• Catégorie 42 : La maison aux sortilèges

    Catégorie 42 : La maison aux sortilègesCatégorie 42 : un livre féministe

    *

    J’aurais pu vous présenter « Sorcières » de Mona Cholet, mais je l’ai déjà lu et ce n’aurait pas été honnête de ma part ; ou bien tout autre livre de Gisèle Halimi, avocate pour la cause des femmes dont j’affectionne particulièrement les écrits.

    Non, j’ai choisi ce livre, particulier, étrange, qui aborde – avec magie - la puissance féminine au travers des siècles, mais surtout le courage et la détermination des femmes à exister, à faire valoir leurs droits dans un monde où règne le patriarcat.

    C’est cela le féminisme : l’égalité des droits.

    *

    Trois femmes extraordinaires, à trois époques différentes ; elles sont toutes les trois si extraordinairement « femmes », « révoltées », « rebelles » : ce roman est puissant, si captivant que je n’ai pas réussi à le lâcher avant la dernière page du livre.

    1619, Altha « la sorcière » attend la sentence dans sa cellule de Crows Beck « avec la pestilence de ma propre chair pour seule compagnie » ; elle connaît les secrets des plantes et de la nature en général ; pour ce savoir ancestral transmis de mère en fille, certains villageois viennent lui demander de l'aide. Et pourtant, elle est traitée de « catin du diable », destinée « à être éliminée de la société comme un chancre, retirée de la terre comme de la pourriture sur du bois ».

     « Sorcière. Le mot glissait entre les lèvres tel un serpent, collait sur la langue à la façon du goudron noir et épais. Nous ne nous étions jamais envisagées de la sorte, ma mère et moi. Car ce mot avait été invité par les hommes, ce mot qui apporte du pouvoir à ceux qui le prononcent plutôt qu’à celles qu’il désigne. Un mot qui construit des potences et des bûchers, qui transforme des femmes bien vivantes en cadavres ».

    1942, Violet, 16 ans, enfermée au domaine de Orton Hall, une prison dorée mais une prison tout de même, étouffée par les conventions sociales. Elle vit avec le souvenir de sa mère, dont il ne lui reste qu'un mystérieux médaillon et une inscription étrange sur le mur de sa chambre.

    « Elle n’aurait su dire si Père avait de l’amour pour elle. Elle avait souvent le sentiment qu’il ne se posait qu’une seule question : pouvait-il ou non la façonner selon ses désirs pour en faire une jolie petite créature plaisante, un cadeau à offrir à un autre homme. »

    2019. Kate fuit Londres pour se protéger d’un ami toxique, violent, pervers, abusif ; elle se réfugie dans une maison délabrée dont elle a hérité. Avec son lierre dégringolant et son jardin envahi par les mauvaises herbes, Kate se sent protégé dans ce havre de paix ; pourtant, elle va y découvrir un lourd secret, qui va remettre son devenir en question....
    Sa mère d’Altha lui disait : « j’ai la conviction que les gens mentent quand ils ont peur. » Et de quoi ont-ils peur « De nous, les femmes. Elle se trompait. Nous étions celles qui aurions dû avoir peur. »

    *

    Emilia Hart aborde avec subtilité - et sensibilité - la puissance des femmes ; son roman est captivant et présente avec finesse l’histoire des femmes qui refusent la loi des hommes.

    Bien que la fin m’ait un peu déçu, je n’oublierai pas ce livre….

    Catégorie 42 : La maison aux sortilèges

    « Hors catégorie : Tu n'étais pas làCatégorie 40 : Le courage d'une imposture »

    Tags Tags : , , ,