• Portrait de brodeuses et de couturières

    Portrait de brodeuses et de couturières

  • L'arthérapie, ou thérapie par l'art, est avant tout une approche thérapeutique utilisant le processus créatif artistique pour favoriser le bien-être émotionnel, mental et physique ; elle s’exprime sous différentes formes : la peinture, le dessin, la sculpture, la musique, la danse, l'écriture, le coloriage et la broderie, vous avez bien lu, la bro-de-rie.

    Isabelle Haccourt Vautier et l'arthérapie

    Puisque que l'art et la créativité favorisent l'expression émotionnelle, alors on peut dire que la broderie est une forme d'arthérapie ; la pratique de la broderie m’est relaxante, apaisante, ce qui assurément m’aide à réduire le stress, l'anxiété et la tension mentale. Elle me permet de me concentrer sur un diagramme, et de ne penser à rien d’autres ; ce qui est pleinement satisfaisant en fin de journée. Et puis les brodeuses créatrices ont un sentiment d'accomplissement et de satisfaction lorsqu'elles voient leurs créations prendre forme.

    Isabelle Haccourt Vautier et l'arthérapieVous allez me dire, quel lien existe t-il entre broderie et coloriage ? Et bien je l’ai trouvé !

    Je pratique le coloriage de mandalas depuis plusieurs années déjà ; ces motifs complexes et symétriques sont devenus une activité indispensable pour me relaxer, réduire mon stress ou bien écouter tranquillement un podcast de France Culture.

    C’est alors que je découvre les 20 mandalas d’Isabelle Haccourt Vautier, 20 mandalas à broder au point de croix avec, comme point commun, une sélection de couleur, des destinations de rêve, des mandalas parfaits pour se forger un moral d’acier et voir la vie du bon côté….

     


  • Des brodeuses d'art dans l'ombre de la haute-couture parisienne


  • L'École de broderie de Pascal Jaouen à Quimper


  • Nina RICCI (1883 - 1970)« La création de la maison Nina Ricci en 1932 représente un cas unique dans l’histoire de la haute couture. Généralement les maisons sont fondés sur l’ego d’un créateur ou l’originalité d’un style, celle-ci est née d’un couple formé par une mère (Nina) et son fils (Robert). Ce tandem créatif impose une griffe depuis une dynastie de parfums dans un climat de tendresse et d’estime. Complémentarité entre passion et raison, créativité et lucidité. C’est une belle success-story aux accents piémontais ».

    Maria NIELLI dite « Nina » est née le 14 janvier 1883 à Turin, d’une famille de cordonniers de père en fils.

    Son père décède précocement et Nina est placée en apprentissage, à 12 ans, dans un atelier de couture ; déjà elle étonne en « créant du minuscules chapeaux parés d’accessoires en miniature qu’elle confectionne avec tout ce qui lui tombe sous la main. »

    A 14 ans, elle monte à Paris rejoindre sa sœur, mercière à Montmartre. Elle débute alors comme « petites mains » dans la maison de mode « Bloch et Bakry ». D’une habilité prodigieuse, elle gravit rapidement les échelons : à 18 ans, elle est première d’atelier, à 25 ans première modéliste. Elle travaille ensuite pour l’enseigne « La Religieuse », maison installée place de la Madeleine.

    Nina RICCI (1883 - 1970)D’une brève union avec un bijoutier florentin, Luigi Ricci, décédé en 1909, nait un petit garçon en 1905 : Robert. Madame Ricci décide alors de se lancer et crée ses propres modèles pour les vendre aux grands magasins.

    Elle a 25 ans lorsqu’elle entre dans la maison Raffin ; elle y restera 25 ans ! Désormais associée, elle travaille pour « Raffin et Ricci ».

    A 33 ans, elle se marie à Gaston Morel….

    « Raffin et Ricci vend essentiellement des prototypes et dispose d’un réseau de couturières en province qui achètent ses patrons ». Son associé mort en 1929, madame Ricci se retrouve seule avec son fils Robert pour faire face à la crise.

    A 26 ans, Robert est devenu un brillant publicitaire et a co-créé les « Studio Harcourt ». Il va donc prendre la direction commerciale de la maison de couture et pousse sa mère à s’installer rue des Capucines. En 1932, Nina connaît la vogue.

    Volontairement, Robert conseille à sa mère d’habiller plutôt les bourgeoises fortunées que les duchesses et les stars. D’ailleurs, d’autres maisons de couture s’en accommodent très bien….

    Rapidement, Nina s’impose dans la confection des petites robes d’après-midi ; les provinciales en raffolent. « On l’apprécie pour ses modèles seyants et ses propositions sages et raffinées, car elle a l’art de placer un nœud, de draper un décolleté mais surtout d’habiller les femmes sans les encombrer ».

