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Elsa SCHIAPARELLI (1890 - 1973)
Dédaigneuse, Chanel l’appelait « l’italienne qui déguise les femmes ». Elsa Schiaparelli fut « la vraie rivale de Chanel, la seule à l’avoir inquiétée, même si elle ne voulait pas reconnaître l’extrême qualité de son travail . A l’élégante rigueur de Coco, Elsa opposa une excentricité pratique qui fait sa marque de reconnaissance. »
De l’entre deux-guerres aux années 1960, l’élégance sobre se nomme Chanel, tandis que l’audace et le grain de folie s’appelle Schiaparelli : le classicisme opposé au baroque.
Elles occupent toutes les deux le même terrain ; elles sont à la fois artistes et mécènes. Si Chanel crée les costumes pour une pièce de Cocteau ou les ballets de Laurencin, Schiaparelli travaille avec Dali ou Giacometti.
Dès sa plus tendre enfance, Elsa se singularise ; elle est ce que l’on peut appeler « une enfant terrible » ; elle grandit dans un couvent, elle y apprend la couture et réalise déjà pour ses camarades de classe des corsages chargés de dentelle.
A 13 ans, elle expérimente son premier baiser ; ce qui occasionne son renvoi immédiat du couvent. Elle est envoyée en pension en Suisse et ses parents cherchent à la marier. Mais Elsa est une « rebelle » et déjà amoureuse d’un jeune et beau napolitain pauvre, Pino.
Elle s’essaye à la poésie, collectionne les flirts. C’est alors qu’en 1914, l’occasion lui est donnée de quitter l’Italie ; elle part chez une amie anglaise comme jeune fille au pair.
A Londres, elle y rencontre le comte Wilhem Wendt de Kerlor, qu’elle épouse très rapidement. La guerre n’a aucune prise sur le couple : le comte est de nationalité suisse, il fait des conférences théologiques et les amoureux s’ennivrent de champagne qui coule à flots. Elsa file le parfait amour jusqu’au jour où le comte disparaît, l’abandonnant avec sa fille Yvonne.
Après Londres, Nice, Bordeaux, Elsa rencontre à New York Gabrielle Picabia, l’épouse du peinte dadaiste, qui lui fait connaître Paris dès juin 1921.
Son mariage a été un réel fiasco ; aussi Elsa commence une nouvelle vie faite de « collections d’amitiés », de sport, de bronzage, de charleston, de flirts, de cheveux courts « à la garçonne » et de jupe au-dessus du genou.
Lors d’une soirée mondaine, elle est présentée au créateur Paul Poiret, qui l’encourage par ailleurs à travailler comme styliste indépendante pour de petites maisons de couture.
En janvier 1928, l’affaire Schiaparelli est née ! Loin des sweats jersey de Chanel, elle fait reproduire des modèles tricotés à la main mais avec des motifs trompe l’oeil ; elle fait un tabac ! Puis viennent les jupes-culottes en tweed puis d’autres excentricités plus loufoques les unes que les autres….
Bien qu’elle ait été une artiste passionnée et moderne, j’ai eu beaucoup de mal à m’impliquer dans ma lecture et à me pencher sur ses modèles.
A l’identique de Chanel, elle créera son parfum et ses bijoux ; mais pour ma part, il lui manque la classe et l’élégance de Coco….
Elsa est provocatrice et imprévisible, et pour la plupart des gens « la plus odieuse qui soit ». Et tout comme Chanel, elle choisira son indépendance au mariage.
Il en faut pour tous les goûts : le noir reste à Chanel, ce que le rose demeure à Schiaparelli !
L’histoire de la maison Schiaparelli
Le style Elsa Schiaparelli en 24 clichés vintage (Vogue)
Elsa Schiaparelli – Mémoires de guerre
Le Chapeau Chaussure Schiaparelli, une œuvre surprenante inscrite dans l’Histoire
Elsa Schiaparelli, créatrice excentrique (Gallica)
The Forgotten Couturier Elsa Schiaparelli: Surrealism, Art and Revolutionary Fashion (Daily Art)
Tags : elsa, schiaparelli, chanel, couture