation d’un roman

    24 heures de la vie d’une femme de Stefan ZWEIG

    Catégorie 31 : un livre avec un visage sur la couverture

    Les feux de Noël de Marie-Bernadette DUPUY

    Catégorie 32 : un roman qui se passe dans une librairie

    Catégorie 33 : un livre dont le titre comprend un état des Etats-Unis

    Catégorie 34 : un livre avec un prénom masculin dans le titre

    Catégorie 35 : un livre pioché dans notre PAL par un enfant

    Catégorie 36 : une romance écrite par un homme

    Ce que je n’oserai jamais te dire de Bruno COMBES

    Catégorie 37 : un livre dont le titre ne comporte pas la lettre A

    Le droit d’emmerder Dieu de Richard MALKA

    Catégorie 38 : un livre avec un lit sur la couverture

    La couleur du lait de Nell LEYSHON

    Catégorie 39 : un livre d’un(e) auteur(trice) coréen(ne)

    Ma mémoire assassine de KIM Young-Ha

    Catégorie 40 : un roman dont la couverture est un dessin

    Le courage d’une imposture de Geneviève LEFEBVRE et Marthe MARANDOLA

    Catégorie 41 : un livre dont on aime pas la couverture

    La vraie vie de Gustave Eiffel de Christine KERDELLANT

    Catégorie 42 : un livre féministe

    La maison aux sortilèges de Emilia HART

    Catégorie 43 : un livre dont le titre contient le nom d’une montagne

    Catégorie 44 : un livre d’un(e) auteur(trice) suisse

    Catégorie 45 : un livre dont l’un des personnages est porteur de handicap

    Le sourire du lièvre de Daniel CARIO

    Catégorie 46 : un livre qu’on a dû, ou qu’on doit lire dans le cadre de nos études

    Retracer l’histoire de sa commune

    Catégorie 47 : un livre qui se passe dans notre région d’origine

    Catégorie 48 : un livre de moins de 200 pages

    Identification au traumatisme des petits-enfants de survivants de Marie-Laure BALAS-AUBIGNAT

    Catégorie 49 : un livre d’un(e) auteur(trice) dont le prénom est épicène

    Après l’océan de Laurence PEYRIN

    Catégorie 50 : un livre dont le titre comporte un jour de la semaine

    Le dimanche des mères de Graham SWIFT

    Catégorie 51 : un livre dont le titre comporte un oxymore

    La pitié dangereuse de Stefan SWEIG

    Catégorie 52 : un roman dont l’action se passe en bord de mer

    Catégorie 53 : un livre dont la couverture est noire

    Catégorie 54 : un livre tiré d’une histoire vraie

    La chambre des diablesses de Isabelle DUQUESNOY

    Catégorie 55 : un livre avec une maison sur la couverture

    Catégorie 56 : un roman dont le titre comporte le nom d’un métal

    Catégorie 57 : un livre documentaire

    Journal d’une institutrice clandestine de Rachel BOUTONNET

    Catégorie 58 : un roman dont les personnages principaux sont des personnes âgées

    Catégorie 59 : un roman qui commence par une rupture

    L’enfance perdue de Marie-Paul ARMAND

    Catégorie 60 : une BD

    Le Réseau Papillon de DUMANCHE & OTERO

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    Les hors catégories :

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    Certes, vous allez me dire que l'année n'est pas terminée ; mais j'ai encore beaucoup d'autres choses à faire - comme vous tous très certainement !

    Donc : en route pour le Challenge 2024 !

    Bilan du Challenge de lecture 2023


  • Hors catégorie : Le pacte du silence« La fête bat son plein chez les Astier quand l'indiscrétion d'une aïeule révèle le secret qu'Élisabeth gardait jalousement depuis vingt-quatre ans : son ex-mari François n'a pas simplement disparu comme elle l'a toujours prétendu, il a été jeté en prison… Le monde de cette quinquagénaire dynamique, à l'autorité incontestée, vacille. Elle a su reprendre en quelques années les rênes de la manufacture de porcelaine familiale en élevant seule son fils Louis. Mais aujourd'hui, elle doit affronter un nouveau défi : elle permet à Louis de retrouver la trace de son père. Quel crime François a-t-il commis ? Pourquoi n'a-t-il jamais cherché à revoir les siens ?

    Alors qu'Élisabeth tente d'apporter des réponses à son fils, elle va découvrir les manipulations et les mensonges dont elle n'a jamais cessé d'être la proie pendant toutes ces années. »

    Dans chaque famille il existe des secrets, plus ou moins lourds, plus ou moins avouables, qui peuvent détruire ou rassembler….

    L’intrigue n’a rien d’exceptionnel dans cet écrit, le style est fluide ; l’histoire est d’une banalité déconcertante et les évènements s’enchaînent trop lentement à mon goût ; mais j’ai fait un petit voyage dans le monde de la porcelaine…. C’est uniquement pour cette raison que je n’ai pas abandonné le livre….

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    Pour en savoir plus :

    Cap Sud Ouest: Limoges la porcelaine un patrimoine d'avenir (France 3 Aquitaine)

    Patrimoine : porcelaine de Limoges, l'excellence à la française

    Hors catégorie : Le pacte du silence


  • Catégorie 45 : un livre dont l’un des personnages est porteur de handicap

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    Dans le Finistère, entre les années 1930 et 1945. Deux fillettes de sept ans se lient d’amitié ; l’une brune, l’autre blonde, mais toutes deux porteuses d’un bec de lièvre qui orne leur lèvre supérieure.

    La première, Marie, a été adopté par un couple de bourgeois, les Lesvêque. L’homme est colérique, la femme est son souffre-douleur et le fils Maurice, le tortionnaire de la petite Marie. La seconde, Jeanne, est la fille d’un vannier, rustre, travailleur, qui vit seul au fond des bois, avec sa fille bien-aimée.

    Au vu d’un handicap commun, les deux gamines sont inséparables, jusqu’au jour où Marie est enfermée dans un pensionnat pour jeunes filles. La vie est si intolérable que Marie s’enfuit de sa prison une nuit.

    Et cette nuit-là, tout bascule… La machine s’emballe ; les secrets sont scellés à jamais.

    Quelques années plus tard… L’Allemagne a envahi la Bretagne, une Bretagne encore très attachée à ses croyances ; l'Occupation et la Résistance offriront à Lesvêque toutes les opportunités d’assouvir sa haine, comme ces résistants de la dernière heure….

    Voici donc l’histoire d’un pacte secret autour d’un attachement sans borne entre deux petites filles, un droit à la différence – tant physique que sociale – une vengeance qui s’éternise et un terrible secret qu’il faudra cacher coûte que coûte.

    Le sourire du lièvre


  •  Catégorie 14 : un livre dont la couverture est en noir et blanc

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    « À partir d'un corpus pour partie inédit, Christophe Cognet enquête sur les photographies clandestines des camps nazis, comme autant d'actes de résistance. Depuis plus de quinze ans, Christophe Cognet mène une méditation, filmique, sur les images réalisées par les déportés eux-mêmes, en secret, et au risque de leur vie, dans les camps nazis. Après « Parce que j'étais peintre », sorti en salles en 2014, consacré aux dessins et aquarelles, il travaille désormais à un autre film, À pas aveugles, à la rencontre de telles photographies : à Auschwitz-Birkenau et à Buchenwald, Dachau, Mittelbau-Dora et Ravensbrück, des détenus ont réussi à prendre des clichés clandestins.
    Ce second volet compose une archéologie des images en tant qu'actes, insistant sur leurs dimensions physiques - c'est ce que peut le cinéma. Le livre Éclats - au sens d'esquilles, de brisures - est issu autant de ce projet de film que de cette longue fréquentation des images clandestines : il compose l'aventure d'un regard en proposant des analyses sensibles de ces photographies, toutes scrutées longuement, puis remises dans leurs contextes.... (Lire la suite)

    Catégorie 14 : Eclats

     


  • Catégorie 36 : Ce que je n'oserai jamais te direCatégorie 36 : une romance écrite par un homme

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    Quatrième de couverture : « " Joy, veux-tu être ma femme ? "
    " Oui, je le veux ! ", a répondu Joy à Guillaume avec une ferveur égale à la profondeur de l'amour qu'elle lui porte.

    Et pourtant, le soir même du mariage, alors que la fête bat son plein, Joy s'évanouit dans la nature. Guillaume, d'abord fou d'inquiétude puis ravagé par le doute, se perd en conjectures. La gendarmerie n'a rien trouvé de suspect, il semble que la mariée aurait elle-même décidé de partir.

    Et en effet, Joy s'est envolée pour le Brésil où elle doit faire face, à nouveau, à un odieux chantage qui menace son petit frère Paulo, dont elle a déjà sauvé la vie une fois au prix de son honneur.

