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Challenge de lectures 2022
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Par FANNOU93 le 28 Décembre 2022 à 14:36
33 livres sur un challenge de 60 !... « peu mieux faire ! » m’aurait-on dit encore dit à l’école…
En effet, je vais essayer de faire mieux pour le prochain challenge ; mais il faut avouer que je n’aime pas beaucoup me faire de mal et j’abandonne assez vite lorsqu’un récit ne me plaît pas…. Moi qui aime tant lire !
Il y a celles et ceux qui cherchent un livre en fonction des catégories proposées, et il y a moi ! Je lis le livre et je regarde ensuite dans quelle catégorie il peut entrer ! Et des fois, comme disait Zezette dans le Père Noel est une ordure, « ça dépasse ».
Peu importe, ce Challenge m’a apportée beaucoup de plaisir ; la page FB de Mademoiselle Farfalle regorge de partages ; j’y ai trouvé de nombreux auteurs que je ne connaissais pas ; alors je renouvelle l’expérience…
Je m’inscris pour le Challenge 2023 et je vise les 45 catégories… et on ne rit pas !
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Par FANNOU93 le 28 Décembre 2022 à 13:54
Catégorie 56 : un livre que vous lisez pour la 2ème fois
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La couverture est intéressante… En plus, je me sens particulièrement concernée par le sujet, pas vous ? Surpoids, dépression, diabète, maladies de peau… Et si tout se jouait dans l’intestin ? Ne dit-on pas qu’il est notre deuxième cerveau, bien qu’il soit mal aimé, celui dont on ne parle pas….
Bien évidemment, ce livre ne se lit pas comme un roman ; on lit une page, deux pages, on rigole, on s’amuse, car l’auteure Giulia Enders plaide avec humour pour cet organe qu’on a tendance à négliger.
Dans son écrit, la jeune médecin allemande commence par une visite guidée de notre système digestif, puis elle présente de façon claire mais ludique toutes les dernières recherches pour apporter un mieux-être à notre « microbiote ».
Avec des arguments scientifiques et toujours vulgarisés, elle nous invite à changer nos comportements alimentaires, à éviter certains médicaments et appliquer quelques règles très concrètes en faveur d’une digestion réussie.
« Irrésistiblement illustré par la sœur de l’auteur, la graphiste Jill Enders, voici un livre qui nous réconcilie avec notre ventre ». Mais ne vous méprenez pas : malgré son style léger et humoristique, ce livre est terriblement sérieux ; parce que nos intestins ne sont pas à prendre à la légère… et ne me dites pas le contraire !
Après toutes ces fêtes de fin d’année, pensez-vous que votre microbiote soit plus heureux ???!!!.....
C’est un livre que je recommande à toutes et à tous ; à chaque détour de page, vous apprenez quelque chose : alors, dédramatisons et osons parler de chose qui dérange…. Dans la joie et la bonne humeur !Pour en savoir plus :
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Par FANNOU93 le 10 Décembre 2022 à 20:29
Nous arrivons à grands pas vers la fin de ce challenge mais je ne trouve plus de livres qui correspondent aux différentes catégories.
Et pourtant j'ai lu de remarquables récits qui pourraient intéresser :
- Une farouche liberté de Gisèle HALIMI
Je me refuse à choisir mes livres en fonction des catégories proposées ; donc inévitablement, les livres lus ne rentrent pas toujours dans les cases ! Mais comme on dit : "c'est l'jeu, ma pôv Lucette !".... Je ne fonctionne qu'au coup de coeur !
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Par FANNOU93 le 6 Novembre 2022 à 15:34
Jeune fille, Jocelyne rêvait de mode et de prince charmant. Mais la vie est passée par là, et à 47 ans, la mercière d'Arras doit se contenter d'un mari indifférent et d'un blog sur le tricot. Même les enfants ont déserté la maison…. Une vie tout à fait ordinaire, pour une femme ordinaire, avec des rêves plein la tête, mais heureuse de son quotidien. Seulement, heureuse ne veut pas dire que l’on ne se pose pas de questions !
« Les hommes savent les désastres que certains mots déclenchent dans le cœur des filles ; et nous, pauvres idiotes, nous pâmons et tombons dans le piège, excitées qu’un homme nous en ait enfin tendu un ».
Mais Jocelyne aime son homme Josselin, même s’il est un peu rustre, un peu « mufle » dirai-je….
« Parfois, après avoir mangé, il me pince la joue en me disant t’es gentille toi Jo, t’es une bonne petite. Je sais. Ca peut sembler un brin machiste, mais ça vient de son cœur. Il est comme ça Jo. La finesse, la légèreté, la subtilité des mots, il ne connaît pas. Il n’a pas lu beaucoup de livres ; il préfère les résumés aux raisonnements, les images aux légendes (….) Moi, les mots j’aime bien. J’aime bien les phrases longues, les soupirs qui s’éternisent. »
Jocelyne est comme ça : attachante, mais un peu niaise….
Et puis, tout bascule : Jocelyne gagne plus de 18 millions à l’Euro Millions : soudain elle craint de chambouler sa charmante routine avec ce chèque au montant astronomique ; elle décide alors de prendre son temps avant d'en parler à ses proches et en attendant, cache son butin sous une semelle de chaussure.
Puis elle fait la liste de tout ce qu'elle pourrait s'offrir, achats utiles ( un tapis antidérapant pour la salle de bains, un économe…) ou folies inconsidérées ( une centrale vapeur ! )... Sa liste d’envies finit par devenir sa liste de besoins.
Mais elle se méfie de cet argent tombé du ciel, n'aurait-elle finalement pas plus à perdre qu'à gagner ?
Elle est consciente qu’il « n’y a que dans les livres que l’on peut changer de vie. Que l’on peut tout effacer d’un mot. Faire disparaître le poids des choses. Gommer les vilenies et au bout d’une phrase, se retrouver soudain au bout du monde ! ».
Jocelyne n’a pas fait d’études et a très vite été obligée de travailler mais elle ne souhaite qu’une seule chose : « décider de sa vie ».
Et soudain…. Un évènement inattendu : le chèque a disparu ! Pourtant, on l’avait bien prévenu : « l’argent rend fou, madame Guerbette, il est à l’origine de 4 crimes sur 5, d’une dépression sur 2... »
Qui a volé le chèque ? Jocelyne n’a aucun doute….
Jocelyne est une femme simple, charmante, même si quelquefois elle irrite ; on aurait bien envie de l’aider tout de même ! Elle me fait penser à un « Charles Bovary » qu’il faudrait bousculer….
C’est une belle histoire autant lumineuse que folle (ou improbable ! ) mais qui nous invite à revisiter la liste de nos envies, de nos rêves ou de nos priorités, c'est au choix...
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Par FANNOU93 le 6 Novembre 2022 à 14:20
Catégorie 38 : un livre dont la couverture invite au voyage
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« La porte du voyage sans retour » est le surnom donné à l’île de Gorée, d’où sont partis des millions d’Africains au temps de la traite négrière.
L’auteur David DIOP, né le 24 février 1966 à Paris, a passé une partie de sa jeunesse au Sénégal ; il est un enseignant-chercheur et écrivain français.
Spécialiste de littérature du XVIIIe siècle, il est lauréat du prix Goncourt des lycéens en 2018 et du prix international Man-Booker en 2021 pour son roman Frère d'âme.
1750, au Sénégal et plus précisément le long de la côte atlantique de Saint-Louis jusqu’à l’Ile de Gorée.
Cette fiction est inspirée et centrée sur la personnalité du naturaliste Michel Adanson (1727-1806), et tout particulièrement sur un épisode de sa vie ; au décès de son père, Aglaé découvre un épisode extraordinaire de la vie du botaniste au Sénégal, dans des carnets cachés au fond d’un tiroir (pour lire la suite)
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Par FANNOU93 le 25 Octobre 2022 à 13:49
Encore un livre hors challenge, mais il fallait absolument que je le partage avec vous !
Voici un nouvel auteur Franck JENDRO, la cinquantaine passé, enseignant dans un lycée de Boulogne-sur-Mer, passionné de littérature. IL a déjà écrit
- Le témoin (2014)
- L’affaire Abishin (2017)
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Et voici le dernier-né en 2021 : l’enfant retrouvé
Thomas Gambart, 35 ans, professeur de philosophie se rend au lycée au lendemain d'une énième soirée fortement alcoolisée. Dans les brumes de sa nuit, une image s'impose : le visage terrorisé d'un enfant et les mains ligotés. Souvenir ou hallucination ?
Quand une alerte-enlèvement annonce la disparition de Paul, 4 ans, lors d'une fête de famille à quelques dizaines de kilomètres de là, et sur les conseils de son épouse, Thomas décide de contacter la police. Mais rapidement Thomas n'est plus considéré comme un simple témoin. Il en vient lui-même à douter... Que s'est-il passé cette nuit-là ?
Le commandant Barbier et la capitaine Kuzska, les deux enquêteurs en charge de cette affaire, ne doivent négliger aucune piste pour espérer retrouver l'enfant vivant.
