• Le Réseau PapillonCatégorie 60 : une BD

    Moi qui ne suis pas du tout BD, j’ai a-do-ré ! Vous vous souvenez certainement des escapades du Club des Cinq, un roman d’aventures de la Bibliothèque Rose… A la lecture de cette BD, j’ai tout de suite pensé à cette bande.

    *

    1940 La France est occupée.

    Dans un village de Normandie, une bande d’enfants est bien décidée à résister… Ils sont quatre :

     Catégorie 60 : le Réseau PapillonCatégorie 60 : le Réseau Papillon

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     Catégorie 60 : le Réseau PapillonCatégorie 60 : le Réseau Papillon

     

     

     

     

    • Gaston, alias Chef

    • Edmond, alias Doc
    • Elise, alias Princesse
    • François, alias Bouboule

    Quatre petits résistants en herbe bien déterminés à mener la vie dure aux Allemands !

    De jolies mises en scène avec des réparties comiques, mais néanmoins sérieuses, car n’oublions pas « la guerre, c’est moche ».

    Ce livre est le 1er d’une série de 7 :

    1 . Aux arts, citoyens !

    2 . Paris étudiant, Paris résistant

    3. Rester libre

    4. Les combattantes de l’ombre

    5. L’Espion parmi nous

    6. Une guerre sans fin

    7. Les rails de la honte

     

    Catégorie 60 : le Réseau Papillon


  • Catégorie 4 : Vivre !Catégorie 4 : un roman dont le titre est un seul mot

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    Nous voici donc en Chine. Le narrateur est un voyageur, parcourant la campagne chinoise, à la recherche des chansons populaires. Il rencontre Fugui, un vieux paysan, un peu fou, qui va lui raconter l'histoire de sa vie, depuis le jour où elle a basculé. A force de faire de mauvais choix, il a vu son existence chavirer dans la grande précarité ; le destin n’a pas été celui que lui destinaient ses illustres ancêtres.

    Fils unique d'une famille aisée, marié à une femme également de bonne famille, Jiazhen, Fugui se rend régulièrement en ville où il profite démesurément des plaisirs des bordels, puis des jeux d'argent, jusqu’à en être ruiné.

    Mais sa femme ne l’abandonne pas, pas plus que ses deux enfants, Fengxia et le petit Youqin. Face à l’adversité, toute la famille restera unie. Ils sont pauvres, très pauvres, ne cessent de trimer dans les champs pour survivre, tributaires de récoltes incertaines, dans une République populaire violente et tourmentée.

    Au travers de personnages attachants, extraordinairement courageux, irrésistiblement imprégnés Catégorie 4 : Vivre !d’une fureur de résister et de vivre, l’auteur nous plonge dans la Chine de Mao :

    • l'enrôlement forcé des hommes dans le Kuomintang de Chiang Kaï-shek,

    • la déroute des nationalistes face aux forces communistes de Mao (1949),

    • la chasse aux révolutionnaires et le Grand Bond (1957) où chacun doit donner le fer qu’il possède - et notamment tous les ustensiles ménagers - pour fabriquer des petits hauts-fourneaux qui produiront de l'acier pour le pays,

    • les « grandes marmites communales » où tout le monde doit prendre son repas en communauté, ce qui n’empêchera pas la Grande famine en 1961,

    • la Révolution Culturelle Prolétarienne qui incite tout jeune et/ou citoyen à se rebeller...

    Plongé au cœur de l’avènement de la Chine communiste, le paysan Fugui va donc vivre un funeste destin, qui lui valut de perdre ses proches, un à un.

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    De la Chine traditionnelle, je connais les romans de Pearl Buck, femme de lettres américaine – comment oublier « la mère », ou « le Palanquin des larmes » de Ching-Lie Chow ou bien encore les formidables enquêtes du Juge Ti de Robert Van Gulik célèbre sinologue néerlandais ; et comme bien des gens, j’ai lu « L'autobiographie Du Dernier Empereur De Chine » de Pu - Yi et son adaptation cinématographique.

    Catégorie 4 : Vivre !Mais « Vivre ! » est un véritable cri d’espoir – ou de désespoir - C'est le récit d'une histoire familiale où la solidarité intra-familiale ne fait pas défaut, à l’image de millions de familles d’ouvriers chinois qui doivent faire face aux épreuves et aux deuils successifs.

    Né en 1960 à Hangzhou, capitale de la province du Zhejiang, en Chine orientale, l’auteur Yu HUA a commencé à écrire en 1983. Plusieurs de ses livres ont été traduits :

    • « Le vendeur de sang » (1997) : pendant près de 40 ans, un homme vend son sang pour faire vivre et nourrir sa famille ; sur fond de révolution culturelle, une redécouverte des valeurs de l'ancienne Chine rurale,

    • « Un amour classique » (2000) : un enfant de quatre ans, en provoquant accidentellement la mort de son cousin, déclenche une série de vengeances qui anéantira une famille entière,

    • « Cris dans la bruine » (2003) : dans la Chine rurale des années 1960, un enfant mal-aimé quitteCatégorie 4 : Vivre ! son village natal pour être confié à un couple sans enfants

    • « 1986 » (2006) : 1966, la Révolution culturelle commence en Chine. Un professeur d'histoire, passionné de supplices chinois, tombe aux mains des gardes rouges et disparaît...

    • « Brothers » (2008) : le portrait de deux adolescents qui atteignent l'âge adulte au moment où la Chine entre dans l'ère tumultueuse des réformes et de l'ouverture

    • « Le septième jour » (2013) : une méditation sur le destin et sur le sens de la mort en même temps qu'une critique sociale et politique de la Chine d'aujourd'hui

    Ce roman est une belle leçon d’humilité.

    Publié en Chine en 1993, il fut immédiatement porté à l'écran par ZHANG Yimou en 1994 ; il remporta un succès international. Mais en Chine, il fut censuré et demeure sur la liste des films interdits à la projection.

    Catégorie 4 : Vivre !En 1994, année de sortie du film, son réalisateur fut d'ailleurs interdit d'exercer son métier pendant 2 ans par le gouvernement chinois. Un bel exemple de démocratie, non ?

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    Pour en savoir plus :

    Old Chinese cities in 1935 中國城市

    La Cité Interdite de Pekin Vol.1 et Vol. 2 [Documentaire]

    Old Chengdu, Western China, in 1940 成都

    Les dazibaos, outils d’expression populaire ou relais de la propagande maoïste ?

    « Vivre ! » de Zhang Yimou – 1994 – Un film injustement méconnu

    Catégorie 4 : Vivre !