    Quand le prêtre qui les a unis lui dévoile la vérité, Guillaume est effondré. Car cette révélation, si elle témoigne d'un courage et d'une générosité sans pareils, remet en cause toutes ses certitudes d'amoureux passionné. Pourra-t-il pardonner à Joy de lui avoir caché ses tourments... et aura-t-il la force de lui tendre la main ? »

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    N’en déplaise à certain(e), cette romance à l’eau de rose a été une réelle déception ! Une histoire qui ne manque pas de mystères mais qui s’écroule sans panache comme un soufflet mal cuit…

    Je ne connaissais pas cet auteur, mais je le mets d’office dans la catégorie des romans mièvres et sans envergure. Aussi faudra t-il une superbe critique pour que j’ose ouvrir une de ses œuvres ! Si le style est facile à lire, l’histoire est rocambolesque et pas du tout crédible….

    Catégorie 36 : Ce que je n'oserai jamais te dire


  • Catégorie 39 : Ma mémoire assassineCatégorie 39 : un livre d’un auteur coréen

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    Quatrième de couverture : « un ex-tueur en série décide de reprendre du service. Seul problème : il a soixante-douze ans et vient d'apprendre qu'il est atteint de la maladie d'Alzheimer.
    Sous ses dehors de vieillard inoffensif s'adonnant à ses heures perdues à la poésie et la philosophie, se cache un redoutable meurtrier qui a assassiné sans remords des dizaines de personnes. Aujourd'hui il repart en chasse alors que rôde autour de sa maison un homme qui menace de s'en prendre à sa fille adoptive bien-aimée.
    S'engage alors une course contre la montre : tuer avant d'oublier qui il est, avant que la maladie n'ait raison de lui, qu'il ne devienne prisonnier d'un temps sans passé ni futur.
    Un étrange roman d'humour noir dont l'héroïne n'est autre que la mémoire qui se dérobe et brouille les pistes
     ».

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    Atteint de la maladie d'Alzheimer à un stade déjà bien avancé, Kim Beyoung-su est un vieillard peu ordinaire ; et bien qu’usant d’astuces pour se remémorer ses meilleurs crimes, ses souvenirs se mélangent, se confondent et s’estompent peu à peu. La confusion s’installe au fil des pages et le narrateur nous entraîne dans un scénario décousu.

    Un tueur en série abject et cruel, mais un personnage riche de références culturelles ; ce qui donne le courage de terminer le livre….

    Catégorie 39 : Ma mémoire assassine


  • Catégorie 5 : Noël au pays des bretzelsCatégorie 5 : une romance de Noël

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    Après mon dernier livre « la sage-femme d’Auschwitz », un peu de fraîcheur et de légèreté sont les bienvenues ! La couverture est colorée, elle brille comme un sapin de Noël et le titre accroche mes yeux avides de gourmandise. Et la scène se passe en Alsace….

    Quatrième de couverture « Comme chaque année, Daphné, médecin généraliste, choisit la Martinique pour remplacer un confrère.

    Ainsi, tous les hivers, elle échappe au froid de la métropole, auquel elle préfère la douceur et l’exotisme des îles. Mais en ce jour de novembre, tandis qu’elle choisit de nouveaux maillots de bain sur Internet en prévision de son départ au soleil, Daphné reçoit un e-mail qui fait voler en éclats son projet : son déplacement est annulé ! Après moult recherche, il ne reste plus qu’un poste disponible en Alsace, dans un village complètement paumé et enneigé...
    Cerise sur le gâteau, si Daphné accepte l’offre, elle sera hébergée par Matthieu, père célibataire, et devra cohabiter avec le chien de la maison, un énorme berger suisse ! Mais a-t-elle vraiment le choix, de toute façon ? 
    »

    Ce roman pourrait tout-à-fait entrer dans la lignée des scénarios conformes à celui des téléfilms qui passent en boucle à la fin de l’année ; il se lit rapidement, même si le style est quelquefois surprenant…

    Mais tous les ingrédients sont là : L'Alsace et les marchés de Noël, les traditions et les décorations et puis bien sûr l’amour….

    Voici donc un joli décor qui nous transporte dans cette adorable romance de Noël, sans compter les informations que l’auteure nous glisse sur la culture alsacienne. Ce n’est pas pour me déplaire.

    Et puis, par les temps qui courent, j’avais vraiment besoin d’insouciance.

    Catégorie 5 : Noël au pays des bretzels


  • Hors catégorie : La sage-femme d'AuschwitzHors catégorie pour moi, ayant déjà validé le numéro 25

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    Lodz 1939. Pologne. L'histoire de deux femmes, une juive et une polonaise, soupçonnée de résistance.

    Quatrième de couverture : « Lorsqu'elle arrive à Auschwitz, sous un ciel bas et gris, Ana est persuadée qu'elle ne survivra pas à l'enfer du camp. Mais elle possède une compétence que les nazis recherchent : elle est sage-femme. Son travail sera de donner naissance aux enfants des autres prisonnières. Une mission terrible car, dès qu'ils ont poussé leur premier cri, les nouveau-nés sont arrachés à leurs mères et donnés à des familles allemandes. Malgré la détresse de ces femmes à qui on vole leurs bébés, Ana essaie d'apporter un peu de réconfort autour d'elle. Et puis un jour, elle réalise qu'elle peut faire plus. Secrètement, elle commence à tatouer les petits avec les numéros de déportées de leurs mères. Une lueur d'espoir dans ce monde d'une infinie noirceur : et si un jour, après l'horreur de la guerre, grâce à ce petit geste, ces enfants et leurs mères pouvaient se retrouver ? »

    Cœur sensible, s’abstenir. Je peux dire que j’ai lu de nombreux livres – romans et témoignages – mais j’avoue que l’auteure a fait fort…. Ce roman vous prend aux tripes. (pour lire la suite)

    Hors catégorie : La sage-femme d'Auschwitz

     


  • Catégorie 27 : Les filles du manoir FoxcoteCatégorie 27 : un livre publié sous pseudonyme (mais peut aussi convenir pour les catégories 12, 55, 59

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    Journaliste pour plusieurs magazines anglais, Eve Chase est son pseudonyme d’écrivain ; l’auteur a déjà publié 3 livres en France : « Un manoir en Cornouailles » qui a reçu le lauréat du prix Saint-Maur en poche du roman étranger en 2019, « La disparition d'Audrey Wilde » et celui-ci « Les Filles du manoir Foxcote » ; pour ceux et celles qui seraient intéressés, l’auteur a un compte Facebook et un compte Instagram.

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    Août 1971, un été tragique. Une famille à l’abri des besoins mais un très lourd secret. Des vies bouleversées à jamais. C’est l’histoire de femmes, de mères, de ventres…. Dans ce roman, les hommes sont relégués en second plan, et pourtant….

    Endeuillée par une double tragédie (perte d’un enfant et incendie de l’appartement) la famille Harrington se réfugie au manoir Foxcote. Il y a

    • le père Walter, souvent absent, une figure paternelle respectée comme il en existait souvent à cette époque,
    • la mère Jeannie, dont on se débarrasse aisément en hôpital psychiatrique,
    • la fille Héra, une adolescente révoltée et mal dans sa peau, mais très intelligente,Catégorie 27 : Les filles du manoir Foxcote
    • Teddy le petit garçon, encore un « bébé », du moins le souhaite t-il toujours aux yeux de sa mère,
    • et Rita la nurse, « la Grande Rita ».

    Tout ce beau monde essaie de se reconstruire après le drame, de répondre aux questions sans réponse, de prendre possession d’un manoir laissé à l’abandon. Jusqu’au jour où Héra trouve un bébé dans la forêt. La famille décide alors d'élever en secret la petite « Bébé Forêt », après s’être assurée bien sûr que personne ne la réclame....

    Mais ce bonheur familial est très vite bouleversé par la découverte d'un cadavre dans les bois environnant la propriété.

    Mais pensez-vous que « seuls les arbres savent ce qui s’est passé dans les bois cette nuit-là » ?

    *

    Pour répondre à la question, les chapitres alternent passé et présent, relatant une histoire de filiation bien complexe.

    Je ne vous cache pas que ce roman m’a littéralement transportée ; il y règne une ambiance à la fois onirique et sauvage. J’ai senti l’humus de cette forêt – moi qui marche souvent dans les bois, ce fut facile ! - j’ai entendu le chant des oiseaux, mais j’ai également compris le désespoir hurlant de cette mère, et l’espoir de cette nurse…

    Et pourtant, il est des choses que l’on ne s’explique pas, que l’on ne comprend pas et que, même les personnages, ne peuvent pardonner….