    Nina RICCI (1883 - 1970)

    (...) « allongé, musclé, aminci, souvent halé par le grand air et la pratique du sport, c’est lui (le corps) qui désormais dicte sa forme à la robe et plus l’inverse comme à la génération précédente (…). Une indécelable combinaison de rayonne ou de soie se glisse entre la robe et la peau ».

    Contrairement aux autres couturiers des hautes élégances, la maison Nina Ricci niche dans une rue sans éclat – rue des Capucines – à deux pas des grands boulevards qui se démodent, mais toujours proche de la place Vendôme.

    Pour Nina, l’essentiel est de donner tout son éclat à la simplicité. Au fil de ses collections, revient sans cesse l’éternel ensemble trois pièces : jupe, chemisier et veste. A chaque toilette, un chapeau est assorti. Mais la guerre impose le « pratique » ; par exemple, la plupart des robes sont fendues, pour monter plus aisément à byciclette, mais avec élégance.

    En 1940, la maison Vionnet a fermé ses portes ; Schiarapelli et sa fille se sont envolées pour les Etats-Unis ; Chanel s’est réfugiée dans le Sud de la France ; mais Nina Ricci a pris le parti de rester sur Paris.

    Après les rigueurs de la guerre et un travail acharné par manque de matières premières, vient le temps de la Libération. Le couple mère-fils se lance dans la parfumerie, soucieux de légèreté et de Nina RICCI (1883 - 1970)douceurs, après tant de privations. En 1948, « l’air du temps » est le premier parfum d’une longue série.

    Mais Nina prend de l’âge… Si son fils Robert, bourreau de travail, est un excellent administrateur, Nina reste seule maître des créations. IL faut donc penser à une succession ; le liégeois Jules François Crahay prend le relais, à la demande de Robert, et c’est un triomphe en 1959 ! Nina se lance alors dans l’accessoiration.

    Or, grisé par son succès, Crahay quitte Nina pour Lanvin en 1963…. Le coup est rude. A dater de cette trahison, ce sont les parfums qui font vivre la couture et non plus l’inverse.

    Nina RICCI (1883 - 1970)

    Nina RICCI (1883 - 1970)

    En 1970, Nina Ricci s’éteint en toute discrétion.

    En 1987, son fils Robert crée le parfum « Nina » en hommage à sa mère.

    Pour en savoir plus :

    La maison Nina Ricci

    Modes de palais (1968)

    Pub Nina Ricci (1)

    Pub Nina Ricci (2)

    Nina RICCI (1883 - 1970)


  • Elsa SCHIAPARELLI (1890 - 1973)Dédaigneuse, Chanel l’appelait « l’italienne qui déguise les femmes ». Elsa Schiaparelli fut « la vraie rivale de Chanel, la seule à l’avoir inquiétée, même si elle ne voulait pas reconnaître l’extrême qualité de son travail . A l’élégante rigueur de Coco, Elsa opposa une excentricité pratique qui fait sa marque de reconnaissance. »

    De l’entre deux-guerres aux années 1960, l’élégance sobre se nomme Chanel, tandis que l’audace et le grain de folie s’appelle Schiaparelli : le classicisme opposé au baroque.

    Elles occupent toutes les deux le même terrain ; elles sont à la fois artistes et mécènes. Si Chanel crée les costumes pour une pièce de Cocteau ou les ballets de Laurencin, Schiaparelli travaille avec Dali ou Giacometti.

    Dès sa plus tendre enfance, Elsa se singularise ; elle est ce que l’on peut appeler « une enfant terrible » ; elle grandit dans un couvent, elle y apprend la couture et réalise déjà pour ses camarades de classe des corsages chargés de dentelle.

    A 13 ans, elle expérimente son premier baiser ; ce qui occasionne son renvoi immédiat du couvent. Elle est envoyée en pension en Suisse et ses parents cherchent à la marier. Mais Elsa est une « rebelle » et déjà amoureuse d’un jeune et beau napolitain pauvre, Pino.

    Elle s’essaye à la poésie, collectionne les flirts. C’est alors qu’en 1914, l’occasion lui est donnée de quitter l’Italie ; elle part chez une amie anglaise comme jeune fille au pair.

    A Londres, elle y rencontre le comte Wilhem Wendt de Kerlor, qu’elle épouse très rapidement. La guerre n’a aucune prise sur le couple : le comte est de nationalité suisse, il fait des conférences théologiques et les amoureux s’ennivrent de champagne qui coule à flots. Elsa file le parfait amour jusqu’au jour où le comte disparaît, l’abandonnant avec sa fille Yvonne.

    Elsa SCHIAPARELLI (1890 - 1973)

    Après Londres, Nice, Bordeaux, Elsa rencontre à New York Gabrielle Picabia, l’épouse du peinte dadaiste, qui lui fait connaître Paris dès juin 1921.