  • Catégorie 51 : la pitié dangereuseCatégorie 51 : un livre dont le titre comporte un oxymore

    D’après la définition de Wikipedia, « un oxymore ou oxymoron, est une figure de style qui vise à rapprocher deux termes (le plus souvent un nom et un adjectif) que leurs sens devraient éloigner, dans une formule en apparence contradictoire, comme « une obscure clarté » (Corneille).

    L'oxymore permet de décrire une situation ou un personnage de manière inattendue, suscitant ainsi la surprise. Il exprime ce qui est inconcevable. »

    *

    Nous sommes à la veille de la 1ère guerre mondiale, dans une petite ville autrichienne. Anton Hofmiller, jeune lieutenant de cavalerie est un gentil garçon, pauvre. Lors d’un bal organisé par l'homme le plus riche de la région, le vieux Comte de Kekesfelva, le jeune homme invite à danser Edith , la fille du Comte ; mais celle-ci est handicapée ; Edith s'effondre en larmes et Anton s’enfuit, honteux. Mais pris de pitié par l'infirmité de la jeune fille, il multiplie ses visites et finit par occuper une place si importante au sein de cette richissime famille, qu’il s’engouffre dans un engrenage machiavélique qu’il ne peut plus stopper.

    « Il suffisait de m’asseoir un soir ou deux auprès d’une jeune fille malade et paralysée et de bavarder avec elle pour que ses yeux s’éclairassent, ses joue s’animassent, et ma présence pouvait illuminer toute une maison qu’assombrissait la tristesse ! »

    Bonté ou lâcheté ? Quoiqu’il en soit, Anton nous raconte l'histoire qui aura meurtri toute son existence ; il éprouve le terrible besoin de s’épancher : « Même aujourd'hui, après des années, je n'arrive pas à fixer la limite où a fini ma maladresse et où a commencé ma faute. Il est probable que je ne le saurai jamais. »

    Il s’interroge, se questionne, naïvement sans doute ; le docteur Condor essaiera de lui apporter quelques réponses.

    « De la pitié – bien ! Mais il y a deux sortes de pitié. L’une molle et sentimentale, qui n’est en réalité que l’impatience du cœur de se débarrasser le plus vite possible de la pénible émotion qui vous étreint devant la souffrance d’autrui, qui n’est pas du tout la compassion, mais un mouvement instinctif de défense de l’âme contre la souffrance étrangère. Et l’autre, la seule qui compte, la pitié non sentimentale mais créatrice, qui sait ce qu’elle veut et est décidée à tenir avec persévérance jusqu’à l’extrême limite des forces humaines. Ce n’est que quand on va jusqu’au bout, quand on a la patience d’y aller qu’on peut venir en aide aux autres. »

    Mais Edith tombe follement amoureuse de ce sympathique et charmant officier…. Edith qui souffre mortellement de sa condition d’infirme et n’a cependant jamais renoncé au rêve fou de remarcher un jour ; elle en devient irritable, capricieuse, impulsive et détestable. Jusqu’au baiser sauvage qui laissera Anton, désespéré, pantois.

    « Jamais, dans mon innocence, je n'aurais pu imaginer que les disgraciées de la nature, elles aussi, osassent aimer. »

    Anton va alors lui mentir un peu plus chaque jour, pour tenter de la rendre heureuse.

    Cet écrit est une lecture terrifiante : quelle tristesse, cette pitié ! Edith est profondément sincère et ne cache rien de ses états d’âme, de cette torture qui la taraude, de son amour passionnel pour Anton qui lui inspire force et vigueur. Quant à Anton, il est pris dans la nasse, dans le piège d’une odieuse compassion, d’une misérable charité que le personnage en devient détestable.

    La pitié peut en effet devenir dangereuse, lorsqu’elle est malintentionnée…. Elle détruit, plus qu’elle ne grandit. Je n’en dirai pas davantage, car si le roman dégage une épouvantable noirceur aux pages qui incitent à la réflexion, si le personnage d’Anton m’a exécrée, le texte est admirablement bien écrit : ce qui ne gâche rien.

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    Pour en savoir plus :

    La plume de l’Oiseau Lyre

    La Pitié dangereuse, une tragédie de la complaisance

    Catégorie 51 : la pitié dangereuse

     


  • Comment choisir un livre ?Je ne crois pas au hasard ; je suis intimement persuadée que mes choix sont orientés par un comportement, une attitude, un intérêt, une propension à aller vers cette direction là….. Actuellement, tous mes choix se portent sur la période 1941-1944 : curieux, non ? Vous allez me répondre que j’utilise une application de recherche intuitive et de ce fait, je tombe « relativement » sur le même genre de lecture ; et bien, même pas ! Je me suis inscrite pour la seconde année à un Challenge de lectures pour justement sortir de ma zone de confort – très à la mode en ce moment ! - et parcourir de nouveaux auteurs.

    Comme la plupart des lecteurs, j’aime m’aventurer vers des écrivains que je ne connais pas : simple curiosité.

    Le tout premier critère est le résumé, bien sûr. Mais la quatrième de couverture ne révèle pas tous les « secrets » que renferme l’histoire, et quelquefois, j’ai de bonne surprise. Ma plus grande attention se porte sur l’écriture, fluide, agréable et sans vulgarité.

    Viennent ensuite le titre et la couverture…. Encore que ! Bien souvent, je les oublie, par contre je garde toujours en mémoire un récit qui m’a captivée, interrogée, intéressée. C’est un peu comme les gens : je suis souvent incapable de dire comment ils sont habillés, mais je me rappelle toujours leur histoire et nos échanges.

    IL faut croire que, pour moi, le flacon a peu d’importance, pourvu que l’on ait l’ivresse…. Toutefois, si l’enveloppe est esthétique, le plaisir n’en est que meilleur !

    Mais la finalité demeure le plaisir, le plaisir de lire de belles phrases à haute voix, le plaisir de découvrir une histoire sensationnelle – j’adore les rebondissements de dernières minutes ! - ou tout simplement le plaisir d’apprendre.

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    Les hors catégories :

     


  • Catégorie 48 : Identification au traumatisme des petits-enfants de survivantsCatégorie 48 : un livre de moins de 200 pages

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    Voici un petit livre de 115 pages, petit, mais « un peu » compliqué à lire…. Mais totalement dans la continuité de mes recherches généalogiques.