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Voici donc 370 pages de suspense pour une fin à couper le souffle que personne n'aurait pu imaginer… Ce livre est une enquête de police hors normes. Dès les premières, on est aspiré par le suspense et les perpétuels rebondissements. L’énigme reste entière jusqu’à la fin.
L’histoire se passe de nos jours, dans un village du Pas-de-Calais, mais elle aurait bien pu se dérouler dans n’importe quel village de France, dans n’importe quel commissariat.
Ce policier que je qualifierai même de thriller psychologique est admirablement bien écrit, les chapitres sont courts et si bien rythmés qu’il est difficile de lâcher le livre ; on est embarqué dans une sale histoire et l’on veut absolument résoudre cette enquête.
Pour en savoir plus :
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Par FANNOU93 le 23 Octobre 2022 à 17:55
Un livre hors catégorie (ou peut-être la 44) que j'avais envie de partager
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Oserai-je dire « oh my God ! » ; ce livre est un coup de poignard…. Comme celui d’Abraham pour tuer son fils Isaac. C’est l’histoire d’une révélation, d’un tabou.
L’auteur – que je qualifierai de « brillantissime » déclare : « je voulais depuis longtemps écrire le mal qu’on fait à un enfant, qui oblige le père à s’interroger sur sa propre éducation. Ainsi, lorsque Édouard découvre celui qui a violenté son fils et le retrouve, a-t-il le droit de franchir les frontières de cette justice qui fait peu de cas des enfants fracassés ? Et quand on sait que le violenteur est un prêtre et que nous sommes dans la tourmente de ces effroyables affaires, dans le silence coupable de l’Église, peut-on continuer de se taire ? Pardonner à un coupable peut-il réparer sa victime ?
Mon Père est un huis clos où s’affrontent un prêtre et un père. Le premier a violé le fils du second. Un face à face qui dure presque trois jours, pendant lesquels les mensonges, les lâchetés et la violence s’affrontent. Où l’on remonte le temps d’avant, le couple des parents qui se délite, le gamin écartelé dont la solitude en fait une proie parfaite pour ces ogres-là. Où l’on assiste à l’histoire millénaire des Fils sacrifiés, qui commence avec celui d’Abraham. Mon Père est un roman de colère. Et donc d’amour. »
D’abord, il y a Edouard, le père de l’enfant, ivre d'amour pour son fils : « Je n’ai pas eu le temps de demander à mon père s’il avait dansé dans la rue quand il avait appris que ma mère était enceinte, s’il lui avait offert des fraises, des fleurs ou un collier, s’il l’avait emmener voir la mer en lui promettant que rien ne serait assez grand pour l’enfant – à savoir moi. »
Il y a la mère d’Edouard, une femme très pieuse qui travaille au presbytère.
Il y a le père d’Edouard, boucher de profession qui lui a appris à manier les couteaux bien plus qu'il n’a pu lui communiquer l'amour et la tendresse, un père qui a honte de ses mains de boucher, incrustées du sang de viande morte.
Et puis il y a l’enfant Benjamin, onze ans, l'innocence, la candeur, la confiance qu'un gamin peut avoir dans les adultes et qui va voir sa vie basculer dans l'enfer : « il a goûté la boue des hommes. Il sera désormais, et à jamais, privé de la joie du mystère, du plaisir de l’attente, de la découverte et de la poésie. »
Il y a aussi Nathalie, la mère de l’enfant, effacée…. et encore Edouard, ce père meurtri, fou de douleur, extrême dans sa rage, aux phrases percutantes, violentes, effilées comme la lame de son couteau. « Je n’ai pas entretenu mon fils de la laideur des dangers du dehors parce qu’il est inutile de placer des mines dans les jardins de l’enfance. »
Et le prêtre, ce bourreau de l’innommable : « Je lui rappelle que mon fils a un nom, celui du douzième fils de Jacob et du second fils de Rachel, qu’il est frère d’Isaac, fils d’Abraham le Sacrificateur. »
C’est un livre qui m’a retournée…. Il est à la fois pudique mais cru ; qu’il est difficile de nommer l’insoutenable, briser le silence autour des abus d'enfants par certains hommes d'église en qui les enfants devraient avoir toute confiance... « Ils deviendront des adultes perdus dans une infinie détresse et une indicible culpabilité. Des mutilés. Des damnés, même s’ils se demandent un jour s’ils ont été maltraités ou aimés. »
Il paraît que « le pardon permet à la victime de ne pas traiter l’autre de la même façon qu’elle a elle-même été traitée, et donc de ne pas s’enfermer dans le ressentiment. Car la colère est une souffrance bien pire encore. (…) Celui qui pardonne se libère de son rôle de victime et reconquiert son humanité. »
Mais est-il possible de pardonner… L’auteur apporte une réponse, surprenante, qui amène à réflexion.
En février 2019 parait Mon père, le huitième roman de Grégoire Delacourt.
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Pour en savoir plus :
"L'Enfant réparé" : Grégoire Delacourt évoque son passé d'enfant abusé
Rencontre avec Gregoire Delacourt et "La femme qui ne vieillissait pas"
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Par FANNOU93 le 23 Octobre 2022 à 17:05
Catégorie 8 : un classique de la littérature française
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1920, dans le Sud-Ouest de la France.
Tout le monde connaît « Thérèse Desqueyroux » de François Mauriac ; voici donc une nouvelle descente dans l'enfer du drame familial où la haine et la souffrance sont le lot quotidien de Paule.
On pourrait croire au tout début à l’histoire d’un conte de fée : une petite prolétaire – nièce d’un ancien maire - épouse un baron aux allures de crapaud baveux ; la jeune fille rêvait d’un titre et d’une vie de château, mais c’était sans penser au mari « simple d’esprit », une belle-mère acariâtre et l’arrivée d’un enfant maigre, attardé, « laid, la morve au nez, la lèvre pendante et le souffle court ». Le château a perdu de sa noblesse ; Paule se transforme en « ogre » et perd le peu de beauté qu'elle possédait.
Guillou, surnommé « le Sagouin » par sa mère, est un enfant timide et réservé ; il aurait dû être son « trésor » mais il n’est que honte et dégoût. Aucun devenir n’est possible pour cet enfant maltraité jusqu’à l’arrivée d’un nouvel instituteur dans le village....
C’est un livre bouleversant sur le désamour maternel, un récit cruel sur l’égoïsme et la frustration d’une mère ambitieuse engluée dans une famille d'aristocrates décadents.
Ce petit roman noir est d’une grande violence psychologique et physique où chaque personnage évolue avec ses blessures et ses rêves brisés.
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Par FANNOU93 le 18 Octobre 2022 à 19:02
2ème marche du podium : 30 catégories.... et péniblement !
J'ai eu quelques passages à vide...
Tout a commencé avec « Le soleil des Scorta » de Laurent Gaudé : je n’ai pas réussi à accrocher ; les critiques sont plutôt bonnes mais j’ai dû abandonner. Trop de violences pour moi. Peut-être le reprendrai-je un jour, qui sait…..
Le suivant est « Mon doudou divin » de Katarina Mazetti ; en cette période d’octobre rose, je me suis laissée « endormir » par ce bel ange sur fond rose. Bien mal m’en prit, j’ai persisté jusqu’à la page 93 sur un total de 213 et j’ai craqué…. Le récit est ennuyeux et je n’y ai trouvé aucun intérêt ; les personnages sont creux et les textes manquent de profondeur. L’histoire me semblait pourtant intéressante : mais peut-être ne suis-je pas réceptive en cette période, quoiqu’il en soit je n’ai pas du tout aimé.
Mais ma motivation reste intacte..... Je continue !
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Par FANNOU93 le 18 Octobre 2022 à 18:26
Catégorie 21 : un livre reçu en cadeau
Un bien joli livre offert par ma fille, lorsque ses deux frères ainés ont quitté la maison pour voler de leurs propres ailes.....
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« Le jour où l'enfant quitte la maison, pour suivre des études ou s'installer en couple, apporte joie et fierté, mais aussi tristesse et sentiment de perte aux parents.
Pour les aider à ne pas être victimes du «syndrome du nid vide», l'auteur explique ce qui se joue dans cette période charnière. En s'appuyant sur de nombreux témoignages, elle offre des repères et des conseils pour établir un nouveau lien avec son enfant et profiter des atouts - nombreux - que cette nouvelle étape de la vie procure ».
Du premier vrai départ de la maison à celui qui va les voir s’installer en couple, voire vivre très loin, le jour où les enfants s’en vont est comme une nouvelle naissance. Avec ce que cela comporte de joie, de bonheur, de fierté, mais aussi de tristesse et de déchirement, « un sentiment parfois proche du deuil ».
Autrement dit, une sorte de « baby-blues » et de dépression qui se traduisent par un sentiment d'abandon et de vacuité quand les enfants quittent le domicile familial. Pas toujours facile à vivre, cette transition peut être l’occasion d’une véritable crise pour les parents et pour les couples.
