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Catégorie 55 : On ne choisit pas qui on aime
Catégorie 55 : un livre qui comporte un personnage LGBTQ
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Issue d'une famille bourgeoise et catholique, Marie-Clémence avait une vie toute tracée : à 21 ans, elle vivait en couple avec un garçon charmant que ses parents appréciaient et tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Mais voilà, Aurore, de huit ans son aînée, entre dans sa vie, pour ne plus en sortir. En quelques mois, Marie-Clémence se sépare de son fiancé, s'installe avec Aurore et commence à construire une vie heureuse et épanouie.
Tout le monde le sait : « les bonnes familles font de bons secrets ». Et bien Marie-Clémence choisit de jouer la carte de la franchise et d’annoncer sa nouvelle vie de couple à sa famille et à ses proches. Les réactions sont diverses.
Marie Clémence s’accommode de tout : les regards des autres, les insultes homophobes et pas toujours très élégantes « hey les gouines ! » ; elle a même de l’humour, sachant « un besoin qu’ont certains hommes de se sentir indispensables à l’épanouissement des femmes »...
Pour son plus grand bonheur, Aurore va bousculer les codes de sa vie bien réglée ( un fiancé, un mariage, des enfants) et remettre toutes ses croyances et ses rêves de petite fille en question. Mais ce qui la terrifie le plus, c’est le regard, le jugement de ses parents.
« C’était devenu absurde. Je voulais qu’ils soient fiers de moi, qu’ils aiment tous mes choix, et j’en faisais sans arrêt qui ne leur allaient pas ». (…) « Et si je les décevais au point qu’ils regrettent de m’avoir comme fille ? Et si je passais la limite et qu’ils ne m’aimaient plus ? »…
Mais Marie-Clémence n’est pas une petite fille et son récit est bouleversant ; la question de l'homosexualité est abordée sans fioriture et ses interrogations sont légitimes. Pourquoi son modèle de « famille » serait moins important ou juste au regard des autres, de la société ? Elle nous entraîne avec elle dans les combats qu’elle a du mener, dans les conflits intérieurs qu’elle a dû dominer.
Sans ce challenge, je n’aurais peut-être pas croisé le chemin de Marie-Clémence Bordet-Nicaise ; son témoignage est courageux et incite à la réflexion.
Elle ne voulait, ne pouvait rien dire….. et pourtant elle a osé !
En effet, on ne choisit pas qui on aime et comme disait le Petit Prince de Saint-Exupéry :
« On ne voit bien qu'avec le cœur. L'essentiel est invisible pour les yeux. » Alors qu’il s’agisse d’une rose ou d’un renard, d’un homme ou d’une femme, il faut tout simplement parler de différence et surtout d’amour.
Tags : témoignage, homosexualité, homophobie