    Catégorie 27 : Les filles du manoir Foxcote


  • Hors catégorie : Les exportésEncore un "hors catégorie" me direz-vous, oui, mais il faut le lire !

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    Quatrième de couverture : « Ma famille maternelle a quitté la Roumanie communiste en 1961. On pourrait la dire "immigrée" ou "réfugiée" . Mais ce serait ignorer la vérité sur son départ d'un pays dont nul n'était censé pouvoir s'échapper. Ma mère, ma tante, mes grands-parents et mon arrière-grand-mère ont été "exportés" . Tels des marchandises, ils ont été évalués, monnayés, vendus à l'étranger. Comment, en plein coeur de l'Europe, des êtres humains ont-ils pu faire l'objet d'un tel trafic ? Les archives des services secrets roumains révèlent l'innommable : la situation de ceux que le régime communiste ne nommait pas et que, dans ma famille, on ne nommait plus, les juifs.
    Moi qui suis née en France, j'ai voulu retourner de l'autre côté du rideau de fer. Comprendre qui nous étions, reconstituer les souvenirs d'une dynastie prestigieuse, la féroce déchéance de membres influents du Parti, le rôle d'un obscur passeur, les brûlures d'un exil forcé. Combler les blancs laissés par mes grands-parents et par un pays tout entier face à son passé
     » (pour lire la suite)

    Hors catégorie : Les exportés


  • Catégorie 50 : un livre dont le titre comporte un jour de la semaine

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    Au sortir d’une guerre éprouvante pour beaucoup, ce dimanche 30 mars 1924 sera une journée déterminante dans la vie de la petite orpheline Jane Fairchild, domestique chez un couple aristocratique à Beechwood, en Angleterre. Jane entretient une relation secrète avec Paul Sheringham, fils d’une riche famille voisine à Upleigh. Mais Paul doit épouser une jeune femme de sa condition et en ce jour de congé où la tradition anglaise veut que les « gens de maison » soient exceptionnellement libres de toute obligation, les amants ont prévu de se retrouver une dernière fois.

    Mais rien ne va se passer comme prévu…. C'est une journée très particulière.

    C’est juste vingt-quatre heures de la vie d'une jeune soubrette, qui révèle sa destinée mêlant transgression et mélancolie. Car Jane est instruite ; elle sait lire et écrire, et au fil des pages – on apprendra qu’elle est une écrivaine âgée de quatre-vingt dix ans ! - son intelligente ose des remarques légères, des critiques savoureuses, voire des observations crues sur la bourgeoisie victorienne et son métier de « bonne ».

    Ce petit roman de 140 pages - il peut aussi entrer dans la catégorie 48 ! m’a laissé sur ma fin ; je l’ai trouvé un peu « décousu » même si le sujet m’a interpellée d’autant plus que mon AAgrand-mère paternelle a été abandonnée dans un tour, à Autun (dept 71) puis employée de très bonne heure dans les fermes morvandelles des alentours ; certaines similitudes ne s’inventent pas….

    Jane Fairchild est un curieux personnage, et étrangement moderne pour son époque.

    Catégorie 50 : Le dimanche des mères


  • Hors catégorie : Jamais d'autre que toi

    Voici un « petit premier roman » hors catégorie de 757 pages ! … mais ne partez pas : il se lit d’une seule traite… C’est un roman d’amour, enfin, pas que !

    *

    Nous sommes dans le Nord-Est de la France, juste après la guerre, dans les années 1945-50.

    Au sein d’un même village, deux familles rivales : Les Bonnenfant et les Gautier. A l’image de Roméo et Juliette, Maximilien et Emma s'aiment en secret depuis l'enfance. Les années passent et, à la veille de son départ pour le service militaire, le jeune homme fait promettre à sa bien-aimée de l’attendre pour l'épouser à son retour.

    La vie s’écoule, paisible, dans une France paysanne.

    Mais un obstacle majeur se dresse sur le chemin des deux jeunes tourtereaux : Romain nourrit une haine si intense envers son frère aîné qu'il est bien décidé à lui retirer tout bonheur ; profitant de son absence, il manipule habilement son entourage et force Emma à devenir sa femme.

    Je vous passerai les scènes de violences, de viol, de mesquinerie féminine….

    Que de colère et d’impuissance m’ont inspirée ce livre ! Si Romain est révoltant, Emma est déconcertante…. Dans un premier temps, elle m’a beaucoup énervée ; ses jérémiades et ses pleurs m’ont agacées et ses protestations ne me semblaient pas à la hauteur des enjeux (elle engageait sa vie, nom de Dieu ! Un peu plus de nerf, fuyons !). Et puis, m’étant un peu égarée moi-même, j’ai reconsidéré le contexte : le poids culturel de l’époque, les mœurs, la loi du patriarche, les cancaneries villageoises, destructrices et insupportables, et surtout, la place de la femme dans la société…

    Les personnages sont si déroutants, mais si vivants….

    L’entourage est si malléable que ça en devient désolant.

    J'ai été prise aux tripes, et malgré tout, j’ai continué à lire… parce que j’avais besoin de savoir. Ce roman est puissant, le style est vif et souvent cru, sans tourner autour du pot, comme on dirait.

    Pour les plus jeunes, la soumission et la faiblesse d’Emma peuvent déranger ; on se demande, à juste titre, pourquoi elle ne part pas ; elle pourrait faire ses valises et s’enfuir. Mais pour aller où ? N’oublions pas que nous sommes « après guerre » et que la Femme n’a encore aucune marge de liberté, d’autant plus qu’elle vit dans un petit village rural, loin de toute modernité et au bon vouloir de tous les commérages possibles : la femme doit obéissance à son père, à son frère, à son mari. Elle n’a le droit de travailler que si « l’homme » l’accepte ! Ah, j’oubliais : la place de la belle-mère….

    Ce livre nous plonge dans la toute-puissance masculine, et oui, c’est sûrement cela qui m’a terriblement dérangée...

    On peut se demander comment l’auteur a pu écrire autant de cruauté à l’encontre de la très jeune Emma. Mais rassurez-vous, tout rentre dans l’ordre et l’honneur est sauf !

    Puisque, vous l’avez bien compris, la femme est l’honneur de la famille, dans une société archaïque.

    Hors catégorie : Jamais d'autre que toi


  • Catégorie 40 : un roman dont la couverture est un dessin

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    Est-elle réellement une « imposture » cette petite Henriette – ou Enriqua ou Henri ou Dr Faber - née à Lausanne vers 1791 ? Pour répondre à la question, il vous faudra lire ce roman historique, vrai, flamboyant, cruel mais vrai ; il est l’histoire véritable d’une femme qui refuse à se soumettre « à un homme, mari ou truand, de toute façon un maître »….

    Orpheline très jeune, Henriette suit les Campagnes napoléoniennes avec son oncle, colonel de la Grande Armée. Confrontée à l’horreur des innombrables blessés, elle se porte volontaire pour aider, écouter, soulager.

    Très tôt, sa décision est prise, même si elle affectionne (lire la suite)


  • Catégorie 42 : La maison aux sortilègesCatégorie 42 : un livre féministe

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    J’aurais pu vous présenter « Sorcières » de Mona Cholet, mais je l’ai déjà lu et ce n’aurait pas été honnête de ma part ; ou bien tout autre livre de Gisèle Halimi, avocate pour la cause des femmes dont j’affectionne particulièrement les écrits.

    Non, j’ai choisi ce livre, particulier, étrange, qui aborde – avec magie - la puissance féminine au travers des siècles, mais surtout le courage et la détermination des femmes à exister, à faire valoir leurs droits dans un monde où règne le patriarcat.

    C’est cela le féminisme : l’égalité des droits.

    *

    Trois femmes extraordinaires, à trois époques différentes ; elles sont toutes les trois si extraordinairement « femmes », « révoltées », « rebelles » : ce roman est puissant, si captivant que je n’ai pas réussi à le lâcher avant la dernière page du livre.

    1619, Altha « la sorcière » attend la sentence dans sa cellule de Crows Beck « avec la pestilence de ma propre chair pour seule compagnie » ; elle connaît les secrets des plantes et de la nature en général ; pour ce savoir ancestral transmis de mère en fille, certains villageois viennent lui demander de l'aide. Et pourtant, elle est traitée de « catin du diable », destinée « à être éliminée de la société comme un chancre, retirée de la terre comme de la pourriture sur du bois ».

     « Sorcière. Le mot glissait entre les lèvres tel un serpent, collait sur la langue à la façon du goudron noir et épais. Nous ne nous étions jamais envisagées de la sorte, ma mère et moi. Car ce mot avait été invité par les hommes, ce mot qui apporte du pouvoir à ceux qui le prononcent plutôt qu’à celles qu’il désigne. Un mot qui construit des potences et des bûchers, qui transforme des femmes bien vivantes en cadavres ».