    « Cet ouvrage s'intéresse aux effets psycho-traumatiques vécus par les descendants de survivants déportés - et plus précisément, à la 3ème génération – ayant côtoyé la mort des mois ou des années durant. En croisant des travaux pluridisciplinaires de psychanalystes, de sociologues et de médecins, il investigue le vaste sujet du traumatisme, qui demeure en outre d’actualité.

    Le psycho-traumatisme se transmet-il ? Quels en sont les effets sur l'ensemble de la lignée familiale d’un vaste massacre humain ? Quel rôle l’enfant parvient-il à se créer au sein de sa famille ; sera t-il en mesure de s’y situer ?

    Autant de questions sur lesquelles Marie-Laure Balas-Aubignat s’est penchée, en interviewant une dizaine de petits-enfants de survivants. Un livre qui pourra intéresser toute personne qui a été confrontée, d’une façon ou d’une autre, à un traumatisme collectif, ainsi que tout étudiant ou professionnel en sciences humaines et sociales. » (pour lire la suite)

    Catégorie 48 : Identification au traumatisme des petits-enfants de survivants


  • La saison de l'ombreCatégorie 10 : un livre d’un(e) auteur(trice) africain(e)

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    « Si leurs fils ne sont jamais retrouvés, si le ngambi ne révèle pas ce qui leur est arrivé, on ne racontera pas le chagrin de ces mères. La communauté oubliera les dix jeunes initiés, les deux hommes d'âge mûr, évaporés dans l'air au cours du grand incendie. Du feu lui-même, on ne dira plus rien. Qui goûte le souvenir des défaites ? »

    Nous sommes en Afrique sub-saharienne, peut-être au Cameroun puisque l’on y parle le « douala », dans le clan Mulungo. Lors d’un grand incendie, les fils aînés ont disparu, leurs mères sont regroupées à l'écart.

    « On ne leur a laissé que le silence, la solitude. On ne leur a laissé que cette absence à laquelle on ne peut adresser les paroles du deuil, ces mots qui disent l’acceptation avant d’ouvrir le passage vers l’autre monde ».

    Quel est ce terrible malheur qui vient de s'abattre sur leur village ? Où sont les garçons ? Au cours d'une quête initiatique et périlleuse, les émissaire du clan, le chef Mukano, et trois mères courageuses, vont comprendre que leurs voisins, les Bwele, les ont capturés et vendus aux étrangers venus du Nord par les eaux.

    Les femmes…. « elles pensent encore aujourd’hui, que de trop nombreux interdits pèsent sur les femmes, sous prétexte qu’elle ont été dotées d’immenses privilèges : donner la vie, transmettre le pouvoir de régner. »

    Pour apprécier ce roman, il faut en accepter la chaleur et l’envoûtement. Laissez-vous bercer par les mystères et les croyances ; accordez cette « parenthèse » multicolore à votre cerveau, il en a bien besoin par les temps qui courent….Catégorie 10 : La saison de l'ombre

    La culture « sacrée » de l’Afrique noire est affichée au détour de chaque page, et pour le plus grand plaisir de la lectrice que je suis.

    A l'adolescence, j’ai lu « Pleure ô pays bien aimé » (Alan Paton) et j’avais été bouleversée ; aussi, durant ma vie professionnelle je me suis attachée à mieux connaître les populations que je rencontrais ; j’ai lu Mariama Bâ, Alain Mabanckou ou Camara Laye, et j’ai découvert une prose complètement différente de la nôtre, mêlée de terre et de sang, où la vie et le sacré sont toujours présents.

    Il est quelquefois nécessaire de lâcher prise avec notre réalité occidentale et de laisser parler la magie africaine. Et même s’il faut aussi évoquer les douleurs d’une Afrique esclavagée et pillée, les esprits n’ont pas leur pareil pour nous aider à mieux les appréhender.

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    L’auteur Léonora MIANO est née en 1973, à Douala, au Cameroun, où elle passe son enfance et son adolescence. En 1991, elle s’installe en France.

    Elle est l’auteur de six romans et a déjà reçu les distinctions suivantes :

    • en 2006, le Prix Goncourt des lycéens pour « Contours du jour qui vient »,

    • en 2011, le Grand prix littéraire d'Afrique noire pour l'ensemble de son œuvre, prix attribué chaque année par l'ADELF (Association Des Ecrivains de Langue Française) qui récompense l’œuvre des écrivains qui, à travers le monde, s’expriment en français,

    • En 2013,

      • le Prix Femina pour « La Saison de l'ombre », prix est attribué chaque année par un jury exclusivement féminin récompensant une œuvre de langue française écrite en prose ou en vers,

      • le Grand prix du roman métis pour « La Saison de l’ombre », prix littéraire international décerné chaque année par la ville de Saint-Denis à La Réunion ; il récompense un roman francophone publié depuis moins d'un an et soulignant les valeurs du métissage, de la diversité et de l'humanisme,

    • En 2014, Chevalière de l'ordre des Arts et des Lettres, une décoration honorifique française qui, gérée par le ministère de la Culture, récompense « les personnes qui se sont distinguées par leur création dans le domaine artistique ou littéraire ou par la contribution qu'elles ont apportée au rayonnement des arts et des lettres en France et dans le monde ».

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    Pour en savoir plus :

    La traite des Noirs et ses acteurs africains du XVe au XIXe siècle

    Des Africains ont eu leur part dans la traite des Noirs

    L'esclavage du XVIIème au XIXème

    Catégorie 10 : La saison de l'ombre


  • Catégorie 28 : La carte postaleCatégorie 28 : un livre sans happy end

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    Quatrième de couverture : « La carte postale est arrivée dans notre boîte aux lettres au milieu des traditionnelles cartes de voeux. Elle n’était pas signée, l’auteur avait voulu rester anonyme. Il y avait l’opéra Garnier d’un côté, et de l’autre, les prénoms des grands-parents de ma mère, de sa tante et son oncle, morts à Auschwitz en 1942. Vingt ans plus tard, j’ai décidé de savoir qui nous avait envoyé cette carte postale, en explorant toutes les hypothèses qui s’ouvraient à moi.

    Ce livre m’a menée cent ans en arrière. J’ai retracé le destin romanesque des Rabinovitch, leur fuite de Russie, leur voyage en Lettonie puis en Palestine. Et enfin, leur arrivée à Paris, avec la guerre et son désastre.

    J’ai essayé de comprendre pourquoi ma grand-mère Myriam fut la seule qui échappa à la déportation. Et d’éclaircir les mystères qui entouraient ses deux mariages.
    Le roman de mes ancêtres est aussi une quête initiatique sur la signification du mot “Juif” dans une vie laïque.
    »

    *

    Jusqu’à la lecture de ce livre, Anne BEREST m’était inconnue.