Lao-Tseu a dit : « la vacuité est à l’origine de toute chose, le vide est une source créative aux possibilités infinies » ; soit, on dispose de tout notre temps, mais comment le gérer ?
Comment bien l'appréhender ? Signes avant-coureurs, départs particuliers, gestion de la séparation, écueils à éviter... Béatrice Copper-Royer apporte des éléments de réponse enrichis de nombreux témoignages de parents et d'enfants. Cet ouvrage aide à percevoir cette étape délicate de la vie de manière positive, pour aller de l’avant, sans jamais se laisser envahir par le désespoir.
Par ce que « les couples équilibrés peuvent (…) trouver un nouvel essor, prendre un autre virage et s’épanouir ensemble de cette vie, qui tout en étant différente n’en est pas moins belle.»
L'auteur Beatrice Cooper-Royer est psychologue clinicienne, psychothérapeute et co-fondatrice de l’association e-enfance. Elle est notamment l’auteur de Peur du loup, peur de tout.
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Pour en savoir plus :
J’ai ressenti une peur panique (FranceInfo)
Le syndrome du nid vide (podcast RadioFrance)
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Par FANNOU93 le 18 Octobre 2022 à 17:40
Catégorie 11 : un livre qui met en scène un artiste
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« À quinze ans révolus, Marie Caillaux, jeune fille de modeste condition, est envoyée comme servante au château de Nohant.
Accueillie avec indifférence par la maîtresse des lieux, la baronne Aurore Dudevant, la timide demoiselle ne tarde pourtant pas à devenir la confidente privilégiée de cette femme écrivain plus connue sous le nom de George Sand.
À travers les yeux de Marie Caillaux, Michel Peyramaure nous raconte avec force détails le quotidien de George Sand : ses nuits blanches consacrées à son oeuvre, les querelles larvées avec sa fille, mais aussi, et surtout, son dernier grand amour ».Si vous recherchez de l’action, passez votre chemin ! Cette biographie romancée de George Sand se lit avec lenteur mais facilité ; elle est agréablement bien écrite, pleine de sensibilité et idéale pour mieux appréhender cette femme-écrivain au caractère bien trempé.
Ce roman retrace donc la fin de vie d’Aurore Dupin, qui, comme beaucoup de grands hommes de son époque, se veut résolument libre, libre d’écrire, libre de parler, libre de penser ; seulement, Aurore est une femme et dès 1831 adoptera un nom masculin : son prénom sera George (sans S) et son patronyme Sand, diminutif de « Sandeau » son amant de l’époque.
« La bonne dame de Nohant » est une femme engagée qui aime à recevoir des artistes : peintres, écrivains, musiciens ; c’est un salon de pensées où l’on converse, se distrait et fume à loisir. On y rencontre Alfred de Musset, Frédéric Chopin et enfin Alexandre Manceau, le dernier amant d’Aurore.
« Marie-aux-poules », la servante, est devenue une amie intime et se plaît à demeurer dans cette oasis où se côtoient le peintre Delacroix, son « troubadour » Flaubert, le voyageur Plauchut et bien sûr Alexandre Dumas fils.
Ce livre est un merveilleux voyage au cœur des courants de pensée du XIXème siècle. Mais si George Sand est une femme affranchie qui a toujours défendu les principes d'égalité républicaine, mon attachement reste fidèle à Zola, dont l’écriture est plus réaliste.
L'auteur Michel Peyramaure est né en Corrèze le 30 janvier 19221 à Brive-la-Gaillarde ; il est l’un des membres fondateurs de la célèbre École de Brive. « Ce passionné d histoire a publié une soixantaine de romans et de fresques qui ont conquis un lectorat toujours plus nombreux. Son oeuvre à la fois inspiré, limpide et foisonnant a été couronné par le grand prix de la Société des gens de lettres et le prix Alexandre-Dumas » en 1979. Ce romancier français est souvent qualifié d'écrivain de terroir ou d'écrivain régionaliste, auteur d'une centaine de romans, pour la plupart historiques.
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Pour en savoir plus :
L’arbre généalogique de G. Sand (Geneastar)
Sur les pas de George Sand en Bretagne ( les amis de G. SAND)
Aurore Sand sa petite-fille (Mon carnet G.Sand)
G. Sand (Wikipedia)
Une figure emblématique du département de l'Indre (AD 35)
A la découverte du domaine de G. Sand (Berry Province)
Une maison, un artiste George Sand
Histoire de la vie (Gallica)
G. Sand sur Gallica (documents à télécharger)
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Par FANNOU93 le 5 Octobre 2022 à 19:06
Cagégorie 10 : un roman qui contient des recettes de cuisine
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1942, un petit village éloigné de Londres et des bombardements.
« La résistance féminine s’organise… derrière les fourneaux !
Prenez des femmes déterminées, des prisonniers de guerre et des hommes malveillants, ajoutez quelques recettes excentriques, saupoudrez d’une bonne dose d’humour typiquement british… (…) Epuisée par le conflit, ravagée par le Blitz, confrontée à une terrible pénurie alimentaire, l’Angleterre de Churchill invite les ménagères à participer à un concours de cuisine via les ondes de la BBC. La gagnante deviendra la première femme à coanimer une émission radiophonique. Lancées à corps perdu dans la compétition, quatre participantes vont révéler des trésors d’habileté et de ruse. Car l’enjeu est de taille, et ce concours, qui avait pour but de resserrer la communauté, risque de la diviser… »
Voici donc 4 femmes issues de 4 classes sociales :
- Lady Gwendoline, l'épouse de Sir Strickland, patron de la conserverie spécialisée en pâtés de boeuf, animatrice de leçons de cuisine pour les dames du village et certaine de remporter le prix : « la guerre ne se gagne pas seulement en première ligne avec nos jeunes . Elle se gagne aussi sur le front des civils, où nous conservons nos forces pour nos combattants malgré la pénurie et le rationnement. Nous autres Britanniques, nous devons monter Hitler que jamais nous ne céderons ».
- Audrey Landon, sa sœur, veuve d'un artiste peintre engagé dans l'armée de l'air ; installée dans l'ancienne maison familiale, elle élève ses trois garçons et croule sous les dettes ; c’est une mère de famille très débrouillarde et sympathique : gagner ce concours de cuisine serait une réelle aubaine pour ses finances,
- la jeune Nell Brown, l'aide-cuisinière de la grande maison de lady Gwendoline, poussée à se présenter par Mrs Quincy, la cuisinière en titre, très âgée, bien décidée à lui enseigner tous ses talents pour assurer la succession ; si Nell venait à gagner, elle pourrait sortir de cette condition d’« esclavage du ménage »,
- Miss Zelda Dupont arrive avec ses talents de cuisinière d’un grand hôtel londonien ; elle s'invente des origines françaises et a une sacrée revanche à prendre sur la vie...« la cuisine, c’est comme la vie ! (…) Il faut avancer à tatons sans relacher votre vigilance un seul instant afin de rendre le plaisir plus intense et d’en faire durer le souvenir. »
Face aux restrictions, ces femmes de toute condition ont dû faire preuve d’ingéniosité (certaines astuces sont d’ailleurs remarquables!) pour jongler avec les tickets de rationnement et mettre en appétit les habitants.
Ces 4 femmes sont pleines de ressources, des battantes qui font preuve de pugnacité et démontrent que même avec les coups durs de la vie, il faut avancer.
« Ces temps-ci, toute distraction gratuite était bonne à prendre. La guerre avait laissé beaucoup de femmes seules à la maison, avides de la moindre récréation, surtout si elle les distrayait un moment du souci qu’elles se faisaient pour leurs hommes qui avaient quitté le foyer ».
Chaque chapitre est suivie d’une recette détaillée et originale qui, dans un premier temps, pourrait rebuter, mais avec de meilleurs ingrédients… pourquoi pas !
Ce roman est agréable et « croustillant » ; je dirai même léger à lire, malgré le thème de la guerre qui pourrait plomber l'ambiance.
C’est une parenthèse gourmande, un réel plaisir de lecture, où tous nos sens sont en alerte :
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l’odorat avec le fumet des sardines ou de la viande de baleine, les senteurs de thym, sauge, cerfeuil, ciboulette ou marjolaine,
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l’ouïe lorsque les légumes coupés en morceaux crépitent dans le saindoux, ou bien les champignons qui dorent dans la casserole,
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le toucher : on sent les tomates trop mûres entre les doigts, la graisse que l’on étale dans un plat à tourte,
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le goût avec l’acidité des fruits rouges, le craquant des fruits secs enrobés de miel coulant,
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et même la vue lorsque Zelda présente son superbe croquembouche à la crème de guimauve….
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Par FANNOU93 le 26 Septembre 2022 à 08:52
Catégorie 22 : un roman dont les personnages principaux sont d’une même fratrie
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Nous sommes au début du XXème siècle, dans l'Utah, dans l’ouest américain caractérisé par ses vastes étendues désertiques et les montagnes de la chaîne Wasatch et la capitale Salt Lake City, berceau de l Église mormone.