    1942, Violet, 16 ans, enfermée au domaine de Orton Hall, une prison dorée mais une prison tout de même, étouffée par les conventions sociales. Elle vit avec le souvenir de sa mère, dont il ne lui reste qu'un mystérieux médaillon et une inscription étrange sur le mur de sa chambre.

    « Elle n’aurait su dire si Père avait de l’amour pour elle. Elle avait souvent le sentiment qu’il ne se posait qu’une seule question : pouvait-il ou non la façonner selon ses désirs pour en faire une jolie petite créature plaisante, un cadeau à offrir à un autre homme. »

    2019. Kate fuit Londres pour se protéger d’un ami toxique, violent, pervers, abusif ; elle se réfugie dans une maison délabrée dont elle a hérité. Avec son lierre dégringolant et son jardin envahi par les mauvaises herbes, Kate se sent protégé dans ce havre de paix ; pourtant, elle va y découvrir un lourd secret, qui va remettre son devenir en question....
    Sa mère d’Altha lui disait : « j’ai la conviction que les gens mentent quand ils ont peur. » Et de quoi ont-ils peur « De nous, les femmes. Elle se trompait. Nous étions celles qui aurions dû avoir peur. »

    *

    Emilia Hart aborde avec subtilité - et sensibilité - la puissance des femmes ; son roman est captivant et présente avec finesse l’histoire des femmes qui refusent la loi des hommes.

    Bien que la fin m’ait un peu déçu, je n’oublierai pas ce livre….

    Catégorie 42 : La maison aux sortilèges


  • Hors catégorie : Tu n'étais pas làQuatrième de couverture : « Tout était soigneusement organisé : vendredi soir Ruby et Harry, collègues et amants, se retrouveraient à l’hôtel après avoir quitté leur conjoint respectif. La première étape de leur vie à deux. Mais le soir venu, Ruby attend en vain. Harry ne vient pas et ne répond pas au téléphone. Tout le week-end, la jeune femme se heurte au silence. Et le sort s’acharne : lundi matin, après avoir brutalement été licenciée, elle apprend qu’Harry est parti en vacances avec son épouse pour fêter la grossesse de cette dernière. Un vrai cauchemar ? Pire encore… Autour de Ruby, des phénomènes inquiétants se multiplient. Elle se sent épiée, et bientôt menacée.

    Aurait-elle fait la plus grosse erreur de sa vie ? »

    Voici un joli thriller psychologique, bien rythmé et construit avec un suspense parfaitement entretenu, avec des secrets, des trahisons, de la jalousie, des mensonges et un mari toxique. Toxique ? Je dirai même pervers narcissique, égocentré, manipulateur, un besoin de contrôle excessif, tantôt charmeur et charismatique, puis soudainement humiliant et dévalorisant…. Ah j’oubliais, alcoolique aussi.

    Bref, on le devine dès le début du livre, voici l’histoire d’une femme victime de violences conjugales qui tente de sauver sa peau…. Ruby est aussi touchante que révoltante et j’avoue avoir été quelquefois déroutée par sa naïveté…

    Il faut toutefois avouer que l'histoire m'a tenue en haleine et que la fin est…. Inattendue.

    Hors catégorie : Tu n'étais pas là


  • Hors catégorieLisa, professeur d’anglais dans un collège est l’épouse comblée d’Hugo, médecin généraliste. Le couple vit dans le quartier animé de Montmartre à Paris, avec leurs deux enfants : Théo 8 ans et Emilie 7 ans. Et puis tout bascule…

    Un moment d’inattention, et Théo lâche la main de sa mère pour traverser la rue ; un chauffard grille le feu rouge et renverse l’enfant. Lisa ne se remettra jamais de la mort accidentelle de son fils : peut-on d’ailleurs se remettre de la mort d’un enfant….

    Toute la famille s’expatrie dans le Périgord ; le couple achète une ferme isolée « La Part des Anges » dans l’espoir de se reconstruire.

    Hugo s’épuise dans son nouveau cabinet médical auprès de patients qu’il apprécie de plus en plus ; la petite Émilie est confiée régulièrement au voisinage et Lisa s’enferme dans sa douleur. Jusqu'au jour où elle découvre, niché dans le grenier de la vieille bâtisse, le journal d'Alice qui a vécu à « La Part des Anges » quatre-vingts ans auparavant.

    Dans un carnet intime, Alice raconte toutes les épreuves traversées durant la Seconde Guerre mondiale, des évènements traumatisants endurés pour assurer la sauvegarde de sa famille et de son domaine, des souffrances partagées avec personne, sauf consignées dans ce petit carnet bleu, des douleurs qu’elle n’a pu écrire à Gabriel, son mari, exilé dans un stalag allemand.

    Lisa va s’imprégner de la douleur d’Alice, à une époque où « les hommes s’occupaient principalement des champs et des animaux et les femmes de tout le reste. »

    Voici donc deux destins de femmes, Lisa et Alice, « qui n’avaient rien en commun, qui n’avaient pas vécu à la même époque, mais qui, sans le savoir, s’étaient cherchées et trouvées ».
    Et si cette rencontre virtuelle aidait à la reconstruction lente et fragile de Lisa ?

    Ce livre est un joli roman, délicat, sensible, touchant ; au fil des pages, on espère que Lisa sorte de sa longue léthargie, et qu’elle puisse accéder à une renaissance bien méritée. Hugo, de son côté, chemine plus rapidement, mais reste vigilant et attentif aux douleurs de son épouse. Quant à la petite Émilie – petit bémol – elle reste plus effacée, et souvent protectrice envers sa mère. Je trouve que l’auteur lui apporte peu de place : on dit que les enfants sont comme des « buvards » et la part psychologique de la petite fille est souvent mise de côté.

    La plongée dans le passé est quelquefois déroutante, mais Bruno COMBES s’est attelé à un sujet difficile : la reconstruction après le deuil d’un enfant ou comment accéder au bonheur sans culpabilité.

    N’y chercher pas une étude profonde et psychologique des personnages, mais laissez-vous bercer par une écriture fluide et quelquefois poétique, une jolie lecture et un bon moment de détente. 

    Hors catégorie : La part des anges


  • Catégorie 24 : Brumes de sangCatégorie 24 : un livre dont le titre comporte un élément météorologique

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    Quatrième de couverture : « Août 1914. A l'heure de la mobilisation générale, le village bourguignon de Narcy devient le théâtre de décès inexplicables. Le curé, pourtant robuste comme un chêne, est découvert au pied de l'autel vidé de son sang, une étrange morsure au cou. La mort du maire, dans les mêmes circonstances, précipite la venue du très parisien et très présomptueux policier Hubert de Monchicourt, ex-agent des Brigades du Tigre. Lequel tente de trouver une cause rationnelle à ces faits divers et va tomber sous le charme de l'énigmatique Isabelle, la nouvelle institutrice qui semble cacher plus d'un secret derrière son beau sourire... »

    Nous voici donc plongés dans un village de la Nièvre, à la veille de cette terrible guerre de tranchées ; un policier parisien, gras et libidineux, mène de laborieuses investigations au cœur d’une terre de légendes, dans un mélange de croyances transylvaniennes et de mythes druidiques.

    Je ne vous en dévoilerai pas plus pour ne pas vous spolier.

    Ce fut une lecture distrayante  - en cette période estivale - mais franchement, les vampires, ce n’est pas ma tasse de thé !

    Catégorie 24 : Brumes de sang


  • Catégorie 17 : Nymphéas noirsCatégorie 17 : un livre avec des voyages dans le temps

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    « Le jour paraît sur Giverny.

    Du haut de son moulin, une vieille dame veille, surveille. Le quotidien du village, les cars de touristes... Des silhouettes et des vies. Deux femmes, en particulier, se détachent : l'une, les yeux couleur nymphéa, rêve d'amour et d'évasion ; l'autre, onze ans, ne vit déjà que pour la peinture. Deux femmes qui vont se trouver au cœur d'un tourbillon orageux. Car dans le village de Monet, où chacun est une énigme, où chaque âme a son secret, des drames vont venir diluer les illusions et raviver les blessures du passé... »

    Voici donc un polar….entre aujourd’hui et hier. Je dirai trois femmes et non pas deux :

    • Stéphanie, l’institutrice du village, qui ne rêve que de partir : « juste l'ennui, cette certitude que la vie est ailleurs. Qu'une complicité parfaite existe autre part. Que oui, ces lubies ne sont pas des détails mais l'essentiel... »
    • Fanette, une enfant de onze ans, passionnée pour la peinture de Monet : « oui, oui, elle peut bien le dire à la lune, elle est fière des couleurs qu’elle a posées sur la toile, de ce mouvement de l’eau du ruisseau qui traverse son tableau, de ces lignes de fuite qui partent dans tous les sens. Elle avait tout dans la tête, depuis longtemps, mais jamais elle n’aurait cru pouvoir mettre ça en peinture… »
    • et une vieille femme, aigrie, acariâtre, un « peu » sorcière, peut-être « une souris noire, invisible », mais qui ne manque pas d’humour à certains moments.