    Son mariage a été un réel fiasco ; aussi Elsa commence une nouvelle vie faite de « collections d’amitiés », de sport, de bronzage, de charleston, de flirts, de cheveux courts « à la garçonne » et de jupe au-dessus du genou.

    Lors d’une soirée mondaine, elle est présentée au créateur Paul Poiret, qui l’encourage par ailleurs à travailler comme styliste indépendante pour de petites maisons de couture.

    En janvier 1928, l’affaire Schiaparelli est née ! Loin des sweats jersey de Chanel, elle fait reproduire des modèles tricotés à la main mais avec des motifs trompe l’oeil ; elle fait un tabac ! Puis viennent les jupes-culottes en tweed puis d’autres excentricités plus loufoques les unes que les autres….

    Elsa SCHIAPARELLI (1890 - 1973)

    Bien qu’elle ait été une artiste passionnée et moderne, j’ai eu beaucoup de mal à m’impliquer dans ma lecture et à me pencher sur ses modèles.

    A l’identique de Chanel, elle créera son parfum et ses bijoux ; mais pour ma part, il lui manque la classe et l’élégance de Coco….

    Elsa SCHIAPARELLI (1890 - 1973)

    Elsa est provocatrice et imprévisible, et pour la plupart des gens « la plus odieuse qui soit ». Et tout comme Chanel, elle choisira son indépendance au mariage.

    Il en faut pour tous les goûts : le noir reste à Chanel, ce que le rose demeure à Schiaparelli !

    Pour en savoir plus :Elsa SCHIAPARELLI (1890 - 1973)

    Wikipedia

    L’histoire de la maison Schiaparelli

    Le style Elsa Schiaparelli en 24 clichés vintage (Vogue)

    Elsa Schiaparelli – Mémoires de guerre

    Le Chapeau Chaussure Schiaparelli, une œuvre surprenante inscrite dans l’Histoire

    Elsa Schiaparelli, créatrice excentrique (Gallica)

    The Forgotten Couturier Elsa Schiaparelli: Surrealism, Art and Revolutionary Fashion (Daily Art)

    Arte y moda

    Elsa SCHIAPARELLI (1890 - 1973)


  • Coco CHANEL (1883 – 1971)Féministe dans l’âme, Mademoiselle Gabrielle Bonheur Chanel a habillé son époque et cousu sa légende.

    D’origine cévenole et très tôt orpheline de mère et abandonnée à 12 ans par son père, Coco dira : « j’ai gardé noirs mes cheveux pareils à une crinière de cheval, mes soucis noirs comme nos ramoneur, ma peau noir comme la cave de nos montage, mon caractère noir comme le cœur d’un pays qui n’a jamais capitulé ».

    Abandon, pauvreté, humiliation : de ce triste constat, elle gardera à la fois une faiblesse mais aussi une force, la peur d’être à nouveau abandonnée et un farouche désir de violence.

    Blanc et noir, toujours : le blanc des cornettes et le noir de la bure des religieuses, le sarau noir des enfants pauvres du couvent d’Aubazine où elle a été enfermé ? La rigueur de l’uniforme humiliant a très certainement contribué à rendre important « le vêtement » dans la vie de Coco Chanel.

    A Moulins, au pensionnat de Notre-Dame, elle retrouvera celle qui va l’accompagner toute sa vie : Adrienne Chanel, sa tante. Elle y apprendra surtout « le pointilleux métier de couseuse ».

    Moulins n’est pas uniquement une ville de couvents mais étalement une garnison ; sa beauté ne laisse pas indifférent les régiments de cavalerie. Dans les « cafés-chantants » ouverts aux distractions de l’armée, elle s’essaye à la chansonnette. Elle y apprend à voltiger, à faire des pirouettes et rencontre Etienne Balsan ; ce demi-mondain l’arrache à son enlisement provincial.

    Coco CHANEL (1883 – 1971)

    En 1906, elle s’installe à Royallieu et devient « le flirt incognito d’un rentier soucieux de ménager son épouse, sa famille ou tout simplement l’équilibre social ». Coco Chanel découvre alors une vie oisive de plaisirs et de châteaux, de belles manières, de bijoux, de fêtes et de déguisements.Coco CHANEL (1883 – 1971)

    A cette époque, galanterie ou mariage sont les deux seuls choix possibles pour une jeune fille, belle mais pauvre. Mais Coco est ambitieuse et tient à son indépendance. Elle ouvre une boutique de modiste à Compiègne et, sous l’œil amusé d’Étienne, commence à créer des chapeaux pour des amis.

    En 1909, elle déménage à Paris, dans une garçonnière, boulevard Malesherbes ; pour approvisionner les Galeries Lafayettes en chapeaux arrangés, fignolés et garnis, elle emploie deux modistes.