« Gary Gilmore est l’un des condamnés à mort les plus célèbres des États-Unis.
Après avoir passé une partie de sa vie derrière les barreaux pour vols à main armée, il fut accusé de meurtre en juillet 1976, au moment même où la Cour Suprême, dix ans après la dernière exécution, venait d’autoriser à nouveau la peine capitale. En réclamant lui-même sa mise à mort, plutôt qu’une peine de prison à perpétuité Gilmore enflamma le débat dans tout le pays. Il sera finalement exécuté le 17 janvier 1977 au matin.
Quelques années plus tard, Norman Mailer lui consacrera un de ses chefs d’oeuvre, Le Chant du bourreau. Le frère cadet de Gary, Mikal Gilmore, rédacteur en chef au Rolling Stone magazine, aura tenté pendant des années de mettre cette histoire tragique de côté. En vain. Avant qu’elle ne dévaste complètement son existence, comme elle a dévasté les siens, il s’est décidé à la mettre par écrit, pour essayer de mieux comprendre son héritage, dénouer les liens du sang et échapper à.... (pour lire la suite)
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Par FANNOU93 le 23 Août 2022 à 21:55
Catégorie 3 : un premier roman
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Deux histoires de femmes entremêlées entre aujourd'hui et 1791 à Londres.
Février 1791. Au fin fond d’une sombre ruelle, « l’apothicairesse » Nella attend sa prochaine cliente dans sa boutique secrète. Autrefois guérisseuse respectée, elle utilise désormais ses connaissances dans un dessein beaucoup plus sombre en vendant des poisons parfaitement dissimulés à des femmes désespérées.
Sa règle première : ne jamais utiliser ses remèdes pour blesser ou tuer une autre femme.
« Ma mère s’était engagée à créer un refuge où les femmes pourraient exposer leur vulnérabilité et parler sans pudeur de leurs indispositions, sans craindre l’auscultation lascive d’un homme. »
La seconde règle incontournable : inscrire dans ses registres le nom de la meurtrière et celui de sa victime.
Celle qui frappe à sa porte s’avère être une jeune fille de 12 ans, Eliza Fanning.
Une amitié improbable va naître entre elles deux, et entraîner une cascade d’évènements qui pourrait exposer toutes les femmes dont le nom est inscrit dans le registre de Nella….
De nos jours. Caroline Parcewell passe son 10ème anniversaire de mariage seule, encore sous le choc de l’infidélité de son mari. Lorsqu’elle découvre, au cours d’une séance de mudlarking (1) - sur les berges boueuses de la Tamise une vieille fiole d’apothicaire, elle ne peut s’empêcher de faire des recherches ; elle va découvrir une affaire qui a hanté Londres au cours du XVIIIème siècle : l’apothicaire tueuse en série.
Alors qu’elle poursuit ses investigations, la vie de Caroline va heurter celles de Nella et d’Eliza. La vie de toutes ces femmes va basculer…..
« Pourquoi n’apprenais-je que maintenant la différence entre le bonheur et l’épanouissement ? »
Ce livre est le 1er roman de Sarah PENNER, née dans le Kansas ; elle a fait des études de comptabilité et début 2021, elle quitte son emploi pour écrire à temps plein. « La petite boutique aux poisons » son connaît un succès fulgurant depuis sa parution et va être adapté en série.
J’ai beaucoup aimé ce livre qui, à n’en point douter, défend la cause des femmes. De nombreuses parties sont consacrées aux recherches historiques et aux descriptions de la vie à l’époque géorgienne tout en évoluant vers la résolution d’une énigme.
Est-il nécessaire de souligner que la condition féminine est encore mise à mal, soulignant des vies de femmes sacrifiées au profit de la réussite de leurs maris ou de l'obligation d'élever leurs enfants.*
(1) Un mudlark est quelqu'un qui récupère dans la boue de rivière des objets de valeur, un terme utilisé en particulier pour décrire ceux qui ont récupéré de cette façon à Londres à la fin des XVIIIe et XIXe siècles (pour lire la suite)
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Par FANNOU93 le 16 Août 2022 à 17:08
Catégorie 45 : un livre dont le titre contient un jour de la semaine
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Ce roman régional est un très bel hommage que l’auteur rend à son grand-père, courageux, persévérant, aussi rude que les montagnes qui l’entourent, mais fier de ses racines et dont le « bleu des yeux ressemblait à celui d’un ciel délavé par la pluie ». Christian SIGNOL est originaire du Quercy ; cette histoire se passe donc dans le causse de Martel, département du Lot.
L’auteur explique : « Pour la plupart des familles françaises, passées en trois générations de la paysannerie à l'université, le XXe siècle a été un formidable ascenseur social. L'histoire de ma famille maternelle est symbolique de cette évolution, et c'est pourquoi j'ai eu envie de la raconter. Ce que nous sommes aujourd'hui, nous le devons au travail acharné, aux sacrifices, à l'obstination de nos aïeux, de nos parents, qui ont lutté pour que leurs enfants, leurs petits enfants, un jour, vivent mieux. Leur vie sur une terre que souvent ils ne possédaient pas était rude, difficile : ils rêvaient des dimanches pour prendre enfin un peu de repos, leur seule récompense avec le pain de chaque jour. Nombreux seront ceux qui se reconnaîtront dans ces pages où s'exprime avant tout la gratitude que nous devons à ces hommes et ces femmes humbles et courageux. » (lire la suite)
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Par FANNOU93 le 11 Août 2022 à 15:19
Catégorie 46 : un livre d’un auteur irlandais
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Quatrième de couverture : « Ivrogne Petite cinquantaine Récemment libéré de l'asile psychiatrique Cherche emploi bien rémunéré." Les choses vont mal pour Jack Taylor. Certes il a arrêté de boire, mais après avoir végété dans un asile psychiatrique, il se retrouve dans les rues d'un Galway qui lui semble inconnu. En quelques mois, tout paraît avoir changé. Jack ne reconnaît plus rien dans cette Irlande en pleine prospérité économique. Taraudé par le remords après la mort de la petite Serena May, il essaie de remettre un peu d'ordre dans sa vie. Il accepte avec réticence d'enquêter sur la mort d'un prêtre retrouvé décapité dans son confessionnal. Dans un pays dont les valeurs vacillent, alors que les scandales pédophiles secouent l'Église catholique irlandaise, Jack Taylor va devoir faire face à ses pires démons… »
Voici un roman noir, très noir…..
Ce livre a reçu le Grand Prix de littérature policière en 2009. L’auteur Ken BRUEN est né en 1951 à Galway, en Irlande. Après une carrière d’enseignement en anglais qui le mène en Afrique, en Asie du Sud-Est et en Amérique du Sud, il décide de se consacrer à l’écriture. Il est le créateur des inspecteur Roberts & Brant et des enquêtes de Jack Taylor. Son style incisif et la férocité désarmante de ses personnages l’ont d’emblée placé parmi les meilleurs d’une génération anglophone en passe de renouveler le roman noir.
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Dès sa sortie de l’hôpital, Jack Taylor est contacté par « le » très vieil ami de sa mère ; le père Malachy lui demande d’enquêter discrètement sur la décapitation du père Joyce. Ce travail va lui offrir l’opportunité d’un nouveau départ, mais sans argent, sans alcool, sans femme et sans enfant. Il y a de quoi en perdre la tête, si j’ose dire !
« Il y a un moyen de guérir la plupart des maux, un système infaillible pour vous faire reprendre pied dans le concret, et il est tellement irlandais qu’il s’apparente à un cliché, ou pire, à une plaisanterie typiquement de chez nous.
C’est le cimetière. »
Prêtre alcoolique, prédateur qui rôde, voisin hystérique, pédophile ecclésiastique et j’en passe, ce livre est digne d’un vrai cocktail détonant. Mais Jack Taylor surfe sur la mélancolie et on peut dire qu’il n’est pas à prendre avec des pincettes en sortant de l’asile….
« Le pays entier n’est qu’un ramassis de coutumes bizarres. (…) Certaines femmes prennent des animaux domestiques, d’autres optent pour un ecclésiastique apprivoisé. Malachy avait appartenu à ma mère comme s’ils avaient été siamois, liés au niveau de la hanche. Ce qui est indéniable, c’est qu’ils s’accordaient sur un point, à savoir que j’étais un
Ivrogne
Bon à rien
Fieffé gredin. »
On pourrait lire ce roman comme une banale investigation, mais le cadre se situe à Galway, en Irlande, avec un enquêteur gaélique au caractère bien trempé, cynique, qui se bat contre ses vieux démons.
« Quelle histoire commune nous avions. Quand elle avait échoué à Galway, c’était une rockeuse punk qui avait une voix d’enfer et une dépendance à l’héroine plus infernale encore. Elle s’était affranchie de la droigue, j’avais requis son aide pour une enquête puis je l’avais présenté à Jeff.