    « Je vous vois venir, vous vous dites qu'elle perd la mémoire, la vieille. Si vous voulez... N'allez pas me raconter qu'il ne vous est jamais arrivé de retourner toute une maison juste pour retrouver un souvenir, un objet à propos duquel vous n'aviez qu'une seule certitude : vous ne l'aviez jamais jeté. Il n'y a rien de plus énervant, non ?

    Je vais tout vous dire, ce que je tiens tant à retrouver, c'est un carton, un simple carton de la taille d'une boite à chaussures, rempli de vieilles photos. Vous voyez, ce n'est guère original. Il paraît que maintenant, j'ai lu ça, toute une vie de photos peut tenir dans une clé USB de la taille d'un briquet. Moi, en attendant, je cherche ma boite à chaussures. Vous, à plus de quatre-vingt-ans, vous chercherez dans votre fourbi un minuscule briquet. Bon courage ! ça doit être le progrès ».

    Trois femmes, mais également trois hommes :

    • Jacques, le mari de Stéphanie, amoureux ? Fou ?, qui sait, peut être les deux à la fois….
    • Laurenc, le bel inspecteur, et son collègue Sylvio : « Mais n'oubliez pas que le bel inspecteur qui dirige la manœuvre avait ces derniers jours les pensées embrouillées par autre chose. Si j'osais, je dirais que ce n'est pas la rivière qu'il a choisi de draguer en premier ».

    Catégorie 17 : Nymphéas noirs

    Après les personnages, un lieu magique : Giverny, un petit village de Normandie figé dans le temps, et le jardin de Monet. Une beauté champêtre dans un petit paradis terrestre.

    « L’eau claire de la rivière se colore de rose, par petits filets, comme l’éphémère teinte pastel d’un jet d’eau dans lequel on rince un pinceau. [...] Au fil du courant, la couleur se dilue, s’accroche au vert des herbes folles qui pendent des berges, à l’ocre des racines des peupliers, des saules. Un subtil dégradé délavé... »

    Vient ensuite l’énigme, une enquête qui patauge.

    Un mystère, lourd, épais, relie ces trois femmes…

    Mais chute est surprenante ; je vous assure que la lecture en vaut le détour...

    Catégorie 17 : Nymphéas noirsCatégorie 17 : Nymphéas noirs

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Ce roman a reçu cinq prix littéraires en 2011 : le Prix Polar méditerranéen, le Prix Polar Michel Lebrun de la 25e Heure du Livre du Mans, le Prix des lecteurs du Festival Polar de Cognac, le Grand Prix Gustave Flaubert et enfin le Prix Goutte de Sang d'encre de Vienne.

    Et pourtant, après avoir lu ce roman, je n’irai jamais à Giverny : trop de monde, trop de touristes…. Je préfère rester sur l’impression surprenante et ravissante que m’a laissée ce livre. Point besoin de se déplacer, les descriptions sont telles que l’on voyage à travers les lignes : l’histoire du village de Monet, l’Histoire de l’Art avec de multiples citations d’œuvres, d’authentiques références à la vie de Claude Monet ; cela me suffit.

    « Je n'ai qu'à fermer les yeux. La stupéfiante beauté du jardin y est gravée. A jamais. Croyez-moi ».

    *

    Pour en savoir plus :

    Giverny, le village de Claude Monet et des impressionnistes dans l’Eure (Villages et Patrimoine)

    Visite virtuelle de Giverny (Fondation Claude Monet)

    Le jardin (musée Giverny)

    La généalogie de Claude Monet (Geneastar)

    Une journée à Giverny, le village de Claude Monet

    Balade dans le village de Giverny

    Dans le reflet des Nymphéas, l'amitié profonde de Monet et Clemenceau (Radio France)

    Le musée Marmottan

    Monet et l'impressionnisme

    Catégorie 17 : Nymphéas noirs


  • Puisque je me refuse à choisir mes livres en fonction des catégories, il arrive souvent que mes livres entrent dans plusieurs catégories... ou aucune ! C'est le jeu ma pôv Lucette !

    Je partage donc certaines de mes lectures :

    Beaucoup de mes livres correspondent à ma catégorie préférée : les romans régionaux.

    Belles lectures, c'est cadeau !

    Quelques hors catégories.....

     


  • Catégorie 41 : un livre dont on aime pas la couverture

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    En effet, je n'aime pas cette couverture ; pour ce roman, j'aurais préféré une autre vue sur la tour Eiffel, une image plus vintage ; ce n'est franchement pas ce qui manque ! Ou bien un montage indiquant le foisonnement de réalisation de Gustave.

    Mais heureusement, le texte est très largement à hauteur de mes attentes.....

    Nous connaissons tous la tour Eiffel et nous sommes nombreux à l’avoir visitée. Mais qui connaît l’histoire de Gustave Eiffel ?

    Ce livre est un roman biographique où les personnages, les dates, les lieux sont réels ; vous pensez bien que j’ai vérifié ! Et les dialogues sont construits à partir de correspondances ; un vrai travail de chercheur et de généalogiste.

    Quatrième de couverture : « Ingénieur et inventeur de génie, Gustave Eiffel a bâti des édifices sur toute la planète, de la statue de la Liberté au viaduc de Garabit, (pour lire la suite)

    Catégorie 41 : la vraie vie de Gustave Eiffel


  • Catégorie 29 : un roman qui aborde le thème de la maternité

    Une lecture que vous ne pourrez pas oublier...

    *

    De nos jours, aux Etats-Unis.

    Afro-américaine, Ruth Jefferson est une sage-femme appréciée et respectée de tous ; elle travaille depuis plus de vingt ans, élève seule son fils de 17 ans, Edison, excellent élève, inscrit dans un collège d'Américains blancs ; mais par cette belle journée d’octobre 2015, Ruth est loin de se douter que sa vie va totalement basculer.

    Malgré son professionnalisme et sa pugnacité à ranimer le petit Davis, le nourrisson décède brutalement ; il est le premier-né de Brittany et Turk, un jeune couple de suprémacistes blancs.

    « L’espace de quelques instants, je ne comprends sincèrement pas. Puis la réalité me percute aussi violemment qu’un coup de poing : ce n’est pas ce que j’ai fait qui les dérange.

    C’est ce que je suis. »

    Pourtant, son fils Edison a déjà tout compris : «  en dehors de Rosa Parks et du Dr King, c’est le vide total ; tu as déjà entendu parler d’un frère nommé Lewis Latimer ? Il a dessiné des pièces de téléphone pour les appareils brevetés par Alexander Graham Bell et a travaillé comme dessinateur et expert en brevet pour Thomas Edison. Mais tu ne m’as pas donné son nom parce que tu ne savais même pas qu’il existait. Chaque fois que des gens comme nous font l’histoire, ils sont relégués en simples notes de bas de page. »

    Si la mère Brittany est effondrée, le père Turk devient incontrôlable, un abruti violent. Ruth est offusquée lorsque la haine et la colère des parents s'abattent sur elle.

    Les parents déposent plainte : la machine judiciaire est lancée et Ruth est inculpée pour homicide.

    « Ils m’ont attaché les poignets, juste comme ça, comme si ce geste ne réveillait pas deux siècles d’histoire qui se sont aussitôt répandus dans mes veines avec la force d’une décharge électrique. Sans penser un instant que je ressentirais ce qu’on ressenti mon arrière-arrière-grand-mère et sa mère, debout sur l’estrade pendant la vente aux enchères des esclaves. Ils m’ont menottée sous les yeux de mon fils, mon fils à qui je dis et je répète depuis le jour de sa naissance qu’il est bien plus qu’une couleur de peau.

    C’est plus humiliant encore que d’apparaître en public en chemise de nuit, que de devoir uriner dans une cellule privée d’intimité, que de se faire cracher dessus par Turk Bauer et que de laisser une inconnue parler à votre place devant un juge. »

    Kennedy a renoncé à faire fortune pour défendre les plus démunis en devenant avocate de la Défense Publique. Le jour où elle rencontre Ruth, une sage-femme noire accusée d’avoir tué le bébé d’un couple raciste, elle se dit qu’elle tient peut-être là sa première grande affaire...