    En 1910, Étienne finance une nouvelle boutique, en entresol au 21 de la rue Cambon, puis laisse sa place à Boy Capel, un jeune et bel anglais cultivé.

    Coco n’a qu’une idée en tête : « alléger la femme de la tête aux pieds » et « ne ressembler à personne, surprendre, étonner ».

     Coco CHANEL (1883 – 1971)Coco CHANEL (1883 – 1971)

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Elle regarde autour d’elle et ne voit que des femmes « qui portent sur leurs coiffes apprêtées et bouffantes, des monuments de velours, de tulle, de dentelles, ornées d’aigrettes, de fruits, de fleurs, de choux satinés, d’immenses chapeaux sous lesquelles elles se raidissent (…) ce sont des dames d’ameublement ».Coco CHANEL (1883 – 1971)

    Juillet 1914, Boy est mobilisé. Coco en profite pour mettre à profit son projet de longue date : créer son premier vêtement sportwear. L’époque n’est plus aux falbalas mais au pratique. Coco veut qu’une robe « aille » à une cliente, qu’elle s’y sente à l’aise. C’est bien la première fois qu’à propos d’une robe, on se préoccupe de celle qui la porte !

    1915, Coco ouvre une maison à Biarritz, face au casino ; le succès ne se fait pas attendre et l’hiver 1916, elle va lancer le « jersey ».

    Dans un mouvement de révolte – Boy épouse une fille et belle-fille de Lord en octobre 1918 – elle coupe sa longue chevelure noire qui descendait jusqu’aux hanches. Elle dira plus tard : « une femme qui se coupe les cheveux est une femme qui s’apprête à changer de vie ». Elle part s’installer, désormais seule au monde, au 31 rue Cambon ; désormais « la Révolution Chanel » est en marche.

    Coco CHANEL (1883 – 1971)« En coupant leurs cheveux, en jetant aux orties les guipures et les pantalons de leurs grands-mères, en revêtant des robes en jersey, les robes du soir courtes, les pantalons de marins, les petits ensembles de tricot pratiques qui permettent d’être élégantes du matin au soir, les femmes des années 1920 n’affirment pas seulement leur désir d’une mode nouvelle, mais encore d’une nouvelle vie. On a accusé Chanel d’avoir inventé le style garçonne. C’est inexact. Les garçonnes sorties du roman à scandale de Victor Marguerite vivent la nuit. Or le premier mérite de Chanel est d’avoir imposé le tailleur du matin. »

    Mais la mode ne se fait pas en un jour…

    1921 est la mode des cheveux courts. 1922 voit brusquement les jupes s’allonger alors même que la taille descend très bas. 1923, la robe se raccourcit de nouveau et 1924 encore davantage. 1925, le pijama « coco » est très prisé.

    1919-1930, la mode a des hauts et des bas ; mais les femmes se veulent plus indépendantes, elles travaillent, font du sport, conduisent une voiture…

    Chanel a lancé un nouveau type de femme. L’excentrique Poiret disait de la créatrice : « coco a inventé un style : le misérabilisme de luxe ! » Désormais, la mode descend dans la rue.Coco CHANEL (1883 – 1971)

    Elle supprime les épaulettes et lance le « twinset », une jupe avec un pull-over et cardigan. Si Chanel ose, les autres imitent. Elle impose l’aisance des mouvements et tire de la pénurie d’après-guerre un surcroît de style et d’invention.

    Pour Coco Chanel, l’art de la couture est de savoir mettre en valeur. Elle est désormais la reine incontestée de la mode parisienne. Elle se lance dans les parfums, car « l’odeur féminine fait partie intégrante du vêtement ». A Grasse, elle rencontre Ernest Beaux, le « nez » le plus célèbre d’Europe. Sa martingale sera le 5 !

    1926, elle crée la petite robe noir, une robe sans col, en crêpe de chine noire avec des manches longues et très étroites, un haut blousant jusqu’aux hanches et une jupe moulante.

    Coco Chanel a la plus grande indulgence pour les artistes et se livre volontiers au mécénat. Chacune de ses collections est le reflet de ses idylles du moment : Igor Stravinski, le grand-duc Dimitri de Russie, Jean Cocteau, Pierre Reverdy….

    Chanel n’ignore pas les relations profondes qui existent entre l’art et la mode, mais « la couture est une technique, un métier, un commerce... »

    Coco CHANEL (1883 – 1971)L’intrusion d’un aristocrate anglais, Richard Arthur Grosvenor, duc de Westminster, va bousculer « un certain ordre des choses ». Ce bel homme qui s’ennuie vite trouve chez Coco « une source inépuisable de fantaisie et une vitalité réconfortante ». Mais « à sa couronne de duchesse, Coco préfère sa toge de grande prêtresse à la mode ». De cette « inspiration » britannique, elle en ramènera le « tweed » et impose le béret sous toutes ces formes.