    Née à Brest le 15/09/1979, elle est une romancière et scénariste française, metteur en scène et ancienne rédactrice en chef des Carnets du Rond-Point.

    Elle est une romancière au riche palmarès :

    • un premier roman « La fille de son père » en 2010
    • « Les patriarches » en 2012
    • « Sagan 1954 » en 2014
    • « Recherche femme parfaite » en 2016
    • « Gabriële » coécrit avec sa sœur Claire en 2017
    • des pièces de théâtre : « La visite », « Les filles de nos filles », « Actes Sud-Papiers »

    De janvier à avril 2011, elle écrit une chronique sur Paris dans le Journal du dimanche.
    Elle interprète le rôle d'un médecin dans
    « La guerre est déclarée » de Valérie Donzelli.

    « 
    La carte postale » au cœur d'une polémique dans le milieu littéraire parisien, a décroché à New York le premier prix Goncourt version américaine en 2022.

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    Lélia Picabia, la mère de l’auteure, reçoit une carte postale, anonyme, représentant l'Opéra Garnier, mentionnant l'adresse de la destinataire, ainsi que quatre prénoms inscrits les uns en dessous des autres : Ephraïm, Emma, Noémie, Jacques. Ceux de ses grands-parents maternels, de sa tante et de son oncle, tous décédés en déportation durant la Seconde Guerre mondiale (lire la suite).

    Catégorie 28 : La carte postale


  • Catégorie 18 : Le parfum des citronniersCatégorie 18: une lecture commune

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    2010, Majorque.
    Marina et Anna, deux sœurs séparées depuis trente ans à la suite d'un désaccord familial, sont réunies pour signer la vente d'un moulin - et de sa boulangerie – reçu en héritage d’une parfaite inconnue,
    Maria Dolorès Moli.

    Tout sépare les deux femmes : Marina, gynécologue-obstétricienne, volontaire et indépendante, coopérante pour Médecins Sans Frontières, vient de rentrer sur leur île natale après avoir longtemps séjourné en Éthiopie, tandis qu'Anna, belle, fragile, bourgeoise oisive, mariée à un homme qu'elle n'aime pas, n'a jamais quitté l'île.

    Déterminées à percer le secret qui entoure ce mystérieux héritage, les deux jeunes femmes vont tenter de rattraper le temps perdu car du temps, Anna n'en a plus beaucoup. Et peut-être est-ce justement l'occasion de faire le point sur sa vie, ce qu'elle regrette et ce qu'elle peut encore réparer.

    Voici un subtil roman qui « aborde avec délicatesse le thème de la liberté des femmes à choisir leur destin. » Car dans ce livre, des choix sont à prendre, mais nous savons tous que si les choix sont difficiles, ils sont encore plus compliqués à assumer….Catégorie 18 : Le parfum des citronniers

    Ce roman est fluide et agréable à lire ; il sent bon la brise marine salée et les bûches d’olivier qui crépitent dans le four à pain.

    J’ai beaucoup aimé ce livre, une balade délicieuse, à savourer le fameux cake au citron et aux graines de coquelicots, les pieds nus dans le sable doux et chaud, à l’ombre du moulin…. Le rythme est lent, comme les gens de là-bas, qui se laisse porter au gré du vent.

    L’auteure prend le temps de « décortiquer » ses personnages, quelquefois déroutants par leurs choix, quelquefois surprenants... ; mais la vie est cruelle et souvent injuste, car les deux sœurs se retrouveront mais pour se séparer irrémédiablement….

    Catégorie 18 : Le parfum des citronniersCatégorie 18 : Le parfum des citronniers

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Vous apprendrez également à faire

    Un petit bémol toutefois : j’aurai bien aimé un secret de famille plus « alambiqué ». Autrement, les paysages sont somptueux et m’ont bien fait rêver….

    Catégorie 18 : Le parfum des citronniers


  • La librairie TsubakiCatégorie 12 : un livre avec une plante sur une couverture

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    A vingt-cinq ans, Amemiya Hatoko a hérité de la petite papeterie d’un quartier de Kamakura, que lui a léguée sa grand-mère ; l’Ainée était une femme exigeante et sévère qui lui a enseigné l'art difficile d'écrire pour les autres. La jeune femme fait donc ses 1er pas d’écrivain public. 

    « Malgré le nombre de commandes qu'elle avait honorées en tant qu'écrivain public, l'Aînée ne s'était jamais perdue de vue. Jusqu'à sa mort, elle avait été elle-même. Et maintenant que son corps avait disparu, elle continuait à vivre dans les calligraphies qu'elle avait laissées. Son âme les habitait. C'était ça, l'essence de l'écriture. »

    Voici un livre écrit avec finesse et poésie ; c’est un raffinement qui me dépayse. Je connais peu la culture japonaise, mais ce fut un ravissement que cette « promenade » magique au cœur de la calligraphie asiatique : l'écriture verticale ou horizontale selon l’effet souhaité, les kanji délicats ( l'hiragana ou le katakana), le choix des outils d'écriture, de la plume, de la couleur de l'encre, du papier, du tampon, de l'enveloppe, du timbre...Catégorie 12 : La papeterie Tsubaki

    Le temps est suspendu. Hatoko répond aux exigences de chaque client tout en prenant le temps de lui servir d’abord une tasse de thé ; elle calligraphie toutes sortes de cartes et se plait à résoudre un conflit, apaiser un chagrin.

    L’auteur m’a transportée dans son monde, à des millénaires du mien ; tout est douceur, l’ambiance est feutrée, tandis que mon univers va à cent à l’heure, tout est rapide et fulgurant, sans prendre le temps ni de voir, ni d’écouter….. Il est vrai qu’à l’heure du numérique, tout doit aller vite !

    Tout dans cette papeterie contribue au bonheur des gens. Ce fut un moment de lecture très privilégié ; je ne dirai pas que ce livre est « léger » parce qu’il est sérieux et bien documenté au regard de Catégorie 12 : La papeterie Tsubakinombreuses informations sur les traditions, la religion, les codes et rituels japonais, le savoir-vivre dans une société très policée, mais aussi la présence de la dame Nature, la spiritualité, sans oublier les saveurs culinaires.