Ils s’étaient mariés, avaient eu Serena May, et j’avais tout foutu en l’air par ma monstrueuse connerie ».
L’auteur nous entraîne au cœur d’une société irlandaise sur fond de crise socio-économique, mais l’humour de Jack Taylor – fier d’être irlandais - nous inonde de références musicales (un p’tit come-back bien sympathique) et titres de polars tout au long du récit. Un vrai régal !
« Nous avons l’éventail complet des saisons, en Irlande, c’est juste qu’elles arrivent toutes le même jour. »
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Pour en savoir plus :
Le père Brendan SmithThe Police - Every Breath You Take (Official Video)
Warren Zevon - Knockin' On Heaven's Door
EmmyLou Harris stumble into grace album
Blowing In The Wind (Live On TV, March 1963)
Galway Ireland/ walk Eyre Square To The Spanish Arch/Go Pro Hero 4 Silver
Pádraic Ó Conaire : l’homme et le monument
David Loeb Goodis - Écrivain américain auteur de romans noirs
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Par FANNOU93 le 26 Juillet 2022 à 09:12
Catégorie 41 : un livre dont le titre comporte le nom d’une ville
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Nous sommes à Saint-Aubin, un petit village de Bourgogne, dans les années 1920-1930.
A 10 ans, Pauline est confiée à Adélaïde, sa grand-mère paternelle qu’elle n’a jamais connue : son père est décédée durant la Grande Guerre et sa mère vient de mourir de la grippe espagnole.
Adélaïde, quant à elle, ignorait jusqu'à l'existence même de l'enfant. Brouillée avec son fils parti se marier sur Paris, elle a coupée tout lien avec sa progéniture. Habituée à une vie d'austérité et de solitude, l'accueil qu'elle réserve à sa petite-fille est plutôt froid. Mais Pauline est vive, jeune et charmeuse ; elle a de l'affection à revendre. Elle découvre la vie à la campagne et s'attache à ses habitants bienveillants.
Bientôt elle fera la connaissance de Baptiste et ils deviendront inséparables, complices, mais peut-être pas pour toujours….
Dans la lignée des romans régionaux, l’auteur Isabelle CHAVY nous plonge dans la France rurale des années 20. La petite Pauline grandit au rythme des saisons, dans un village où se succèdent les fêtes, les moissons, les messes mais aussi les peines et les déceptions et bien sûr les rires des enfants.
C’est un livre à l’écriture limpide, où l’on retrouve la nostalgie de la vie paysanne. Facile à lire, il vous suffirait de fermer les yeux pour entendre l’eau couler entre les pierres du ruisseau ou bien sentir l’odeur des foins fraîchement coupés.
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Par FANNOU93 le 24 Juin 2022 à 19:44
Catégorie 54 : une BD primée à Angoulême
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Louise Landy est née le 10 mars 1892 et Paul Grappe le 30 août 1891
Elle a obtenu son certification d’études à 13 ans et lui à 15. Ils n’ont ni l’un ni l’autre de « signes connus de déséquilibre mental », comme on disait à l’époque, mais une simple plainte pour exhibitionnisme à l’encontre de Paul, plainte qui n’a d’ailleurs pas abouti.
Louise et Paul s’aiment éperdument, fougueusement... mais la Grande Guerre va les séparer.
Paul ne supporte pas les horreurs de cette terrible guerre de tranchées et s’évade pour retrouver Louise.
Logé dans un hôtel minable avec la seule paie de couturière de Louise, Paul tourne en rond. Louise est épuisée de ses journées de travail et Paul s’ennuie, s’alcoolise et les cauchemars refont surface.
Pour fuir la folie entre quatre murs, et surtout échapper à la peine mort réservée aux déserteurs, Paul se travestit et avec la complicité de sa femme, devient Suzanne. Durant dix ans….. (lire la suite)
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Par FANNOU93 le 23 Juin 2022 à 19:51
Catégorie 34 : la réécriture d’un conte
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Une petite BD de quelques pages, ça ne mange pas de pain… Je n’aime pas particulièrement les BD ou alors, il faut que les dessins soient beaux…. Mais j’ai décidé de m’offrir une petite récréation.
J’ouvre le livre ; l’histoire commence : « Il était encore une fois, un petit chaperon rouge... » Banale histoire, me dis-je, une de plus, mais bon, c’est pour le challenge, je vais lire cette BD…. Elle se lit très vite, en plus je n’aime pas du tout les graphismes….
Et arrivée à la fin…. Waoh ! Surprenant, inattendu… quel sens de l’humour…
Voilà une version abracadabrante du Petit Chaperon Rouge.
Allez, je vais la relire, juste pour le plaisir cette fois ! Et là, je vais m’attarder sur les images, car elles ont désormais toutes un sens….
Née à Liège en 1966, l’auteur Françoise ROGIER est diplômée en communication graphique de l'École nationale supérieure des arts visuels (ENSAV). Elle est graphiste et illustratrice. C'est en 2010 qu'elle décide de s'orienter vers l'illustration jeunesse et sort son premier album en 2012.
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Pour en savoir plus :
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Par FANNOU93 le 10 Juin 2022 à 22:12
Catégorie 25 : un roman historique
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Emmanuelle Friedmann a voulu témoigner sur ce que son père a vécu enfant, un enfant innocent et victime de la folie meurtrière des nazis ; dans ce roman historique, l’auteur n’a ménagé ni l’émotion ni la gravité de l’Histoire.
Paris 1943. Le petit Jacques, 7 ans, est seul à la maison lorsque les nazis frappent à la porte pour arrêter sa maman, encore au travail. Ils ont dit qu’ils repasseront le soir…. Alors Jacques attend Bilma à la sortie du métro pour la prévenir ; il a bien compris, malgré son jeune âge, que leur vie est en danger ; ils doivent fuir.
En 1941, Jacques avait déjà perdu son père, héros de la résistance, fusillé par les Allemands. Alors il n’est pas prêt à perdre sa mère….(pour lire la suite)
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Par FANNOU93 le 1 Juin 2022 à 21:55
Catégorie 6 : un livre dont le titre comporte un métier
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En habillant leur époque, 12 couturières ont écrit, chacune, une page d’Histoire. Plus qu’une griffe, elles ont laissé une marque et leurs noms sont inscrits à jamais dans les mémoires : Rose Bertin , Jeanne Paquin, Jeanne Lanvin, Madeleine Vionnet, Coco Chanel, Elsa Schiaparelli, Nina Ricci, Madame Grès, Carven, Sonia Rykiel, Vivienne Westwood, Miuccia Prada.
Modiste royale, couturières de génie, stylistes emblématiques… chacune à sa manière, arbitre de la mode, a trouvé le droit fil et s’est jouée des coups d’épingles du destin. Pionnières, combatives, elles ont alimenté les passions, imposé des codes vestimentaires, brisé des tabous. Leurs vies constituent un défilé de drames, de rivalités et de passions.Ce livre est un enchantement : dentelles, accessoires, nœuds, fourrure, tissus soyeux ou brillants…. Tout nous entraîne dans le luxe mais surtout le savoir-faire…. Féminin.
Pour les premières couturières, j'ai écrit un article tiré du précédent livre, avec des images et/ou des photos pris sur le web et des références :
2. Jeanne Paquin (1869 - 1936)
3. Jeanne Lanvin (1867 - 1946)
4. Madeleine Vionnet (1876 - 1975)
6. Elsa Schiaparelli (1890 - 1973)
8. Madame Grès (1903 - 1993)
9. Carven (Carmen et de Boyriven)
10. Sonia Rykiel (1930 - 2016)
11. Vivienne Westwood (née en 1941)
12. Miuccia Prada (née en 1949).
A la lecture de ce livre, si j’en ai pris plein les yeux car – vous commencez à me connaître, je n’ai pu résister à l’envie de voir des images sur le web – on mesure tout le travail fourni derrière la réalisation d’une création, tout le savoir faire et la pugnacité des « petites mains » ; en couture comme en broderie, tant que cela n’est pas parfait, on recommence !
J’ai mis beaucoup de temps à lire ce livre, à le feuilleter (il n’y a aucune image ! ) et à revenir parfois sur certains paragraphes.
Ces femmes n’ont pas fait d’étude, elles ont travaillé du chapeau et du ciseau ! Elles sont autonomes et volontaires et surtout indépendantes. Bravo mesdames ! Quelle joie d’être une femme !
Voici quelques petites videos pour en prendre pleins les yeux :
Haute Couture Embroidery of The Vintage Jeanne Paquin Jacket
Exposition Jeanne Lanvin au Musée Galliera - Nec plus Ultra
Rétrospective de Madeleine Vionnet à Paris
Coco Chanel : Construire un héritage de la mode
Princess Alice's 1939 Elsa Schiaparelli Dress
Nina Ricci (brand) | fashion house | Fashion Memior | Fashion Funky
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Par FANNOU93 le 21 Mai 2022 à 19:08
Catégorie 37 : un livre publié l’année de votre naissance
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Voici un roman historique qui reconstruit les étapes de la grève des cheminots du Dakar-Niger en 1947-1948 : les grévistes veulent obtenir l'égalité des conditions de travail et de rémunération entre les employés africains noirs et les employés européens blancs, au temps de la colonisation française.