    Si son visage se marque avec le temps qui passe, sa créativité ne s’épuise pas.

    Championne des bijoux fantaisie, Coco se lance en 1932 dans une collecton de Joaillerie, avec des diamants, purs et blancs. Et elle rencontre le dernier de ses amants : Paul Iribe, Iribarnegaray de son nom complet, illustrateur, décorateur, amoureux et avant-gardiste de luxe.

    A l’annonce de la guerre en 1939 a raison de son enthousiasme ; elle met la clef sous la porte rue Cambon. Et durant quatorze longues années, elle va s’enfermer dans la solitude de son somptueux deux pièces au Ritz. Seule ? Pas vraiment, puisqu’elle s’éprend vite d’un diplomate nazi, le bel aryen Hans Gunther Von Dinklage, dit « Spatz » pour les intimes…. Le côté obscur de son histoire, une période très occulte avec zones d’ombres inexpliquées.Coco CHANEL (1883 – 1971)

    Après la guerre, elle s’impose un exil en Suisse. Pendant ce temps, Pierre Balmain puis Christian Dior règnent sur le monde de la couture.

    « Contre toute logique, sa mode tournant le dos aux simplifications entreprises dans l’entre-deux-guerres, emprunte au Second Empire et à la Belle Epoque bustiers, guêpières ou crinoline, un style déstructuré, orné, monté comme une architecture aux métrages impressionnants de tissus aux milliers d’heures d’un travail minutieux. Jupes à la chevilles, talons hauts, capelines, gants longs… la femme-objet triomphe à nouveau ! »

    Alors Coco décide de rouvrir sa maison de couture et affirme à qui veut bien l’entendre que, si elle reprend le collier, c’est uniquement par révolte contre le mauvais goût des nouveaux couturiers.

    Février 1954, le retour sur la scène est un fiasco ; les vêtements de 1938 sont démodés et sont le reflet d’un passé obsolète. Et pourtant, le tailleur « Chanel » fait le tour du monde.

    Aussi vieille soit-elle, Chanel traîne avec elle une aura d’une extraordinaire élégance, «  ce goût de l’ultime simplicité qui mène au luxe suprême ».

    Coco CHANEL (1883 – 1971)Et comme elle dit : « la mode passe, le style reste. La mode est faite d’une idée amusante à brûler tout de suite. Le style reste… comme un arbre. C’est le même arbre, mais à chaque printemps, il est différent. Les gens disent qu’on ne change pas, mais ce sont eux qui ne voient plus... »

    Un détail frappe chez la couturière : aucune robe de mariée n’est présente dans les défilés. « Le morceau de bravoure traditionnel des grands couturiers est banni de sa collection (…). Cet uniforme de la légalité bourgeoise, il faudra le chercher ailleurs que chez Coco. »

    Son style influence toute la couture française, du moins jusqu’aux années 1960 ; ensuite la mode s’emballe : la minijupe, la maxijupe. Mais Coco se tient à l’écart des Courrèges, Cardin, Paco Rabanne… Seuls Hubert de Givenchy et Yves Saint Laurent trouvent grâce à ses yeux.

    Les mains déformées mais toujours actives, le caractère affirmée qui s’aigrit avec le temps, ses colères épouvantables et ses exigences sans limite, Coco s’éteint un dimanche soir, seule dans sa chambre du Ritz.

    Le mystère Chanel, c’est à la fois « son assurance étonnante, son orgueil démesuré qui fouette sa timidité maladive, son sens inné pour discerner les talents réels, sa capacité prodigieuse à déceler, à prévoir l’évolution de son époque ».

    La vraie mesure de Chanel est dans cette contradiction : « j’étais faite pour être femme de harem », un besoin d’amour absolu caché sous un caractère de fer...

    Pour en savoir plus :

    Mode et Histoire : la Maison ChanelCoco CHANEL (1883 – 1971)

    Chanel ou la réinvention de soi

    Coemodia Illustré – Chapeau Chanel

    Les pièces signatures de Gabrielle Chanel décryptées par une spécialiste (Vogue)

    Elle Australia – 23 photos de Coco

    Style : Ce que la mode a hérité de Coco Chanel

    La mythique petite robe noire : Retour sur 90 ans d’histoire

    Coco CHANEL (1883 – 1971)


  • Madeleine VIONNET (1876 - Architecte de la couture, Madeleine Vionnet s’inscrit dans la recherche constante d’une harmonie entre le corps et le vêtement.