    Ce livre est une éloge à la calligraphie : « l'écriture manuscrite, celle de la main d'un être vivant, possède un supplément d'âme qui ne se résume pas à la simple beauté formelle. »

    *

    Pour en savoir plus :

    Les 24 périodes solaires, nijūshi sekki 二十四節気

    Kanji japonais : l’écriture du japon (un gaijin au Japon)

    Littérature : Les belles lettres d’Ogawa Ito (Zoom Japon)

    La papeterie Tsubaki


  • Le droit d'emmerder DieuCatégorie 37 : un livre dont le titre ne comporte pas la lettre A

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    Quatrième de couverture : « C’est à nous, et à nous seuls, qu’il revient de réfléchir, d’analyser et de prendre des risques pour rester libres. Libres de nous engager et d’être ce que nous voulons. C’est à nous, et à personne d’autre, qu’il revient de trouver les mots, de les prononcer, de les écrire avec force, pour couvrir le son des couteaux sous nos gorges.
    À nous de rire, de dessiner, d’aimer, de jouir de nos libertés, de vivre la tête haute, face à des fanatiques qui voudraient nous imposer leur monde de névroses et de frustration – en coproduction avec des universitaires gavés de communautarisme anglo-saxon et des intellectuels qui sont les héritiers de ceux qui ont soutenu parmi les pires dictateurs du XXe siècle, de Staline à Pol Pot.
    »

    Voici donc la plaidoirie de Maître Richard MALKA, avocat de Charlie Hebdo, lors du procès des attentats de janvier 2015.

    Personne ne peut oublier les effroyables attentats du 7 janvier 2015, contre le journal satirique Charlie Hebdo et l'hyper Cacher de la porte de Vincennes… Nous avons tous été submergés par un tsunami d’émotions qui a déferlé sur notre territoire avec « je suis Charlie » : un élan commun pour la liberté d’expression, le libre-arbitre et le droit à la différence. Catégorie 37 : Le droit d'emmerder Dieu

    Le livre commence sur une genèse des caricatures de Salman Rushdie, en évoquant notamment le court métrage Submission, de Theo Van Gogh cinéaste et réalisateur assassiné le 2 novembre 2004 aux Pays-Bas, puis le père Hamel, prêtre catholique français, égorgé par dix-huit coups de couteau, à Saint Etienne du Rouvray le 26 juillet 2016….

    « Qui a blasphémé, si ce n’est les Frères Musulmans qui ont inventé, créé et diffusé ces caricatures ? Ce sont eux les blasphémateurs. Alors, oui, c’est dur d’être aimé par des cons, comme le disait Cabu en parlant des intégristes, mais c’est encore plus triste d’être instrumentalisés par des escrocs. »

    Alors pourquoi porter de tels coups à la France ? Tout simplement « parce que la France a une histoire particulière. Parce que c’est le premier pays au monde à avoir aboli le délit de blasphème. Parce que c’est ce pays qui a apporté au monde l’idée de la libre critique de la religion. Et parce que c’est Charlie, parce que nous avons une histoire particulière qui ne pouvait nous conduire qu’à assumer pleinement notre procès. Alors je vais vous raconter ces deux histoires. Celle du blasphème et celle de Charlie. »

    L’auteur remonte le cours de l’Histoire pour nous expliquer les mécanismes de ces massacres, pour en mesurer la profondeur, pour en sonder la noirceur. Car il est bien évident que le mobile de ces crimes est motivé par une « certaine vision » de l’Islam.

    La plaidoirie de Richard MALKA s’appuie sur des argumentations :

    • historiques : si en 1789, le délit de blasphème est supprimé, ce n’est qu’en 1881 que la liberté de la presse verra le jour,
    • philosophiques avec les apports fondamentaux des Encyclopédistes du siècle des Lumières, de leur esprit critique et de leur raison,
    • juridiques avec le droit et la liberté d’expression,
    • idéologiques et ceci, sans jamais aborder la religion.

    Le discours est bien construit, richement documenté et souvent emprunt de tendresse pour ses amis disparus. Charlie, ce fut « une aventure incroyable de quelques électrons libres, anticonformistes, qui ont fini par écrire un bout de l’Histoire de France alors que c’était les derniers à en avoir l’ambition. »

    Richard MALKA s’insurge contre l’obscurantisme : il n’y a pas de justification aux meurtres d’innocents. Et se taire, « ce serait renoncer à l’indomptable liberté humaine pour vivre enchaînés ». Car toute idée doit être confrontée et débattue. L’absence de doute caractérise le fanatisme et l’idolâtrie. « Aucune croyance, aucune idée, aucune opinion ne peut exiger de ne pas être débattue, critiquée, caricaturée.»

    Parce que ce procès n’est que celui de la liberté d’expression, précieuse et à protéger, au nom de nos valeurs républicaines.

    Catégorie 37 : Le droit d'emmerder Dieu

    « La liberté de critique des idées et des croyances, c’est le verrou qui garde en cage le monstre du totalitarisme. »

    *

    Richard Malka, né le 6 juin 1968 à Paris, est un avocat français, connu notamment pour être l'avocat de l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo. Il est aussi scénariste de bandes dessinées et romancier. (Wikipedia)

     *

    Pour en savoir plus :

    Attentats de janvier 2015 en France (Wikipedia)

    Le procès des attentats de Charlie Hebdo et de l'Hyper Cacher s'ouvre à Paris (Agence Reuters)

    L'Encyclopédie de Diderot et d’Alembert (Gallica)

    Richard Malka, l'avocat de Charlie Hebdo remonte aux origines de l'islam - L'invité de Sonia Deville

    Maître Richard Malka : "Il faut dénoncer les idéologies totalitaires"

    Chroniques d'une guerre sans fin, entretien avec l'avocat Richard Malka (France Culture)

    1881 : quand la IIIe République instaure un droit au blasphème (France Culture)

    Catégorie 37 : Le droit d'emmerder Dieu


  • Catégorie 22 : Génération fracasséeCatégorie 22 : un livre que l’on avait abandonné à la première lecture

    *

    Quatrième de couverture : « Je vous parle d'un temps que les plus de 20 ans... ne VEULENT pas connaître. Celui des facs fermées, où les seuls cours délivrés sont en « distanciel », néologisme inventé par des technocrates pour rendre moins insupportables ces centaines d'heures que nous, étudiants, passons rivés devant un écran.
    Celui où les petits boulots ont été balayés par la crise. Plus d'événement, plus de restaurant, plus de musée... pour nous permettre d'arrondir nos fins de mois.
    Celui sans horizon professionnel, où les stages ont disparu, où la promesse d'un premier emploi en CDI s'éloigne chaque jour davantage. Le temps où le droit de sortir entre amis, de se voir, de se toucher, de s'aimer n'existe plus.
    Où les soirées et les parenthèses interdites sont taxées d'égoïsme coupable par les politiques et les bureaucrates. Au lieu de penser les solutions concrètes pour sortir notre génération de cette impasse, vous, les sachants, préférez nous discréditer.
    Cela fait maintenant un an que nous avons mis nos vies entre parenthèses pour protéger les personnes âgées. J'ai 22 ans. Et si je peux pester contre certains excès de ma génération, je veux aujourd'hui saluer son courage face au désastre économique, social et écologique que nous allons affronter. Ce livre est une ode à notre génération fracassée, un plaidoyer pour la liberté 
    ».