Réalisé par l’écrivain sénégalais Ousmane Sembène - paru en 1960 - cet écrit est hommages aux syndicalistes d'Afrique noire. Anticolonialiste, défenseur de la liberté et opposé à toutes les injustices, Ousmane Sembène (1923 – 2007) est une icône de l’Afrique Noire et plus spécifiquement de la culture sénégalaise.
La grève à l’époque coloniale, c’est avant tout la ségrégation raciale, les mauvais traitements et les représailles sanglantes. Les revendications
de ces bouts-de-bois-de-Dieu sont claires et toutes légitimes : ils veulent les mêmes droits que leurs homologues blancs : « Regarde, nous ne sommes plus bien nombreux, les vieux ! Où sont les Fouseynou, les David de Gorée, les Aliou Samba et Abdoulaye et Coulibaly ; ils n’ont pas eu de retraite eux et ils sont morts. Ce sera bientôt notre tour ; et où sont nos économies ? Quant aux aînés des toubabs, ceux qui nous ont appris le métier, les Henri, les Delacolline, les Edouard, où sont-ils? Ils sont chez eux avec leur retraite. Pourquoi ne pouvons-nous pas l’avoir cette retraite ? Voilà ce que disent les jeunes. »
Le bras de fer est engagé à partir du moment où les « toubabs » refusent toute négociation ; le mouvement se durcit et l'administration coloniale affame la population pour que les cheminots cèdent. Ils s’organisent en syndicat :
« Des jours passèrent et des nuits passèrent. Il n’y avait pas de nouvelles, sinon celles qu’apportait chaque heure dans chaque foyer et c’étaient toujours les mêmes : les provisions étaient épuisées, les économies mangées, il n’y avait plus d’argent sous le toit. On allait demander crédit, mais que disait le commerçant ? Il disait : vous me devez déjà tant et moi je n’aurai même pas de quoi faire ma prochaine échéance. Pourquoi ne suivez-vous pas les conseils qu’on vous donne ? Pourquoi ne reprenez-vous pas ? »
Alors, les femmes entrent en scène….
Ce livre est une merveilleuse aventure humaine où l’enjeu est surtout une libération du joug colonial, au travers de cheminots exploités et opprimés, insultés et rabaissés.
Des nombreux personnages, je retiens essentiellement :
- Ibrahima Bakayoko, militant syndicaliste, délégué des cheminots, un héros à la Zola, un « Lantier » africain, garant de la morale et du sens profond d’une révolution, respecté de tous, mais craint des « toubabs »
- Assitan, l’épouse du héros, une femme selon les anciennes traditions africaines, c’est-à-dire, travailleuse et soumise
- Ramatoulaye, la valeureuse, prête à tous les sacrifices pour nourrir sa famille, affamée par la grève,
- Penda, une incroyable meneuse, responsable du mouvement des femmes, et qui paiera de sa vie, sa bravoure sans faille,
- et bien sûr la petite Ad’jibid’ji qui trouvera la réponse à l’énigme de son grand-père Fa Keita : « j’ai trouvé, ce qui lave l’eau. C’est l’esprit, car l’eau est claire, mais l’esprit est plus limpide encore », (belle leçon !)
- Fa Keita, doyen des poseurs de rails qui, jusqu’à la fin, ne perdra pas foi en l’humanité, même si quelquefois (lors de son emprisonnement) le doute s’est aventuré dans son esprit.
J’ai beaucoup aimé ce récit, où même soumis à la religion et aux coutumes, mêmes illettrés pour beaucoup, malgré la répression, la faim, la soif, l’emprisonnement et les maltraitances, malgré des méthodes esclavagistes, ces femmes et ces hommes ont poursuivi leurs luttes : une dignité durement acquise….
Pour en savoir plus :
Le "Dakar-Niger" et sa zone d'action (Persée)
Zoom sur …. 1947-1948 La grève des cheminots du Dakar-Niger
La Gréve des Cheminots du Dakar – Niger de 1947
Lettre ouverte d’un syndicaliste retraité aux syndicats du Sénégal (Collectif Afrique)
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Par FANNOU93 le 2 Mai 2022 à 18:55
Catégorie 31 : un roman dont l’action a lieu dans une capitale européenne
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Deux tranches de vie se déroulent en parallèle, séparées par le temps et l’Histoire mais réunies par d’étranges coïncidences.
Paris, juillet 1942 : Sarah, une petite fille de dix ans, est arrêtée avec ses parents au milieu de la nuit. Paniquée, elle met son petit frère Michel à l'abri en lui promettant de revenir le libérer dès que possible...
Paris, mai 2002 : Julia, une journaliste américaine installée en France depuis 20 ans, doit couvrir la commémoration de la rafle du Vél d'Hiv.
Soixante ans après, son chemin va donc croiser celui de Sarah, et sa vie ne sera plus jamais comme avant...
Ce livre est un roman bouleversant…. lire la suite
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Par FANNOU93 le 28 Avril 2022 à 18:41
Catégorie 52 : un livre qui a gagné un prix littéraire
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Cet ouvrage a reçu le Prix Goncourt 2021.
Pour rappel, le prix Goncourt récompense chaque année le meilleur roman de langue française ; c’est le plus ancien et le plus prestigieux des prix littéraires en France. Il a été « créé par le testament d'Edmond de Goncourt en 1892. La Société littéraire des Goncourt, dite Académie Goncourt, est officiellement fondée en 1902 et le premier prix Goncourt proclamé le 21 décembre 1903 » (Wikipedia).
Il existe d’autres prix Goncourt :
- le Goncourt des lycéens : prix littéraire français créé en 1988 par la FNAC, en collaboration avec le rectorat de Rennes et avec la bienveillance de l'Académie Goncourt
- le Goncourt de la poésie : la bourse Goncourt de la poésie a été instituée en 1985, grâce au legs d'Adrien Bertrand (prix Goncourt en 1914). À la différence des autres prix de l'Académie, ce prix est décerné à un poète pour l'ensemble de son œuvre et non pour un ouvrage ou recueil particulier
- le Goncourt de la nouvelle : prix littéraire décerné chaque année, depuis 1974, en marge du prix Goncourt par l'Académie Goncourt. Il était anciennement attribué sous la forme des bourses Goncourt ; ce prix est attribué en partenariat avec la ville de Strasbourg à l’occasion des « Bibliothèques idéales » depuis 2001.
- le Goncourt du premier roman : prix littéraire décerné chaque année depuis 2009 en marge du prix Goncourt par l'Académie Goncourt. Il prend la suite des « bourses Goncourt », fondées en 1990. Il est attribué en partenariat avec la municipalité de Paris au début du printemps
- le Goncourt de la biographie : décerné annuellement depuis 1980. Il a pris le nom de « Goncourt de la biographie Edmonde Charles-Roux » après le décès de l'académicienne et en hommage à cette dernière, elle-même biographe ; le lauréat du Goncourt de la biographie Edmonde Charles-Roux est annoncé par les Académiciens à l'issue de leur réunion de début juin et est remis à son lauréat en septembre à Nancy lors du Livre sur la Place, une manifestation que les Académiciens parrainent depuis sa création
- le Goncourt Jeunesse : Décerné en partenariat avec la municipalité de Fontvieille , commune du département des Bouches du Rhône
- le Choix Goncourt à l'étranger : au 1er septembre 2019, le nombre de « Choix Goncourt à l'étranger » s'élève à quatorze, chacun couvrant un pays ou une région : Algérie, Belgique, Brésil, Bulgarie, Chine, Espagne, Italie, Orient (Liban et douze pays du Moyen-Orient), Pologne, Roumanie, Serbie, Slovénie, Suisse et Tunisie ; pour l'édition 2019-2020, six nouveaux pays ont rejoint les pays participant au « Choix Goncourt à l'étranger » : le Royaume-Uni, l'Autriche, le Maroc, la Grèce, la République tchèque et la Géorgie ; le nombre de « Choix Goncourt à l'étranger » s'élève ainsi désormais à vingt.
Comment fonctionne le prix Goncourt ? Il commence avec une première liste de 15 noms, une seconde de 8 et une sélection finale de 4 noms. Le vote se fait le plus généralement oralement, le scrutin est à la majorité absolue. Le prix ne peut être attribué qu'à la majorité absolue durant les 10 premiers tours.
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Ce récit parle d’écriture, et plus précisément d’une écriture de l’exil : c’est un chant d’amour à la littérature.
Nous sommes en 2018, à Paris. Un jeune écrivain sénégalais, Diégane Latyr Faye, s’engage sur la piste d’un livre datant de 1938 et aujourd’hui disparu : « Le labyrinthe de l’inhumain » et plus précisément de son auteur qualifié de « Rimbaud nègre », le mystérieux et controversé T.C. Elimane.