    On peut dire en effet que ce livre aborde le thème de la maternité, mais il ne se concentre pas exclusivement sur ce sujet. Le roman explore plusieurs thèmes complexes et interconnectés, dont la maternité en est un aspect important ; il examine les questions de race, de discrimination, de justice et de la complexité des relations familiales, y compris celles entre mères et enfants. Il explore les liens maternels, les sacrifices que les mères sont prêtes à faire pour leurs enfants, et la manière dont la société perçoit la maternité à travers des lentilles culturelles et raciales.

    Si ce roman demeure passionnant et très bien construit, il n’en est pas moins violent, dur, emprunt de haine, mais aussi de réalisme ; l’auteur Jodi Picoult aborde de front le racisme et l’hypocrisie qui en découle : un racisme sans filtre, aisément reconnaissable et condamnable, des suprémacistes blancs mais aussi un racisme plus subtil, caché au plus profond des préjugés, biaisant les comportements parfois les mieux intentionnés.

    Souvent choquant et cru, ce livre invite à la réflexion ; je peux dire que l’auteur a réussi le pari de faire entrer une lectrice blanche dans la peau d’une femme noire, où au travers de mille petits riens du quotidien, elle peut mesurer les stigmatisations perpétuelles des gens de couleur noire.

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    Pour en savoir plus :

    Pourquoi a-t-on la haine ? (France Culture)

    Les escadrons de la mort (Wikipedia)

    Etats-Unis : néonazis, suprémacistes blancs, anti-musulmans... Quels groupes forment "l'alt-right"


  • Catégorie 49 : après l'océanCatégorie 49 : un livre d’un(e) auteur(trice) dont le prénom est épicène

    *

     Le 14 avril 1912, l’insubmersible « Titanic », navire de la White Star Line, sombre après avoir heurté un iceberg. Très peu survivront à ce terrible naufrage.

    Au moment de son lancement, le Titanic est le paquebot le plus grand et le plus luxueux au monde. Mais c’est surtout la plus grande catastrophe que l’on ait jamais connu jusqu’à présent.

    Parmi les naufragés hagards tirés de l’océan, et recueillis par le « Carpathia » Letta Alistair et sa petite soeur Molly approchent de New York : elles sont les deux seules survivantes de leur famille : Charles le père, Helen la mère et Edward le frère ont tous été engloutis. 

    « Je ne sais pas comment ils sont morts, et personne ne le saura jamais. Mais je sais comment ils ont vécu. C’est l’histoire d’une famille ordinaire, travailleuse, peine de joie et d’espoir. L’histoire de tous ces gens dont on ne parle pas. Ce sera autre chose qu’un article sur quatre colonnes. »

    Originaires de Portsmouth, les soeurs Alistair ont tout perdu. Mais Letta ne peut s’autoriser à sombrer car Molly est plongée dans une catatonie inquiétante ; elle se doit de survivre…. Molly est interné à Blackwell et Letta trouve un poste de vendeuse dans la pharmacie-apothicaire C.O. Bigelow.

    « petite rousse à la peau laiteuse couverte de taches, dans sa robe noire en simple coton doublée d’un jupon droit n’accordait aucun artifice à sa silhouette de garçonnet, était sensée se perdre dans l’espace du canapé conçu pour au moins quatre personnes plus épaisses qu’elle. Catégorie 49 : après l'océan

    L’auteur Laurence Peyrin nous raconte l'après-tragédie du Titanic, en accumulant ses connaissances sur l'époque pour aborder des thèmes aussi variés que

    • le statut de « victimes », un journalisme invasif et « voyeur » (paparazzi dirait-on aujourd’hui)
    • Le deuil, l’immigration, la condition des femmes,
    • la maladie mentale et le trop célèbre hôpital Blackwell où notamment Nellie Bly, une journaliste au 19ème siècle y avait effectué une immersion de 10 jours en se faisant passer pour malade afin de dénoncer les pratiques cruelles que devaient subir les malades
    • l'utilisation de certaines drogues telles que le Laudanum
    • le rêve américain

    Un livre intéressant.

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    Pour en savoir plus :

    Naufrage du Titanic, le témoignage d'une rescapée

    La folle histoire de John Borland Thayer, survivant du Titanic (Geo)

    Le Titanic : les survivants (Genealexis)

    Généalogie des passagers français du Titanic (Geneanet)

    Liste de passagers du Titanic embarqués à Cherbourg (Wikimanche)

    The Secrets Inside the C.O. Bigelow Apothecary (Est. 1838)

    Blackwell’s Island Hospital, New York City, 1887

    Catégorie 49 : après l'océan


  • Catégorie 20 : un livre sorti en 2023

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    De nos jours, à Blanquefort, une petite ville dans la banlieue de Bordeaux.

    Elle, c’est la victime, sérieuse, réservée. Lui, c’est le bourreau…. Et leurs deux enfants, Léa 13 ans au moment des faits et témoin malgré elle, Franck 19 ans, le narrateur, poursuit ses études sur Paris.

    « Papa vient de tuer maman. » Passés la sidération de l’horreur, de l’innommable, les deux enfants vont devoir se reconstruire pour continuer à vivre.

    « Il aurait été absurde et même malsain de chercher un bouc émissaire, l’unique coupable était mon père. Il aurait été illusoire de croire qu’on pouvait partager la faute, ce n’était pas parce qu’autres avaient été aussi indifférents ou imprévoyants que moi qu’un non-lieu me serait accordé. Il aurait été surprenant que, même dédouané, je me sente subitement débarrassé du remords et de la honte. Non, ils allaient demeurer, s’enkyster, s’infecter, ce remords et cette honte, je le pressentais . »

    Continuer à vivre, mais surtout, Franck veut chercher à comprendre, fouiller l’histoire de ses parents, parce qu’il faut « plonger dans les profondeurs pour comprendre ce qui se passe à la surface (...) que l’invisible est plus parlant que le visible »…

    Il découvre une mère sur la défensive et un père sur les nerfs. Un quotidien emprunt de terreur. Et des interrogations toujours : comment n’a t-il rien pu voir….

    « Nous ne devions pas juger seulement un fait divers, mais un fait social. Nous ne devions pas parler d’une dispute conjugale qui aurait mal tourné, mais bien de l’aboutissement d’un continuum de violence et de terreur. Nous ne devions pas parler d’un meurtre, mais de la volonté d’un homme d’affirmer son pouvoir, d’asseoir sa domination. Et de l’aveuglement de la société. Et de la peur de nommer. »

    *

    J’ai lu ce livre d’une seule traite, l’histoire était trop réelle, trop horrible, si insupportable que j’avais envie d’en connaître vite la fin.

    Ce livre est si poignant, si émouvant, si révoltant….

    Alors, oui, en effet, cette histoire n’est pas un fait divers…. Et ces enfants ne sont pas « que ces victimes collatérales ».

    Ce livre est l’histoire d’un féminicide, comme il en existe encore trop souvent :

    • en 2022, 112 femmes ont été tuées par leur conjoint et/ou compagnon
    • jusqu’en mai 2023, on compte 43 femmes assassinées….(Source : les féminicides)


  • La chambre des diablessesCatégorie 54 : un livre tiré d’une histoire vraie

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    Prénom : Marie Marguerite

    Nom : MONVOISIN

    Née en 1658

    Fille d’Antoine Monvoisin et de Catherine Deshayes

    Particularité : soupçonnée de complicité avec sa mère, brûlée vive en place de Grève en ce jour du 22 février 1680.

    Nous sommes à Paris, en 1680, au cœur du plus grand scandale qui ébranla le règne de Louis XIV : l'Affaire des Poisons

    442 accusés de commerce de sorcellerie

    36 condamnés à mort pour acte de diablerie, dont sa mère La Voisin, comme on l’appelle

    Et Marie Marguerite, sa fille ? Elle devra tout dire si elle veut sauver sa tête…..

    Emprisonnée dans sa geôle à Vincennes, Marie-Marguerite devra en effet tout dire : livrer les secrets de sa mère, révéler ses formules et la liste de ses clients dans la haute noblesse (pour lire la suite)

    Catégorie 54 : La chambre des diablesses

     

     


  • Catégorie 6 : un hiver avec BaudelaireCatégorie 6 : un livre dont l’un des personnages principaux est un chat ou un chien

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    Voici une histoire bien réelle, comme j’en ai souvent rencontrée au cours de ma vie professionnelle : un homme que tout a abandonné, femme, emploi, maison… et Claire.