    D’origine jurassienne, Madeleine Vionnet est fille de sabotier et d’une couturière. Après des études brillantes à l’école et l’obtention du certificat d’études, Madeleine est envoyée par son père en apprentissage à Aubervilliers. A 12 ans, elle travaille donc près de 10 heures par jour et se révèle aussi douée pour la couture que pour les études.

    Elle s’expatrie ensuite à Londres, après une existence douloureuse (elle a perdu sa fille à 9 mois et a dû subir les affres d’un divorce) où elle complète son apprentissage en assimilant la technique des grands tailleurs anglais. Elle côtoie des femmes à l’élégance sure mais aussi à l’extrême richesse.

    A 25 ans, elle revient sur Paris. Elle commence à créer des modèles qui n’ont rien à voir avec la mode du moment ; attirée par l’architecture grecque, elle aime l’effet de l’ampleur. En 1906, ses robes fontMadeleine VIONNET (1876 - scandale. Mais en 1912, elle décide de voler de ses propres ailes et installe « sa maison » au 222 rue de Rivoli, suivie par un petit noyau de fidèles.

    Elle est contrainte de fermer ses ateliers durant la guerre, mais les rouvre en avril 1918, prête à imposer sa modernité.

    Son objectif « faire un tout de la femme et de la robe (…) sens des étoffes, biais, recherches précises, coupes, proportions, équilibre... » Elle sera d’ailleurs la première à couper le tissu en diagonale.

    Si Chanel efface les contours du corps, Vionnet les exalte.

    Si Chanel est une styliste, créatrice de l’uniforme moderne et de la silhouette fonctionnelle, Madeleine Vionnet est une puriste, une technicienne hors paire.

    Elle confesse : « ma tête est une véritable boite à ouvrage. IL y a toujours des ciseaux, le fil, des aiguilles. Même quand je me promène dans la rue, je ne peux m’en empêcher, je regarde comment sont faites les robes des passantes. Même les vêtements des hommes ; je me dis : si pour donner plus de carrure, on mettait une pince là ! »

    Madeleine VIONNET (1876 - Madeleine VIONNET (1876 -

    IL règne dans ses ateliers un esprit social comme nulle part ailleurs. Certes le travail y est très dur, mais le personnel chante…. « Tout est strictement hiérarchisé : apprentie, arpète, petite main, seconde main, seconde d’atelier, première d’atelier ». Et les ateliers :

    • l’atelier du flou : travail dans le biais, exécution des nervures, des fronces, des volants, des ourlets roulottés, des surjets….
    • l’atelier du tailleur
    • l’atelier des chichis : confection des ganses, des entre-deux, nœuds divers….

    Les ouvrières bénéficient d’avantages : soins médicaux, dentiste, bibliothèque, crèche…

    Madeleine VIONNET (1876 -

    Soucieuse d’honorer ses origines provinciales, Madeleine Vionnet s’oppose au « snobisme parisien et avant-gardiste de Coco Chanel. Pas de prince ni de lord dans sa vie privée (…) le seul grand artiste dont elle est proche est le maître verrier et bijoutier René Lalique

    Au printemps 1930, une nouvelle silhouette est en train de s’imposer : un corps sans taille, sans épaisseur, tout en longueur. En 1934, Madeleine Vionnet décide d’abandonner l’inspiration hellénique pour une tendance plus romantique.

    Avec la guerre, le vent tourne. Madeleine Vionnet ferme ses ateliers : burn out ? Peut être, toujours est-il que la créatrice prend sa retraite en 1940 ; durant trente ans encore, elle va vivre dans un semi-oubli pour s’éteindre en 1975, sans mari, sans enfant.

    Madeleine VIONNET (1876 -

    Pour en savoir plus :

    Madeleine Vionnet, sculpter les apparences (France Culture)

    Madeleine Vionnet et ses inventions géniales

    Madeleine Vionnet, moderne avant tout

    Expo Madeleine Vionnet

    Mémoires de guerre

    Madeleine Vionnet ou l’histoire d’une pionnière

    Madeleine Vionnet, la puriste de la mode

    Robe du soir (Palais Galliéra)

    Madeleine Vionnet, architecte du tissu (Gallica)

    Inspiration - Madeleine Vionnet

    Madeleine VIONNET (1876 -


  • Jeanne PAQUIN (1869 - 1936)Née Jeanne Beckers, elle est LA première couturière moderne. Elle crée en 1891 la première maison de couture dépendant d’une femme. En 1900 elle se voit confier la fonction de « Président de la section modes » de la très célèbre exposition universelle.

    Le « rouge Paquin » sera sa marque de fabrique comme le sera le « bleu Lanvin ».

    En apprentissage chez une couturière (ROUFF – 13 Bd Haussmann) son allure lui vaut d’être promu très rapidement « mannequin » ; mais son mariage la propulse au statut de modiste de la Maison Paquin, rue de la Paix.