Sans jamais perdre le fil de sa quête, Diégane évolue au sein d’un groupe de jeunes auteurs africains ; ils se divertissent, échangent, s’amusent, dissertent sur leur condition d’écrivains et/ou d’auteurs noirs dans un pays à la population blanche. Ils s’interrogent sur leur devenir, car écrire depuis leur exil est compliqué : qu’est-ce que l’engagement dans l’écriture, qu’est-ce qu’un écrivain africain, qu’est-ce que signifie écrire loin de son pays ?
Chaque page de ce livre transpire de littérature, de références livresques, d’auteurs africains, de belles-lettres et de philosophie. Me suis-je ennuyée ou bien n’ai-je pas le niveau ? Quoiqu’il en soit, prix Goncourt ou pas, je n’ai pas apprécié ce livre à sa juste valeur, puisque le « grand public » l’a tout de même primé !
Ce livre est trop chichement écrit, avec des mots savants, des auteurs africains dont j’ignorais l’existence, des tournures élégantes mais compliquées, une complexité qui m’impose à ouvrir mon dictionnaire toutes les deux pages….
J’avoue : j’ai abandonné….
Un livre doit avant tout être savoureux, agréable et relaxant. Désolée...
Pour en savoir plus :
Le lauréat du prix Goncourt Mohamed Mbougar Sarr
Mohamed Mbougar Sarr : "Le roman vous met toujours en face de vous-même"
La plus ancienne bibliothèque du monde, le monastère Sainte-Catherine
Derrière le Goncourt 2021, le destin tragique de Yambo Ouologuem
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Par FANNOU93 le 28 Avril 2022 à 17:22
Catégorie 44 : un livre dont le titre contient seulement deux mots
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Joseph est né le 8 juillet 1919 à Paris ; c’est un petit bonhomme heureux qui vit entre sa mère, plumassière, sa grand-mère qui perd la tête, ses copains du foot et les gens du faubourg. Mais la vie va se charger de lui voler son innocence et sa jeunesse….. Son univers de « titi parisien » bascule le jour où sa mère disparaît et sa grand-mère est internée à Saint-Anne, où il devient pupille de l'État, un État qui a résolument mis en place tout un système de « protection de l’enfance », dont les bonnes intentions sont pavées de cruauté mais aussi de profit.
L’histoire de ce petit garçon est bouleversante ; l’auteure Véronique Olmi nous invite à suivre l’itinéraire d’un gosse de 7 ans, qui a perdu son père à la fin de la guerre 14-18 puis sa mère victime d’un avortement clandestin qui a mal tourné. Ce livre est déchirant, criant de douleur, brutal, lire la suite.....
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Par FANNOU93 le 6 Avril 2022 à 17:17
Catégorie 32 : un livre dont les initiales de l’auteur se suivent dans l’alphabet
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Paris, Automne 1830. Valentin Verne, jeune inspecteur du service des mœurs, est muté à la brigade de Sûreté fondée quelques années plus tôt par le fameux Vidocq. Nommé pour élucider une série de morts étranges susceptible de déstabiliser le régime, Valentin n’en demeure pas moins un personnage surprenant aux méthodes d’investigation avant-gardistes ; féru de chimie et de médecine, cultivant un goût pour le mystérieux et l'irrationnel, ce policier solitaire sait décrypter les codes d’un nouveau type de criminalité, qui fait fureur sous la Monarchie de Juillet.
Mais qui se cache derrière ce visage angélique où perce parfois une férocité déconcertante ? Qui est réellement ce Valentin Verne, obsédé par la traque d'un criminel insaisissable connu sous le seul surnom du Vicaire ? Qui est le chasseur lire la suite
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Par FANNOU93 le 31 Mars 2022 à 18:30
Catégorie 29 : un livre dont le titre est un verbe à l’infinitif
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Yves AGID est professeur émérite de neurologie et de biologie cellulaire à l’université Paris-Sorbonne. Membre de l’Académie des Sciences, membre fondateur de l’Institut du cerveau et de la moelle épinière (ICM) c’est un spécialiste de la recherche les maladies neurodégénératives.
Il est notamment l’auteur, avec Pierre Magistretti, de l’Homme glial.
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Non, vieillir ne dépend pas seulement du temps qui passe : vieillir dépend surtout de notre cerveau.
Ce livre est clair et accessible à tout public même si certains passages sont un peu plus « techniques » ; c’est un ouvrage vulgarisé qui expose avec humour et sans langue de bois les progrès réalisés dans la compréhension et le traitement des maladies neurodégénératives.
Cet ouvrage est présenté en 10 questions, 10 chapitres qu’il m’a semblé intéressant de « disséquer » pour mieux le partager :
1. Avec le temps qui passe, il est normal de prendre de l’âge, mais est-il normal de vieillir ?
Le vieillissement dépend du temps qui passe mais pas que ! « Il existe des nonagénaires qui ont l’impression que le temps passe trop vite, il est cinquantenaires qui n’en peuvent plus de voir le temps passer lentement ».
2. Qu’est-ce qui fait qu’on a l’air vieux ?
Entre « sagesse - sérénité » et « radotage » il existe tout un panel d’états psychiques ; l’ennemi public à abattre, est très certainement « l’ennui ». « Mais le vrai problème du grand âge est la dépression. La dépression est souvent torpide, parfois dissimulée : perte de l’estime de soi, impression d’épuisement, sentiment d’inutilité... »
Il existe deux sortes d’intelligence :
• l’intelligence fluide qui permet une adaptabilité aux situations nouvelles
• l’intelligence cristallisée qui utilise les choses apprises et surapprises
Quoiqu’il en soit, la baisse de performances intellectuelles varie d’un individu à l’autre et dépend surtout de l’éducation et de l’activité. En dehors de toute pathologie sévère, « les personnes âgées peuvent avoir une certaine lenteur, des oublis bénins, des difficultés de la marche souvent avec une tendance au déséquilibre, une humeur plus sombre, une petite difficulté pour retenir les urines » mais en aucun cas ces symptômes ne doivent les empêcher de mener leur vie comme elles le souhaitent !
3. Comment vit-on son propre vieillissement ?
« Vous avez trois âges dans la vie, la jeunesse, l’âge mur et celui où on vous dit que vous avez bonne mine » Mgr Marty
Le vieillissement, c’est tout simplement l’idée que l’on s’en fait ! Pas facile de passer du plein emploi à celui de retraité ! Cela peut aussi être « une chance unique de pouvoir adapter son identité au passage du temps. » Mais attention, « l’ennui conduit à l’inaction et l’inaction mène à l’ennui. »
La personne âgée a des avantages qu’elle ne soupçonne pas toujours : elle a des connaissances…. Des expériences qu’elle peut transmettre : la mémoire du passé devient alors une valeur refuge.
4. Le vieillissement est-il uniforme ?
Nous vieillissons tous, mais différemment. « Le déclin cognitif de personnes éduquées paraît moindre que celui de gens moins éduquées, mais les aptitudes intellectuelles des premiers baissent à la même vitesse que celles des seconds ».
5. Est-ce que l’on perd des neurones quand on vieillit ?
Le poids du cerveau diminue d’environ 2 % tous les 10 ans dès l’âge de 40-50 ans. Et non, nous ne perdons pas de neurones au fil des âges, par contre les connexions entre les cellules cérébrales s’altèrent et donc, l’activité est réduite.
6. Est-ce qu’on « naît vieux » ou est-ce que l’on use ?
L’énergie produite par les aliments permet à une cellule de vivre. Ce chapitre est très certainement le plus compliqué à lire : il est souvent difficile de simplifier la science ! Même si l’auteur a essayé…. Vieillissement cérébral et génétique sont malheureusement indissociables. Nos chercheurs sont en perpétuels progrès.
7. Quelle différence entre le vieillissement normal et le vieillissement pathologique ?
Comment savoir si le vieillissement neuronal est normal ou bien pathologique ? Difficile de répondre puisque personne n’est « universellement normal » !
8. Que craint-on ? Une maladie neurodégénérative ?
« Alzheimer » est encore un prototype de maladie neurodégénérative : fin de vie normale ? Affection psychiatrique ou bien maladie neurologique ?
« Quelle est la différence entre un vieillissement normal accéléré et une maladie neurodégénérative lentement évolutive ? »
« Une maladie neurodégénérative est une dégradation progressive, pathologique, du tissu nerveux. » On sait encore peu de chose sur ces maladies (Alzheimer, Parkinson, Huntington, SLA ou Sclérose Latérale Amyotrophique, Ataxie cérébelleuse, DFT ou Démence Fronto-temporale) ; si elles sont rarement héréditaires, les scientifiques se demandent encore aujourd’hui si elles impliquent une prédisposition génétique, des facteurs environnementaux.
9. Est-ce qu’on meurt de vieillesse ?
Le vieillissement est le prolongement inévitable de la mort. « On ne meurt pas de vieillesse, on meurt de maladie (…) La mort au sens pratique est causée par un arrêt cardiaque qui entraîne une souffrance cérébrale au bout de trois minutes et le début de la nécrose des cellules cérébrales au bout d’une dizaine de minutes ».