    La plupart des gens ont vu le film de Danny Boon 8 RUE DE L'HUMANITÉ et nous avons beaucoup ri sur la stupidité des français, leurs comportements inappropriés envers le Covid… Inappropriés ? Avez-vous oublié l’angoisse des premières semaines face à un virus dont nous ne savions rien !

    Et bien, j’ai eu envie de relire ce livre, qui m’avait laissée un mal-être et que j’avais abandonné en cours de lecture…. Ma fille à l’époque vivait chez son petit copain, qui télétravaillait. Elle, de son côté, suivait ses cours en visioconférence. Elle savait qu’elle pouvait compter sur ses parents, mais ce ne fut pas le cas de tous les jeunes….

    On s’est beaucoup épanché sur la masse des vieux cons que nous sommes, et je trouve viscéralement intéressant que l’auteur s’exprime au nom d’une génération qui s’est sentie – à juste titre ou non – sacrifiée, bafouée….. Alors qu’elle est l’avenir de notre pays.

    Et comme rien n’est tout à fait noir, ni tout à fait blanc, ou bon ou mauvais, il me semblait indispensable de reprendre cet ouvrage, avec un regard nouveau : sans oublier l’« avant », mais en regardant « devant soi ».Catégorie 22 : Génération fracassée

    J’entends nos aînés affirmer « on voit qu’ils n’ont pas connu la guerre ! » et je répondrai « fort heureusement ! ». Contrairement à ce qui a pu se dire, Maxime LLEDO n’a pas voulu dresser les générations les unes contres les autres. IL a, à mon sens, voulu porter témoignage d’une souffrance silencieuse qui ne pouvait s’exprimer ; les médias ont souvent évoqué le sort des personnes en EHPAD et autres « soixante-huitards », mais peu se sont étendus sur des jeunes gens en grande précarité : ceux qui se sont suicidés, ceux qui sont repartis en province dans leur famille parce que vivre seul sur Paris devenait insupportable, ceux qui ont trimé pour continuer à ramasser nos ordures, à nous livrer nos courses…. Et j’en passe !

    Si ce livre peut en révolter certains, une seconde lecture m’a permise de réfléchir ; certes, Maxime LLEDO a écrit son livre sur la jeunesse, mais il aurait pu tout aussi bien le rédiger sur LA pauvreté en général. Car si l’auteur s’est attaquée à la classe politique de manière globale, il aurait pu s’essayer à l’ébauche de quelques solutions.

    Mais si l’on croit Philippe Néricault, comédien et auteur dramatique du XVIIIe siècle : « la critique est aisée et l'art est difficile ». Cet écrit a toutefois le mérite d'ouvrir le débat….

     *

    Licencié en Histoire, Maxime Lledo a étudié la science politique à Angers. Il est intervenu régulièrement en qualité de chroniqueur dans l'émission Les Grandes Gueules sur RMC. IL est aujourd’hui journaliste à LCI.

    Pour en savoir plus :

    Maxime Lledo : “L’Unef est un syndicat trop politisé qui ne représente plus la jeunesse” (Va Plus)

    Maxime Lledo : les jeunes face à la pandémie (La Grande Librairie)

    Catégorie 22 : Génération fracassée


  • Catégorie 30 : 24 heures de la vie d'une femmeCatégorie 30 : une BD qui est l’adaptation d’un roman

    *

    Vingt-quatre heures de la vie d'une femme est le titre d'une nouvelle de l'écrivain autrichien Stefan ZWEIG (1881-1942), publiée pour la première fois en 1927 dans le recueil La Confusion des sentiments. L'idée du récit d'une femme en une journée a été inspirée à l'auteur par le roman épistolaire de Constance de THEIS, princesse de Salm (1767-1845) publiée en 1824.

    « Cette scène était si bouleversante que j’eus honte de me trouver là. Malgré moi je me détournai, génée d’avoir vu, comme au balcon d’un théatre, le désespoir d’un inconnu ; mais soudain cette angoisse incompréhensible qui était en moi me poussa à le suivre. Vite, je me fis donner mon vestiaire et sans penser à rien de précis, tout machinalement, tout instinctivement, je m’élancai dans l’obscurité, sur les pas de cet homme. » Stephan ZWEIG.Catégorie 30 : 24 heures de la vie d'une femme

    Nicolas OTERO a adapté en roman graphique ce classique de la littérature en le transposant dans le Las Vegas des années 1980…. parce qu’il suffit parfois de 24 heures dans la vie d'une femme pour qu'elle puisse prendre une décision qui peut totalement bouleverser le cours de sa vie.

    Une histoire pas très transcendante, d’autant plus que je n’ai pas aimé les graphismes, exception faite de la couverture du livre. Mais elle a toutefois de mérite d’inciter à lire l’original de S. ZWEIG.

    *

    Pour en savoir plus :

    Nicolas OTERO sur Babelio

    GLENAT, éditeur de talents

    Catégorie 30 : 24 heures de la vie d'une femme


  • Catégorie 31 : les feux de NoëlCatégorie 31 : un livre avec un visage sur la couverture

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    Colmar, novembre 1924.

    Lisel Schmitt, vingt-deux ans, est première main dans un atelier de confection. Après avoir travaillé une année dans une prestigieuse maison de couture de Paris, elle rêve de créer ses propres modèles et d’ouvrir sa boutique.

    Mais son destin va basculer le jour où un incendie se déclare dans le magasin de sa patronne Erna Weiss. Piégée dans l’immeuble en flammes, brûlée aux mains, elle est sauvée par un infirmier-pompier volontaire Heinrich Keller. C’est le coup de foudre….. Mais Heinrich est un homme marié et papa d'un petit garçon de trois ans.

    Cet accident – criminel ou pas ? - entraîne une série d’évènements qui vont précipiter la chute de Lisel et de sa famille : le mystère reste entier jusqu’à la fin du livre...

    Lisel est victime d’une machination et confrontée à un lourd secret.

    Quel est le nom du corbeau qui lui adresse des lettres de menace ? Et pourquoi ? Quelles terribles révélations se cachent derrière les silences ?