    « - J'ai honte, tu sais... J'ai tellement honte... Je prends plus ma mère au téléphone... La pauvre, ça la tuerait... Et ça fait même deux semaines que j'ose pas téléphoner à ma fille, alors que je lui avais promis de l'appeler tous les soirs pour lui raconter une histoire... T'imagines, ma princesse… »

    Divorcé, jeté à la rue, CDD non prolongé, Philippe bascule dans l’horreur de la rue ; commence alors un long combat pour garder sa dignité ; ne rien lâcher pour ne pas totalement sombrer…

    « Tout continue et recommence sans cesse, différent et pourtant à l'exact identique. Mendier. Dormir. Se laver. La date des journaux. Déféquer. Bouffer. Boire. Dormir. Rester propre. Penser à Claire. Ne pas crever. (...) Hier ressemble à aujourd'hui, et demain à hier. Avenir et passé s'effondrent et agonisent dans un présent sans fin. »

    Ce livre est une plongée sans filtre dans le quotidien des plus démunis ; la vie y est rude, impitoyable et pourtant, une rencontre imprévue va tout changer :

    « Je chante le chien crotté, le chien pauvre, le chien sans domicile, le chien flâneur, le chien saltimbanque, le chien dont l'instinct, comme celui du pauvre, du bohémien et de l'histrion, est merveilleusement aiguillonné par la nécessité, cette si bonne mère, cette vraie patronne des intelligences ! Je chante les chiens calamiteux, soit ceux qui errent, solitaires, dans les ravines sinueuses des immenses villes, soit ceux qui ont dit à l'homme abandonné, avec des yeux clignotants et spirituels : "Prends-moi avec toi, et de nos deux misères nous ferons peut-être une espèce de bonheur!" »

    La rue, c’est toucher le fond. On pourrait croire que tout est fini pour Philippe et pourtant…. Philippe rencontre Baudelaire, un petit corniaud de passage, un petit rayon de soleil au cœur d’un hiver glacial ; et désormais tout est possible….

    Un joli moment de lecture, qui permet de relativiser et prendre conscience que rien n’est jamais perdu.

    Catégorie 6 : un hiver avec Baudelaire


  • Catégorie 3 : Martin EdenCatégorie 3 : un roman dont le titre contient un prénom

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    Martin Eden, un jeune marin issu des quartiers pauvres d'Oakland, décide de se cultiver pour les beaux yeux de la belle Ruth. Étudiante en littérature, Ruth est issue de la classe bourgeoise ; alors Martin se met à écrire pour se rapprocher de cette « créature auréolée d’or », pour la conquérir et se montrer digne d'elle : « sa condition ouvrière pesait comme un fardeau sur ses épaules. Tout le tirait vers le bas…. »

    A force d’un travail acharné, il devient un auteur à succès. Mais l'embourgeoisement ne lui réussit pas...

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    Paru en 1909, « Martin Eden » est le plus autobiographique des romans de Jack LONDON, du moins est-il présenté comme tel.

    Roman d’un amour impossible entre deux jeunes personnes de classe sociale diamétralement opposée, il aborde le récit d’une ascension accompagnée de désillusions, la lutte des classes mais surtout la quête d’une l'identité personnelle et les sacrifices nécessaires pour atteindre ses rêves.

    « Né en 1876 à San Francisco, Jack London connaît le succès après des années de pauvreté, de vagabondage et d’aventures. Auteur prolifique, ses nouvelles et ses romans sont souvent des récits de voyage où la nature représente un idéal de pureté face à l’injustice de la société. A sa mort en 1916, il laisse une 50ème d’ouvrages parmi lesquels « l’Appel de la forêt » (1903) et « Croc-Blanc » (1906) » deux superbes romans que nous avons tous dévoré.

    Catégorie 3 : Martin Eden

    Catégorie 3 : Martin Eden


  • Catégorie 38 : La couleur du laitCatégorie 38 : un livre avec un lit sur la couverture

    *

    « ceci est mon livre et je l’écris de ma propre main » , ainsi commence le récit de Mary, jeune paysanne de 15 ans.

    Nous sommes en 1831, dans la campagne anglaise du Dorset et Mary entreprend d’écrire son histoire.

    « mon père habitait dans une ferme avec ses quatre filles et de ces quatre filles j’étais la dernière »

    La vie dans la ferme est misérable, un père violent avec toutes les femmes qui l’entourent et s’activent dans la peur, une mère trop effacée – mais le peut-on moins avec un mari aussi brutal – et trois sœurs anéanties par le labeur ; pourtant Mary ne se plaint pas de la dureté de ses tâches de paysanne, parce que le grand-père, infirme et âgé, relégué dans un réduit, lui apporte toute l’écoute et tout l’amour dont elle a besoin et qu’elle ne trouve pas auprès de ses parents. Catégorie 38 : La couleur du lait

    La vie s’égrenait au fil des saisons et des corvées de la ferme, jusqu’au jour où l’adolescente est envoyée chez le pasteur Graham, louée afin de servir et tenir compagnie à son épouse, femme fragile et malade, mais pleine de douceur. Pourquoi Mary et pas l’une de ses sœurs aînées ?…. peut-être à cause de sa boiterie.

    Son monde bascule, mais Mary y apprend la bienveillance et l'obéissance auprès de sa nouvelle maîtresse ;  mais avec le pasteur, elle découvrira les richesses de la lecture et de l'écriture mais surtout l'avilissement et l'humiliation.

    « je m’appelle mary et j’ai appris à écrire mon nom. m.a.r.y. ce sont les lettres de mon nom. je vais vous raconter les choses telles qu’elles sont arrivées mais je ne veux pas me précipiter comme les génisses au portail sinon je vais m’empiéger et de toute manière vous préférez sûrement que je commence par là que les gens commencent en général ».

    Mary est une paysanne, simple, franche, honnête, avec un sens de la répartie qui agace son entourage. On serait tentée de la traiter de « simplette », mais au fil du récit, elle s’avère lucide et impitoyable.

    « si c’est ce que je pense je vois pas pourquoi je le dirais pas. »

    Catégorie 38 : La couleur du laitInutile de vous préciser que j’ai beaucoup apprécié ce livre, même si, au début l’écriture du texte m’a déroutée : texte sans ponctuation, pas de majuscule en début de phrase, pas de tiret ou de guillemet pour les dialogues.

    Mais l’histoire l’a emportée sur l’écriture et j’ai dévoré ce livre ; les réparties de Mary pouvaient même me faire rire :

    « ce sont tes seules affaires, je crois ?

    j’ai qu’un corps pour les porter. »

    N’allez pas croire que l’histoire est drôle ; Mary est attachante, et tristement surprenante. Elle acquière de l’assurance au fil de son récit, mais la fin est bouleversante.

    Nous sommes au début du 19ème siècle, une époque – et pour longtemps encore – où l’autorité des pères et des pasteurs est incontestée. Il aura fallu quatre saisons pour que la vie de Mary bascule dans l’horreur.

    « mes cheveux ont la couleur du lait
    je m'appelle Mary
    m.a.r.y. 
    j'ai décidé de commencer au commencement et de finir à la fin
    . »

    La fin - sa fin - m’a laissée sans voix.

    *

    L’auteure Nell Leyshon est née en 1962 à Glastonbury, dans le comté du Dorset au Royaume-Uni.

    Elle a grandi dans le Somerset, et a passé la moitié de son enfance à Glastonbury, et l'autre moitié dans un petit village agricole au bord des Somerset Levels. Elle a eu une éducation mixte et a fini par fréquenter une école d'art pendant un an avant de déménager à Londres. Catégorie 38 : La couleur du lait

    Une première carrière la propulse comme assistante de production puis productrice dans des publicités télévisées.

    Elle s’exile une année en Espagne pour passer du temps avec son compagnon.

    De retour en Angleterre, elle fréquente l'Université de Southampton pour reprendre des études. Ce n'est qu'après la naissance de son deuxième enfant en 1995 qu'elle se lance sérieusement dans l’écriture.

    Elle a ensuite décidé d'utiliser ses compétences en enseignement pour travailler avec des communautés marginalisées, notamment des toxicomanes en rétablissement, des utilisateurs de services de santé mentale, des gitans et, au Labrador, des peuples autochtones. Elle a enseigné et encadré l'écriture créative et la performance, en se concentrant sur le développement des compétences et de l'estime de soi, et, toujours, dans le domaine de l’écriture. En 2018, elle fonde The Outsiders Project, une « plateforme indépendante promouvant l'inclusion et la diversité au sein de la culture et de la communauté du plein air ». (Wikipedia)

     

    Son site officiel : https://www.nellleyshon.com/

    Catégorie 38 : La couleur du lait


  • Catégorie 46 : Retracer l'histoire de sa communeCatégorie 46 : un livre qu’on a dû, ou qu’on doit lire dans le cadre de nos études

    *

    Lorsque l’on fait de la généalogie et/ou que l’on anime des ateliers, il est important de toujours bien se documenter.