10. Le vieillissement, un sacrifice ? Non, un défi et un bon sens
Oublier ses douleurs articulaires, ses maux de dos et autres essoufflements, le plus important est de donner un sens à son existence ; est-il préférable « d’agoniser en maison de retraite » ou bien de vieillir dans « la solitude et l’ennui » à la maison ?
Et pour conclure, l'auteur déclare : « le secret d’un vieillissement réussi demeure donc, pour le moment, dans le plaisir de l’activité physique, intellectuelle et émotionnelle, ce qui suppose une prise de conscience de ce qui doit être un vieillissement bien conduit (gare au charlatanisme !) »
Alors prenons soin de « l’organe le plus noble et le plus complexe de l’être humain : le cerveau ». Voltaire disait bien : « j’ai décidé d’être heureux, c’est bon pour la santé ! »
Je recommande chaleureusement ce livre à toutes les personnes soucieuses de connaître l’intérieur de leur boîte crânienne et que leur retraite ne rime plus avec ennui !
Pour en savoir plus :
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Par FANNOU93 le 27 Mars 2022 à 17:14
Ce livre pourrait valider une seconde fois la catégorie 27, mais c’est chose faite ! J’ai toutefois voulu en savoir un peu plus sur cette auteure….
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Chahdortt Djavann, est une romancière, essayiste et consultante internationale, française, mais d’origine iranienne.
En persan, son prénom signifie « fille de roi ».
Chahdortt Djavann est ce que je qualifierai de « battante » ; son père l’a élevée « dans l'amour des livres et la détestation des mollahs ». Sa vie va basculer à l’arrivée de Khomeyni au pouvoir en 1979 et contraint sa famille à l’exil.
En juin 1980, alors qu'elle a 13 ans, elle est incarcérée pour avoir manifesté contre ce régime religieux et totalitaire. Étudiante, elle fuira en Turquie, cherchera à entrer à l’Université américaine et contractera, en 1993, un mariage blanc avec un réfugié politique pour décrocher son visa pour la France, visa limité à trois semaines. Elle arrivera en France en 1993 sans être francophone.
Elle apprendra le français en étudiant les manuels de Lagarde et Michard, en lisant d’un bout à l’autre le Robert et les œuvres de Maupassant, de Camus, de Gide, ou encore de Romain Gary... Elle se familiarise avec nos plus grands auteurs et, tout en effectuant des petits boulots pour vivre, elle commencera des études universitaires en psychologie sociale et en anthropologie.
Elle écrira son 1er livre en 2002 et ne cessera jamais de dénoncer l’endoctrinement religieux et l’islamisation du système éducatif iranien.
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Car Chahdortt Djavann n’a jamais oublié son pays d’origine…. Elle a besoin de raconter….
« L’élimination des femmes de rue continua. Chaque fois qu’on découvrait une femme gisante, la police prétendait l’avoir arrêtée, condamnée à quatre-vingt, cent, deux cents…. coups de fouet, à six mois, huit mois, un an … de prison avant de la relâcher après un ultime avertissement. Toutes des putes.(…) La prostitution n’a jamais été aussi répandue dans le pays à cause de la pauvreté de l’immense majorité de la population, du trafic de la drogue, en particulier l’opium et l’héroïne. »
Chahdortt Djavann a viscéralement besoin de témoigner de la vie quotidienne des femmes en Iran. Au travers du destin de Soudabeh et de Zahra, deux gamines d’une douzaine d’années, elle dénonce la vie des femmes de son pays, des prostituées assassinées de Mashhad, Téhéran, Kerman, Qom, Shiraz, Ispahan…. Des femmes monnayées comme de vulgaires marchandises par les hommes, des maris, des pères, des frères qui ont droit de vie et de mort sur leur épouse, fille ou sœur. Des femmes massacrées, lapidées, pendues, dont personne ne réclame le corps. Des femmes étranglées avec leur foulard, anonymes, abandonnées dans le caniveau… « Vous voulez connaître une société ? Faites parler ses prostituées ! Vous découvrez tout sur les gens, sur leur culture, leurs coutumes, leurs préjugés, leurs croyances, sur les violences sociales, sur le commerce, la politique et même sur le système judiciaire… Parmi les clients des putes, il y a des hommes de tout rang et de tout milieu. »
Ce récit est vrai, aux scènes violentes et racontées sans filtre. Les discours sont choquants, bouleversants et confirment la folie islamiste : la haine de la chair et du corps féminin, la diabolisation du plaisir, l'obsession mâle pour une sexualité débridée et brutale.
« Une femme vertueuse est une femme invisible. Un tchador noir que rien ne distingue des autres tchadors. Un tchador seul, sur une route déserte, si austèrement fermé qu’il soit, se fait remarquer, il s’y cache donc une pute.
Si ce livre est indéniablement une critique du gouvernement de la République islamiste d'Iran, il expose surtout la condition des femmes dans ce pays et la ségrégation sexuelle dont elle font l’objet.
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Par FANNOU93 le 22 Mars 2022 à 09:03
Catégorie 58 : un livre sous forme de journal intime
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Dans les landes, au début du 19ème siècle, me semble t-il.
Dans un asile, le père Gabriel récupère les cahiers de Rose. Le récit en est bouleversant….
Rose est l’aînée d’une fratrie de 4 filles ; ses parents ont une petite ferme dont les ressources peinent à nourrir toute la famille. Le père de Rose décide alors de la « céder » pour quelques pièces dans une bourse alors qu’elle n’a que 14 ans : il ne se relèvera jamais de cette culpabilité honteuse et inavouable.
Dès que Rose franchit le portail du Domaine des Forges avec le Maître, tout chavire….« J’étais peut-être tombée chez des fous, avec le maître qui ressemblait à un ogre, sa dame souffrante que j’avais toujours pas aperçue, ni entendue, et la vieille qui avait tout l’air d’un démon. (…) Je réalisais qu’il y avait pas d’enfant dans cette maison, et sans savoir pourquoi, ça m’a glacé le sang de pas en voir ou en entendre au moins un dans ce décor. »
Ce roman est écrit dans un style admirable.
Mais peut-on parler d’horreur, d’ignominie, d’esclavage….« Au moins pendant que je trimais, je ne pensais à rien d’autre. C’est vraiment une fois remontée dans ma chambre (…) que j’ai réalisé ce qui m’était arrivé, que mon propre père m’avait vendue à un étranger, que ma mère était forcément au courant, et qu’elle avait rien fait pour l’empêcher. »
Les jours passent et Rose en vient à regretter le dur labeur à la ferme, « c’était bien plus enviable que d’obéir à ses gens, si loin de ma famille. » Elle ne sait pas alors que sa vie va basculer pour toujours, alternant entre amour et haine, douceur, beauté et extrêmes violences.
Bien sûr, il y a Edmond mais aussi la « reine mère » et Charles le Maître….
Je qualifierai ce roman de « noir » : un roman social doublé de secrets de famille, des secrets particulièrement tenaces… un texte, cru et authentique, et quelquefois dur à lire ; je dirai donc : âmes sensibles s’abstenir.
Il existe cependant des paragraphes admirablement bien décris, des paragraphes qui rappellent le passé enseignant de l’auteur, sa passion pour la biologie et l’horticulture, une description de la nature à vous couper le souffle : vous fermez les yeux et vous sentez l’odeur des fougères et de la mousse….. Quelques échappées sylvestres sont bien nécessaires pour supporter les passages de cruauté et d’abomination.
Néanmoins dès les 1ères pages du livre, je n’ai plus lâché mon histoire : une histoire impensable lorsqu’elle touche à l’enfance et au corps de la femme…. Un récit qui dérange souvent, qui interroge sur les personnages et leur perversité.
Qui sait si Rose s’en sortira : « C’est tout le problème des bonnes gens, ils ne savent pas quoi faire du malheur des autres (…) c’est sûrement pas confortable de se sentir coupable d’une chose qu’on a pas commise... »
Car Rose est une jeune femme - une enfant dirai-je ? - vive, curieuse, intelligente, qui semble vivre hors de son époque, révoltée contre la loi du Père, insoumise aux règles de l’Homme mais qui a bien compris qu’elle ne pouvait compter que sur elle-même.
Plusieurs grilles de lecture sont possibles :
- un conte avec un petit Poucet, un ogre, une sorcière, un palefrenier et un curé,
- des secrets de famille qui étouffent et engluent les personnages,
- un livre sur l'identité, la filiation et l'enfantement,
- une simple histoire qui creuse la noirceur de l’âme, mais où la vie est plus forte que tout
- ou tout simplement un livre sur l’écriture….une très belle écriture.
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Pour en savoir plus :
Né d'aucune femme : dans l'effroi et le silence, n'être jamais asservie (les univers du livre – actualités)
La jeune fille et la noirceur du monde
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