    A travers cette histoire, l’auteure nous présente une société alsacienne avec des médecins corrompus, des femmes sous l’emprise d’un patriarcat ancestral et une justice bien mise à mal.

    Catégorie 31 : les feux de NoëlCatégorie 31 : les feux de Noël

     

    Ce livre est une lecture simple et bien agréable, avec un brin de suspens. Il est également l’histoire des Alsaciens et des « Français de l’intérieur » avec toutes les souffrances et les plaies jamais refermées. Une merveille pour moi dont une branche de l'arbre généalogique se situe sur cette terre chère à mon cœur.

    C’est un roman sympathique, distrayant et difficile à lâcher, tant on voudrait connaître l’issue de ces douloureuses épreuves.

    *

    Pour en savoir plus :

    La maison d’arrêt de Colmar (Musée d’histoire de la justice, des crimes et des peines)

    Archiwiki

    Catégorie 31 : les feux de Noël

     


  • Catégorie 57 : journal d'une institutrice clandestineCatégorie 57 : un livre documentaire

    *

    Nous sommes en 1990 ; les faits remontent donc à plus de 30 ans, et pourtant, ils n’ont pris aucune ride….

    « Je suis une jeune institutrice : ma troisième année d'enseignement vient de se boucler. Je sais, le terme de " clandestine " peut faire sourire. Pourtant, j'insiste. J'efface soigneusement le tableau quand je quitte ma classe pour qu'on ne voie pas trace de mon travail, je fais recouvrir de papier kraft les manuels avec lesquels mes élèves apprennent à lire - et que j'ai achetés sur mes deniers. Je tais soigneusement mes convictions et beaucoup de mes méthodes. Elles n'ont pas l'heur de plaire à certains de mes collègues et, en tout cas, elles répugnent franchement aux membres de l'Inspection. En fait, dès mon entrée à l'Institut universitaire déformation des maîtres (IUFM), j'ai presque aussitôt compris que je n'avais rien à en attendre. Nous avons passé en tout et pour tout six heures sur l'année à l'enseignement de la lecture et de l'écriture ! Le credo des formateurs se résumait à : " Le maître ne doit pas être un référent pour l'apprenant (l'enfant). " J'ai donc résolu de me comporter en reporter clandestin. De septembre à janvier, j'ai tenu un journal tous les soirs, pour résumer mes journées et mes impressions. Quand l'année s'est achevée, j'étais épuisée, je ne me sentais pas du tout formée au métier, mais j'étais au moins indemne moralement. J'applique aujourd'hui des méthodes pédagogiques auxquelles j'ai longuement réfléchi, qui sont aussi précisément celles que l'IUFM voue aux gémonies, mais je vois mes élèves apprendre et en être fiers ». Catégorie 57 : journal d'une institutrice clandestine

    Un document authentique et passionnant : les réflexions stupéfaites, incisives et incroyablement lucides d'une jeune institutrice, pour la première fois confrontée à l'école, telle qu'elle est conçue aujourd'hui. On croit rêver parfois...

    C’est un pavé dans la mare, un livre comme je les aime, sans langue de bois ! On ne va pas se mentir : «  l’école d’aujourd’hui reste le temple de l’ennui et de la froideur des rapports humains. (…) Autrefois, l’école était conçue comme un lieu d’instruction. »

    Comment intéresser des élèves si la formation professionnelle des nouveaux instituteurs est inefficace ; ils « sont pourtant tous prêts à bosser dur ! » mais ils ne rencontrent que l’ennui, le désarroi, la perte de temps… Ils revendiquent des « contenus disciplinaires et des indications sur la manière de transmettre les savoirs ». Mais ils « n’osent pas exprimer un désaccord sur la pédagogie de peur d’être saqués. Des formateurs satisfaits. Les stagiaires font semblant. Les formateurs sont dupes ».

    Catégorie 57 : journal d'une institutrice clandestineAlors ainsi qu’elle l’exprime, refusant toute frustration, cette enseignante choisi des chemins de traverse en prenant la clandestinité. Voici donc un carnet de bord, témoin de ses état d’âme, interrogations et révoltes. A l’IUFM (Institut Universitaire de Formation des Maîtres), elle y a appris les sciences de l’éducation fondées sur un vocabulaire technique et expert, mais la réalité du terrain est balayée, ignorée.

    La plus grande partie du livre amène à la réflexion ; l’enfant est au centre de tous les apprentissages, de même l’implication des parents est primordiale. « Les professeurs d’IUFM professaient à longueur de cours que les enfants doivent avoir envie d’apprendre pour pouvoir apprendre. » Quid de la notion de plaisir ? Nous avons malheureusement tous rencontré des enseignants qui n’étaient pas très sympathiques avec les élèves en difficulté ; mais peut-on leur jeter la pierre, maintenant que l’on connaît les méthodes de leur apprentissage ?

    Que l’on soit d’accord ou pas avec Rachel BOUTONNET, il y a une chose que tous les instituteurs ont oublié (ou jamais appris !) : le plaisir du partage.

    *

    Bénévole dans plusieurs associations, je peux assurer que partage et plaisir sont indissociables ; si l’on n’aime pas (ou plus) ce que l’on fait, inévitablement, le public va le ressentir. Comme disait monsieur BOILEAU, « vingt fois sur le métier, remettez votre ouvrage » ; qu’il soit enfant ou adulte, l’apprenant n’aime ni entendre des cris, ni se faire insulter et encore moins rabaisser.

    A qui la faute ? Catégorie 57 : journal d'une institutrice clandestine

    L’auteure applique une pédagogie moderne, aussi, je vous invite à lire ce témoignage, surtout si vous avez de jeunes enfants.

    Confidence pour confidence : toute ma scolarité, j’ai entendu « peu mieux faire » mais j’étais au taquet de mes possibilités ; il me fallait simplement un peu plus de temps que les autres, et surtout davantage d’écoute…. Je suis aussi d'une génération où l'institutrice était respectée et sa parole valait de l'or, alors je ne parle même pas de mes parents....

    J’ai quitté le circuit scolaire rapidement, ne supportant plus les brimades. Quelques années plus tard, j’ai repris mes études à l’Université Paris V où j’ai rencontré des enseignants-chercheurs d’une qualité hors pair.

    Catégorie 57 : journal d'une institutrice clandestineDonc rien n’est perdu…..

     *

    Rachel BOUTONNET, née en 1972, titulaire d’une maîtrise de philosophie est maîtresse d’école depuis septembre 2000, en classe de CP et CE1. Elle fait partie des associations Reconstruire l’école, Sauver les lettres.

