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Jeanne LANVIN (1867 - 1946)
Pionnière ardente et modeste, Jeanne Lanvin cultive la modestie. « Son œuvre se partage entre la chapellerie, la mode enfantine, la mode masculine, la haute couture, les parfums, les fourrures, la lingerie et la décoration. »
D’arpète soumise et esclavagée chez Mme Bonni – petite maison de modes au 3 rue du Fbg St Honoré – elle passe « petites mains » à force de pugnacité et d’intelligence.
En 1883, elle entre chez le célèbre chapelier-couturier Félix qui tient son atelier au 22 rue du Fbg St Honoré (future maison Lanvin!). Elle y travaille dure et est rapidement promue « garnisseuse de chapeaux » ; à 16 ans, elle réalise donc ses premières créations et « madame Félix l’initie à la sparterie fine, au chiffonnage des fleurs et des rubans, au savant assemblage des tons et des colifichets ». Elle ne cesse de gravir les échelons et apprend ainsi à maîtriser toutes les techniques requises pour la haute couture.
Elle se lance dans l’aventure et ouvre sa Chapellerie sous les toits du Marché-Saint-Honoré ; sa fondation prend tant d’ampleur qu’elle s’installe au 22 rue du Fbg Saint-Honoré ; ce n’est qu’une profusion de capotes, bibis à larges bords, cloches, toques, rubans, bicornes ou tricornes, béguins, bérets….
Avec sa sœur Marie Louise, elle fréquente assidûment hippodrome de Longchamp, son terrain d’observation favori.
Jeanne a deux amours dans sa vie : sa boutique de modes, création Lanvin, et sa fille Marguerite, issue d’un mariage sans avenir : Marguerite sera son leitmotiv.
Si en 1906, le célèbre Paul Poiret introduit l’abandon du corset au profit de robe à taille « empire », Jeanne Lanvin adoptera seulement en 1910-1911 la ligne en vogue dans l’esprit du Directoire et de l’Empire. Toutefois, perlage et broderie resteront les éléments constitutifs du style Lanvin.
Durant la Grande Guerre, elle mise sur la simplicité et redessine tout le costume de l’armée américaine.
Jeanne Lanvin s’emploie à créer des robes de rêves, en organdi et en taffetas moiré, parées de broderies, de fleurs à tissu, « des robes de style » et des chapeaux enrubannés style « bergère » à l’encontre du style Chanel
Tout les sépare : si Jeanne Lanvin fuit les feux des projecteurs, Coco Chanel les recherche. « Si Poiret est excentrique et Chanel dominatrice, Jeanne est taciturne et réservée.
Au printemps 1939, certaines robes longues que la couturière présente – avec des corsets à la taille très marquée – amorcent un changement évident et une tonalité romantique et féminine dont Christian Dior s’inspirera d’ailleurs pour son new look.
Mais la guerre oblige un ralentissement de toutes ses activités et 1946, Jeanne Lanvin s’éteindra brutalement.
Jeanne Lanvin, l’artiste couturière
Jeanne Lanvin au Palais Galliera
Jeanne Lanvin (le blog d'Alain Truong)
Quel est l’héritage de Jeanne Lanvin (France Culture)
Tags : lanvin, jeanne, couture, mode, robe