    On est bien d’accord : il est essentiel de ne pas dire de bêtise, ou du moins pas trop. J’ai la fâcheuse habitude de rechercher le « comment » et le « pourquoi » ; donc j’étudie perpétuellement et comme une ado studieuse, je lis et prends toujours des notes, je fais des fiches et affine mes investigations. Et je n’oublie pas de citer mes sources….

    Depuis pas mal de temps, je songe à reprendre des études ; le DU généalogie et histoire des familles me tente bien…. C’est un diplôme universitaire, proposé seulement dans deux universités françaises : Le Mans (72) et Nîmes (30), et en distanciel, ce qui n’est pas pour me déplaire….

    Je n’ai pas la prétention de devenir « généalogiste successoral » ; au vu de mon âge, il est fort peu probable qu’un notaire me prenne, ne serait-ce que pour être stagiaire ! Par contre, je me laisserai bien tenter par « généalogiste familial » pour retracer la vie de nos ancêtres, l'histoire d'une famille ou d'une maison, effectuer des recherches documentaires.. Je sens bien que je bute sur des absences de connaissance et j’aurai bien besoin d’approfondir mes compétences, tant en histoire, qu’en droit et en sociologie.

    Mais voilà, il faut sauter le pas.. et se donner du temps.

    *

    « Nombreux sont les généalogistes qui souhaitent retrouver l’histoire de leur commune où ont vécu leurs ancêtres. Les érudits ou les responsable de bulletin municipaux veulent également en savoir plus. Or, il n’est pas si facile de savoir où chercher et comment le faire, tant les piste que la curiosité peut suivre sont nombreuses : la cartographie, l’étude de l’école, de la mairie, de l’église, des bâtiments publics ou privés, des rues, l’histoire de la population à travers les communautés religieuses, les associations, les corporations, la conscription ou les évolutions administratives au cours des siècles sont autant de sujets de recherche, qu’il est possible d’étudier aussi bien sur un seul que sur plusieurs siècles.

    Les archives communales sont riches de détails, mais elles ne sont pas les seules à pouvoir vous aider. Comme les arcanes des cadres de classement des documents anciens sont complexes, ce guide pratique vous fait découvrir les richesses des autres sites d’archives (départementales, nationales), celles des bases de données (en ligne ou non) ainsi que la possibilité de recherches dans les fonds privés, pas forcément accessibles au grand public. »

    pour les passionnés de généalogie, la suite est ici....

    Catégorie 46 : Retracer l'histoire de sa commune


  • Catégorie 23 : La disparue du Père LachaiseCatégorie 23 : un livre écrit à quatre mains

    Mais qu’est-ce qu’un livre à quatre mains ?

    Un livre écrit à quatre mains est un livre qui est co-écrit par deux auteurs, travaillant de concert pour développer l'histoire, les personnages et le style d'écriture du livre. L’ouvrage est alors le résultat d'une collaboration fructueuse entre deux auteurs ayant des styles d'écriture complémentaires.

    « La disparue du Père Lachaise » est un roman historique policier écrit par Claude IZNER.

    « Claude Izner est le nom de plume commun de Liliane Korb (née à Paris le 6 janvier 1940 et morte le 9 mars 2022 à Montreuil) et de sa sœur Laurence Korb (née à Paris le 10 avril 1951, également connue sous le nom de Laurence Lefèvre), romancières françaises, pour signer, depuis 2003, les Enquêtes de Victor Legris, romans policiers historiques situés à Paris la fin du XIXe siècle. Cette série est publiée dans la collection « Grands détectives » aux éditions 10/18 ». Wikipedia

    *

    Paris, 1890. Le libraire et détective Victor Legris mène l’enquête : « libraire, photographe, chevalier servant, détective amateur, cela fait beaucoup pour un seul homme. »Catégorie 23 : La disparue du Père Lachaise

    Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’il voit arriver dans sa librairie de la rue des Saints-Pères, la jeune Denise, femme de chambre de son ex-maîtresse Odette de Valois : Odette a disparu.

    D’abord sceptique, il se pique au jeu : pourquoi Odette si coquette et délicate serait-elle partie sans son maquillage ? «  Mieux valait cesser de construire un roman sur la base d’un maquillage oublié dans un cabinet de toilette. Odette s’était éclipsée avec son amant et sa bonne en avait profité pour commettre une série de larcins minables. Pas de quoi fouetter un chat. » .... Mais voilà, il veut savoir.

    Catégorie 23 : La disparue du Père Lachaise

    Victor va suivre son instinct et nous embarquer avec lui dans le vieux Paris. Nous voici partis pour le quai Malaquais et ses bouquinistes et marchands de médailles, loin du boulevard Haussmann et de ses hôtels particuliers, luxueux et ostentatoires.

    Catégorie 23 : La disparue du Père Lachaise

    Par ce que « rue des Saints-Pères », il règne un calme et une « atmosphère provinciale ».

    L’inspecteur en herbe nous entraîne, en fiacre, avenue d’Aubervilliers, puis au Pavillon Balthar des Halles, rue Notre-Dame de Lorette, rue Rambuteau pour se retrouver dans les ruines du Conseil d’État…

    Catégorie 23 : La disparue du Père Lachaise

    Ce roman est une plongée dans le Paris de la Belle Epoque pour mon plus grand bonheur ! Même si l’enquête est reléguée au second plan, on ne refusera pas une petite visite à la morgue, « un amphithéâtre malsain où l’air glacial empestait le chlore ».Catégorie 23 : La disparue du Père Lachaise

    De retour à la librairie, la boutique ne désemplit pas ; on y croise des habitués, des clients occasionnels et des célébrités du monde des lettres.

    Les textes regorgent d’une gouaille que l’on n’entend plus, des expressions que l’on utilise plus, mais qui me sont encore pourtant familières : c’est le Paris des années 1900, celui des métiers disparus, des bureaux de placements de domestiques, des sabots des chevaux sur les pavés des rues, des crieurs à la sauvette, celui des heures de travail harassantes, celui de la très grande misère. Celui de l’Art aussi, celui de l’art masculin surtout….

    « Combien de génies masculins l’Histoire compterait-elle si les hommes avaient passé les deux tiers de leur existence à éplucher des pommes de terre et lessiver des couches ».

     

    Pour en savoir plus :

    Les Halles Baltard - Paris 1e

    Ateliers d'artiste fin de siècle 

    Catégorie 23 : La disparue du Père Lachaise

     


  • Catégorie 59 : un roman qui commence par une rupture

     

    Après avoir lu Identification au traumatisme des petits-enfants de survivants de la psychanalyste clinicienne Marie-Laure Balas-Aubignat puis Médecine et crimes contre l'humanité : Le refus d'un médecin..… du Dr Adélaïde Hautval, j’avais vraiment besoin de lire quelque chose de plus « léger ».

    Et encore, peut-on parle de « léger » lorsqu’il s’agit d’abandon, de rupture….

    *

    Nous sommes dans le Nord de la France, dans les environs de Béthune. A la veille de la Première Guerre Mondiale.

    Le roman se présente sous la forme de 4 récits interdépendants :

    Le récit de Berthe (1914 – 1915)

    Parce qu’elle « avait mal agi au regard des normes de bienséance », Yolande a accepté de rester cachée car elle savait que son bel officier anglais reviendrait la chercher après la guerre. Elle savait que « l’état de fille-mère était la pire des hontes ». Elle a tout accepté, même au prix d’une terrible souffrance….

    Le récit de Thomas (1915 – 1938)

    Abandonné, le petit Thomas a d’abord grandi dans une ferme, puis dans un orphelinat. Brimades, sévices, violences, rien ne lui sera épargné. Pauline lui redonnera goût à la vie, mais pour combien de temps ? N’a t-il pas droit au bonheur lui aussi...

    Le récit de Viviane (1939 – 1945)

    Thomas a été le premier a être mobilisé, puis Georges, et Viviane s’est retrouvée seule, comme de nombreuses femmes du village occupé. Il a fallu continuer à vivre, et se battre, en mémoire de ceux partis au front. Ne jamais baisser les bras et toujours espérer….

    Le récit de Yolande (1945 - 1946)

    Trente ans après…..

    Si l’écriture est simple, les émotions sont bien présentes. L’histoire est bouleversante : le tour d’abandon, le personnel de l’orphelinat, la lâcheté des hommes, les droits des femmes toujours bafoués, et la guerre, avec ses couvre-feux, ses tickets de rationnement et la peur des dénonciations.

    Ce livre est riche du courage et de la force des gens du Nord. Il est émouvant tant les personnages sont riches de réalisme.





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