     

    Pour en savoir plus :

    Sauver les lettres

    Cahiers pédagogiques

    Rachel Boutonnet : l'apprentissage de la lecture au CP

    Catégorie 57 : journal d'une institutrice clandestine


  • Catégorie 25 : clair de luneCatégorie 25 : un livre sur le thème de la seconde guerre mondiale

    *

    1940-1942 : Paris sous l‘occupation allemande.

    Juliette est pianiste, Wilhem est violoniste. Mais elle est française et lui est allemand.

    Elle doit l'espionner pour le compte de la Résistance et lui est chargé de démanteler les réseaux de résistants. Mais derrière cet uniforme de Prussien, Juliette découvre un homme sensible. Et elle en tombe follement amoureuse.

    *

    Au début de ce livre, je me suis dit « encore une histoire d’amour... » et puis, au fil des pages, j’ai trouvé un récit intéressant qui, si j’ai bien compris l’Histoire – mais avec un grand H – ne peut pas toujours se terminer par un « happy end ».

    Rassurez-vous, ils ne meurent pas tous, mais il y a « un peu » de casse, parce que c’est la guerre, et tout le monde sait que « la guerre, c’est moche ».

    C’est un joli roman qui se lit très vite, d’autant plus que la fin s’accélère. IL y a de la romance, bien évidemment, mais des éléments historiques donnent corps au récit et nous entraînent très vite dans l’action. Schutzstaffel (SS), Schwarze Kapelle (Orchestre noir), le Comité Parisien de la Libération, le SOE… tout s’enchaîne ; les scènes deviennent palpitantes et on craint le déroulement des opérations au caractère dangereux voire mortel.

    *

    J’ai découvert cette auteure et son œuvre aurait bien pu remplir la case 21 pour un écrivain jamais lu….

    Dans les Nouvelles Plumes, elle se présente ainsi : « je m'appelle Mélanie, j'ai 28 ans, je suis ingénieure dans le spatial à Toulouse. J'ai fait de la science mon métier, mais je suis curieuse de tout, passionnée d'histoires et d'Histoire. J'ai grandi en Normandie, nourrie au beurre et à la crème fraîche. J'ai vécu à Grenoble et aux Pays-Bas pendant mes études. Quand je ne navigue pas sur l'Hermione, ou que je n'écris pas, j'occupe mon temps libre à m'investir pour la protection de l'environnement. J'écris depuis mon adolescence, des nouvelles, des poèmes... J'ai soumis à Nouvelles Plumes mon premier roman, aboutissement d'un travail de plusieurs années, qui me tient tout particulièrement à coeur, car j'avais envie de partager cette histoire avec des lecteurs ! J'ai eu la chance de le voir lauréat du Prix de la Romance 2021. »

     Pour les amateurs, cliquez sur l'image ci-dessous

    Catégorie 25 : clair de lune

    Catégorie 25 : clair de lune


  • Catégorie 21 : les passeurs d'ombresCatégorie 21 : un livre d’un auteur qu’on a jamais lu

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    De nos jours, dans l’Ariège.

    Dans les Pyrénées, au cœur de l’hiver, deux randonneurs découvrent le corps d’un octogénaire saisi dans l’étang gelé de Mille-Roques.

    Un suicide ? C’est l’hypothèse qui séduit le plus la police – et le procureur – à l’exception de la capitaine Sophie Blandy : pourquoi ce vieil homme se serait-il donné la mort à plusieurs heures de marche de lui ? Et pourquoi un 31 décembre ?

    Appelée à la morgue pour l’identifier, Laure, sa petite-fille fâchée avec lui depuis 5 années, est tout aussi troublée : que fait au cou de son grand-père cette médaille de baptême qu’elle ne lui connaît pas et qui porte le prénom de Paul ? Le mystère s’épaissit lorsque Laura hérite d’une somme de 3 millions d’euros. Comment un ancien ouvrier, qui a toujours compté, aurait pu amasser autant d’argent ?

    Très rapidement, la capitaine Sophie Blandy récolte des indices qui interrogent ; de son côté, Laure enquête et recherche la vérité sur cet aïeul qu’elle croyait connaître….

    Catégorie 21 : les passeurs d'ombres

    *

    Difficile de résumer ce thriller sans s’épandre sur les personnages charismatiques et prendre le risque de dévoiler l’énigme…. Les évènements s’enchaînent si vite que je n’arrivais pas à lâcher mon livre.Catégorie 21 : les passeurs d'ombres Et puis les paysages sont à couper le souffle ! Ce livre a été une merveilleuse découverte et m'a fait voyager au-delà de nos frontières… Ne penser pas Andorre, vous seriez loin de vous imaginer jusqu'où l'auteur nous entraîne.....

    *

    Cet auteur était inconnu pour moi ; j’ai donc voulu en savoir un peu plus sur lui.

    Édouard BERNADAC est né en 1964. Il est le petit-fils de Robert BERNADAC (1913-1990), commissaire de police et résistant – membre du réseau Alliance - et le fils de Christian BERNADAC (1937-2003), qui fut un célèbre journaliste de télévision, mais aussi un rapporteur de l'histoire, auteur de nombreux ouvrages sur la déportation.

    Édouard BERNADAC a passé une partie de son enfance dans les Pyrénées ariégeoises, c’est dire qu’il est au fait lorsqu’il décrit les somptueux paysages de montagne. Il fut tout d’abord assistant-réalisateur, puis scénariste dans la fiction et le documentaire, puis antiquaire pendant de nombreuses années.

    « Les passeurs d’ombres » est son 6ème roman, en hommage aux résistants dont fit partie son propre grand-père. Il est également l’auteur de « Ice » (1994), « Ixxaum » (2000), « Cantique des ténèbres » (2010), « Violante : le bal des scélérats » (2013), et enfin « Faubourg des minuscules » (2017).

    Il est passionné par les mythes anciens et les contes populaires.

    Il aime par dessus-tout la montagne, mais vit à Paris.

     *

    Pour en savoir plus :

    Christian BERNADAC (Wikipedia)

    Édouard Bernadac - Faubourg des minuscules

    Grotte de Bédeilhac (Wikipedia)

    Catégorie 21 : les passeurs d'ombres


  • Le Challenge de lecture 2022 est désormais clôturé pour moi ; il faut déjà penser au suivant....

    Challenge Lecture 2023

    Si le cœur vous en dit, voici certaines de mes lectures (ici) : elles pourraient vous servir pour le Challenge 2023 !

    Challenge Lecture 2023





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