• Catégorie 6 : un hiver avec Baudelaire

    Catégorie 6 : un hiver avec BaudelaireCatégorie 6 : un livre dont l’un des personnages principaux est un chat ou un chien

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    Voici une histoire bien réelle, comme j’en ai souvent rencontrée au cours de ma vie professionnelle : un homme que tout a abandonné, femme, emploi, maison… et Claire.

    « - J'ai honte, tu sais... J'ai tellement honte... Je prends plus ma mère au téléphone... La pauvre, ça la tuerait... Et ça fait même deux semaines que j'ose pas téléphoner à ma fille, alors que je lui avais promis de l'appeler tous les soirs pour lui raconter une histoire... T'imagines, ma princesse… »

    Divorcé, jeté à la rue, CDD non prolongé, Philippe bascule dans l’horreur de la rue ; commence alors un long combat pour garder sa dignité ; ne rien lâcher pour ne pas totalement sombrer…

    « Tout continue et recommence sans cesse, différent et pourtant à l'exact identique. Mendier. Dormir. Se laver. La date des journaux. Déféquer. Bouffer. Boire. Dormir. Rester propre. Penser à Claire. Ne pas crever. (...) Hier ressemble à aujourd'hui, et demain à hier. Avenir et passé s'effondrent et agonisent dans un présent sans fin. »

    Ce livre est une plongée sans filtre dans le quotidien des plus démunis ; la vie y est rude, impitoyable et pourtant, une rencontre imprévue va tout changer :

    « Je chante le chien crotté, le chien pauvre, le chien sans domicile, le chien flâneur, le chien saltimbanque, le chien dont l'instinct, comme celui du pauvre, du bohémien et de l'histrion, est merveilleusement aiguillonné par la nécessité, cette si bonne mère, cette vraie patronne des intelligences ! Je chante les chiens calamiteux, soit ceux qui errent, solitaires, dans les ravines sinueuses des immenses villes, soit ceux qui ont dit à l'homme abandonné, avec des yeux clignotants et spirituels : "Prends-moi avec toi, et de nos deux misères nous ferons peut-être une espèce de bonheur!" »

    La rue, c’est toucher le fond. On pourrait croire que tout est fini pour Philippe et pourtant…. Philippe rencontre Baudelaire, un petit corniaud de passage, un petit rayon de soleil au cœur d’un hiver glacial ; et désormais tout est possible….

    Un joli moment de lecture, qui permet de relativiser et prendre conscience que rien n’est jamais perdu.

    Catégorie 6 : un hiver avec Baudelaire

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