    Dans les années 1910, la distinction entre couture et confection reste encore mal définie.

    Si la « confection » s’adresse à la bourgeoisie, la « couture » reste le domaine exclusif des privilégiés, du luxe, du savoir-faire et de la créativité.Jeanne PAQUIN (1869 - 1936)

    La force de Jeanne Paquin réside dans son sens remarquable de la publicité ; « elle crée des robes faites tout d’une pièce, mais chacune porte un détail ingénieux, un bouton placé à propos, une ceinture ou une petite boucle précieuse ». Pour Jeanne Paquin, on entre en haute couture comme on entre en religion, « pour adorer le beau et lui vouer toute son existence, à la recherche de la perfection dévoratrice (…) le cerveau d’une créatrice fonctionne d’une façon particulière et connaît rarement le repos ».

    De 1917 à 1919 , elle préside la Chambre syndicale de la Couture, puis se retire en laissant sa place à Madeleine Wallis, modéliste et successeur artistique.

    Après la grande guerre, les corps changent, et les cœurs aussi….

    Jeanne Paquin a pris conscience qu’il fallait désormais du sang neuf à la tête de sa Maison. Jusqu’à la fin des années 1930, l’image de marque Paquin restera le col boule, les dentelles, les incrustations en volant et une note exotique inspirée par les châles de Manille.

    Dans le sillage de la Maison Paquin, 4 femmes vont tirer leur épingle du jeu : Jeanne Lanvin, Madeleine Vionnet, Coco Chanel et Elsa Schiaparelli.

    Jeanne PAQUIN (1869 - 1936)Jeanne PAQUIN (1869 - 1936)

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Pour en savoir plus :

    Jeanne Paquin, première reine de la haute couture française

    Les robes Jeanne Paquin

    Jeanne Paquin en peintureJeanne PAQUIN (1869 - 1936)

    Mémoires de guerre

    Diaporama

    La Maison Jeanne Paquin

    La gazette du bon ton

    Jeanne PAQUIN (1869 - 1936)

     

     

     

     

     

     

    Jeanne PAQUIN (1869 - 1936)Jeanne PAQUIN (1869 - 1936)

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Jeanne PAQUIN (1869 - 1936)


  • Jeanne LANVIN (Pionnière ardente et modeste, Jeanne Lanvin cultive la modestie. « Son œuvre se partage entre la chapellerie, la mode enfantine, la mode masculine, la haute couture, les parfums, les fourrures, la lingerie et la décoration. »

    D’arpète soumise et esclavagée chez Mme Bonni – petite maison de modes au 3 rue du Fbg St Honoré – elle passe « petites mains » à force de pugnacité et d’intelligence.

    En 1883, elle entre chez le célèbre chapelier-couturier Félix qui tient son atelier au 22 rue du Fbg St Honoré (future maison Lanvin!). Elle y travaille dure et est rapidement promue « garnisseuse de chapeaux » ; à 16 ans, elle réalise donc ses premières créations et « madame Félix l’initie à la sparterie fine, au chiffonnage des fleurs et des rubans, au savant assemblage des tons et des colifichets ». Elle ne cesse de gravir les échelons et apprend ainsi à maîtriser toutes les techniques requises pour la haute couture.Jeanne LANVIN (

    Elle se lance dans l’aventure et ouvre sa Chapellerie sous les toits du Marché-Saint-Honoré ; sa fondation prend tant d’ampleur qu’elle s’installe au 22 rue du Fbg Saint-Honoré ; ce n’est qu’une profusion de capotes, bibis à larges bords, cloches, toques, rubans, bicornes ou tricornes, béguins, bérets….

    Avec sa sœur Marie Louise, elle fréquente assidûment hippodrome de Longchamp, son terrain d’observation favori.

    Jeanne a deux amours dans sa vie : sa boutique de modes, création Lanvin, et sa fille Marguerite, issue d’un mariage sans avenir : Marguerite sera son leitmotiv.

    Si en 1906, le célèbre Paul Poiret introduit l’abandon du corset au profit de robe à taille « empire », Jeanne Lanvin adoptera seulement en 1910-1911 la ligne en vogue dans l’esprit du Directoire et de l’Empire. Toutefois, perlage et broderie resteront les éléments constitutifs du style Lanvin.

    Durant la Grande Guerre, elle mise sur la simplicité et redessine tout le costume de l’armée Jeanne LANVIN (américaine.

    Jeanne Lanvin s’emploie à créer des robes de rêves, en organdi et en taffetas moiré, parées de broderies, de fleurs à tissu, « des robes de style » et des chapeaux enrubannés style « bergère » à l’encontre du style Chanel

    Tout les sépare : si Jeanne Lanvin fuit les feux des projecteurs, Coco Chanel les recherche. « Si Poiret est excentrique et Chanel dominatrice, Jeanne est taciturne et réservée.

    Jeanne LANVIN (

    Au printemps 1939, certaines robes longues que la couturière présente – avec des corsets à la taille très marquée – amorcent un changement évident et une tonalité romantique et féminine dont Christian Dior s’inspirera d’ailleurs pour son new look.

    Mais la guerre oblige un ralentissement de toutes ses activités et 1946, Jeanne Lanvin s’éteindra brutalement.

    Pour en savoir plus :Jeanne LANVIN (1867 - 1946)

    Jeanne Lanvin, l’artiste couturière

    La maison Lanvin

    Jeanne Lanvin au Palais Galliera

    Jeanne Lanvin (le blog d'Alain Truong)

    Lanvin Rue du Fbg St Honoré

    Tout en parfum

    Quel est l’héritage de Jeanne Lanvin (France Culture)

    Jeanne LANVIN (1867 - 1946)


  • Rose Bertin ou la marchande de modeGrande prêtresse des chiffons du 18ème siècle, elle était à la fois modiste, couturière et coiffeuse. On la nommait « marchande de mode » un métier issue de la noble corporation des merciers « défini et situé socialement par Diderot en 1765 dans son Encyclopédie ».

    Elle a du style, elle surprend, ravie, sait trouver l’alliance inédite d’une étoffe, d’une forme, d’un drapé et travaille avec une multitude de fabricants et fournisseurs : marchands d’étoffe, chapeliers, plumassiers, fleuristes, rubaniers, fourreurs, bijoutiers, marchands de perles, découpeuses, tailleurs, couturières et brodeuses…. Pour le plus grand plaisir de ses clientes et notamment Marie Antoinette.

    Dans son « Magasin des modes nouvelles françaises et anglaises » qui deviendra ensuite le trop célèbre « Le Grand Mogol », elle crée le « quesaco », le « pouf aux sentiments » ou bien la coiffure à Iphigénie.

    Viennent ensuite la robe à la polonaise, la robe à la circassienne, la robe à la musulmane, la robe à la grecque… Pour chacune des robes créées – et portées une seule fois pour la Reine ! - elle ajoute la coiffe à la Boston, la coiffe à la Philadelphie, la coiffe à la Belle-poule, la coiffe à la Reine.12 couturières : Rose Bertin ou la marchande de mode (1847 - 1813)

    A la Révolution, elle doit fuir. De retour d’exil, Melle Bertin est détrôné par Louis Hippolyte Leroy, le couturier officiel de la Cour fastueuse de Napoléon. « Il sera le créateur de la mémoire costumée de Joséphine comme Rose Bertin l’a été de celle de Marie-Antoinette (…) le sceptre de la mode change pour longtemps de sexe. Après Leroy, c’est Worth qui habillera l’impératrice Eugénie et toute sa cour ».

    Pour en savoir plus :

    Les archives nationales

    La maison de Rose Bertin (Tourisme 93)

    Marie-Antoinette et sa modiste Rose Bertin (Secrets d’Histoire)

    Rose Bertin, première créatrice de mode française

    Robes et vêtements de Marie Antoinette

    La mode à la Française au 18ème siècle

    Les coiffures « pouf » à la Marie Antoinette

     

    12 couturières : Rose Bertin ou la marchande de mode (1847 - 1813)12 couturières : Rose Bertin ou la marchande de mode (1847 - 1813)

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Rose Bertin ou la marchande de mode (1847 - 1813)

     



  • Clémentine Brandibas : Prix de la Jeune Création Métiers d'Art 2018


  • Rencontre avec Elisabeth Roulleau : brodeuse haute-couture


  • Cette artiste maîtrise la broderie et le dessin comme personne pour créer des petites pièces représentant des femmes dont les cheveux sortent littéralement du cadre.

    L’artiste américaine Sheena Liam aime la mode, excelle dans la couture, le dessin lire la suite

    Sheena Liam, une créatrice 3D


  • Marie est une passionnée de broderie. Autodidacte, elle a fait ses premiers pas au point de croix et maintenant est une fan de broderie au ruban. Un peu touche à tout, elle aime découvrir et essayer de nouvelles techniques. Aujourd'hui, elle crée des modèles et publie des articles pour aider toutes celles qui souhaitent apprendre la broderie.... comme moi !


  • Sarah Benning est une artiste américaine de Baltimore, qui vit et travaille à Manorque, en Espagne. Inspirée par son amour des plantes d’intérieur et des cactus de toutes sortes lire la suite

    Atelier de broderie avec Sarah K Benning

     


  • Hélène Le Berre - Broderies des kits "Doux coquelicot" "Rouge coquelicot" "Origan"


  • Portrait Les brodeuses parisiennes - Créations & savoir-faire 2015


  • Un portrait de Véronique Enginger